Édito – Semaine 3

Les Golden Globes se sont déroulés la semaine dernière à Hollywood, permettant de dessiner une potentielle tendance pour la cérémonie des Oscars qui se déroulera le 12 mars prochain. La joie de voir triompher de nouveau Steven Spielberg avec The Fabelmans nous a donné très envie de découvrir le film (heureusement la projection presse se déroule ce mercredi, nous serons évidemment de la partie) mais c’est Ke Huy Quan, récompensé pour Everything Everywhere All At Once qui nous a le plus ému avec un discours venant du fond du cœur où l’acteur est revenu sur ses années de galère, saluant Spielberg qui lui avait donné sa chance dans Indiana Jones et le temple maudit et partageant avec le public les grands moments de doute qu’il a traversé durant sa carrière. Un discours aussi authentique que celui de Jennifer Coolidge, récompensée pour la série The White Lotus et qui permet alors de dessiner derrière les success-stories que Hollywood aime tant la réalité d’un milieu qui n’est pas toujours tendre et où les plus grands sommets côtoient souvent les plus grandes traversées du désert.

À propos de traversée du désert, saluons Brendan Fraser, revenu en force avec The Whale (et qu’on attend également dans le prochain Scorsese) et qui s’en est tenu à ses propos et à sa ligne de conduite en boycottant la cérémonie comme il l’avait dit, lui qui avait été agressé sexuellement par Philip Berk, l’ex-président de la Hollywood Foreign Press Association qui organise les Golden Globes et dont le témoignage avait été purement et simplement balayé d’un revers de la main. Traînant quelques casseroles ces dernières années, les Golden Globes ont perdu de leur superbe et ont tenté d’en retrouver par une cérémonie plus inclusive tournée vers la diversité et le cinéma d’auteur plutôt que les succès au box-office. On demeurera tout de même circonspects face à la victoire d’Angela Bassett en tant que meilleure actrice dans un second rôle pour Black Panther : Wakanda Forever là où on aurait privilégié Kerry Condon dans Les Banshees d’Inisherin et on ne peut s’empêcher de hurler face au manque de reconnaissance (une fois de plus) de Better Call Saul dans les catégories meilleure série dramatique et meilleur acteur dans une série dramatique alors que la série s’est conclue cette année en beauté et méritait bien plus que House of the dragon en termes de reconnaissance (même si nous avons beaucoup aimé House of the dragon également). Mais les palmarès ne sont pas faits pour mettre tout le monde d’accord c’est bien connu (à titre personnel je ne suis même pas d’accord avec le meilleur film de la rédaction dans notre bilan de l’année cinéma 2022) alors contentons-nous de râler gentiment et d’attendre les Césars et les Oscars pour pouvoir de nouveau hurler au scandale si un tel pique la statuette à l’autre, chose ridicule mais qu’on ne peut s’empêcher de faire chaque année de façon systématique…

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