Full of Worms : A vous en couper l’appétit !

Et nous voilà rendu au dernier week-end de l’année. Le marathon des repas gargantuesques touche bientôt à sa fin. Pour leur ultime séance exclusive de l’année, les trublions de chez Shadowz ont décidé d’anticiper sur votre crise de foi de la nouvelle année et de vous couper toute envie d’avaler quoique ce soit. Croyez-nous réellement sur parole, cette séance Shadowz s’adresse véritablement aux estomacs les plus solides (et encore, il ne sera pas forcément utile de vous infliger un tel menu).

Roscoe est le concierge d’un motel miteux. Lorsqu’il rencontre Benny, un homme un brin dérangé, ils partent à travers une odyssée de sexe et de violence engendrée par l’ingestion de vers de terre hallucinogènes.

Full of Worms, premier long métrage écrit et réalisé par Alex Phillips, est un film inclassable. A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne sommes toujours pas sûrs d’avoir saisi l’entièreté de l’objet tant tout semble décousu et faussement complexe. Convoquant autant l’horreur organique de Frank Henenlotter que l’onirisme terrifiant d’un David Lynch, Full of Worms est clairement venu nous mettre face à nos propres limites. En effet, nous pensions être blindés et parés à n’importe quelle œuvre tendancieuses, mais le film de Phillips dépasse beaucoup trop notre seuil de tolérance que nous ne pouvons accepter de l’encenser. Le film est un énorme trip hallucinogène déconstruit entre plusieurs personnages qui se croisent le temps d’une journée et qui vont finir par faire corps au bout du chemin. Parmi ces personnages, Benny est celui qui provoque tout notre rejet. Peine-à-jouir qui vit très mal la perte de sa libido, il se laisse une ultime chance de parvenir à retrouver son plaisir via une méthode franchement répugnante. Le film s’ouvre sur Benny qui reçoit un colis. Ce dernier le déballe et nous fait vite comprendre qu’il s’agit d’un poupon spécial. Inutile de vous faire un dessin (une photo ci-dessous suivra si vous en avez le courage), mais la bouche grande ouverte du jouet qui laisse entrevoir un vagin en guise de fond de gorge aura eu raison de notre scepticisme en début de métrage, puis de notre profond dégoût par la suite. L’introduction du personnage est déjà suffisamment provocante, il n’y avait nul besoin de pousser le vice plus loin. Se contenter d’une séquence aurait suffit à nous présenter les troubles psychologiques profonds de Benny là où remettre son envie de pénétrer des bambins au cœur de chacune de ses discussions devient une incitation à la pédophilie. Et là, ça ne passe carrément plus pour nous. Autant, nous rions de tout et de bon cœur, et vous n’êtes pas les derniers à le savoir si vous suivez nos chroniques sur les pépites très souvent croustillantes que nous sert Shadowz chaque semaine, mais Full of Worms atteint un niveau de faux second degré qu’on ne peut délibérément pas suivre.

Et le malsain ne se profuse pas que dans le discours puisque le réalisateur pousse le vice jusque dans des délires visuels où toutes sortes de fluides sont mis à contribution. C’est vraiment dommage qu’il fasse l’apologie d’une des pires dégénérescences qui existe quand on voit combien il se montre talentueux dans sa direction artistique. Alex Phillips est clairement un amoureux des effets pratiques et nous le démontre à mainte reprises. David Cronenberg ne bouderait pas son plaisir en fin de métrage tant la chair est triturée comme jamais. Full of Worms se transforme ainsi en objet parasitaire en souhaitant brutaliser son audience jusqu’au point de non retour. Le notre a clairement été franchi en milieu de métrage quand Benny saute le pas et décide de forniquer la bouche de son « babytoy ». Nous ne savons toujours pas comment nous avons réussi à tenir jusqu’à la fin tant de tels actes nous sont intolérables. Et pourtant, nous ne sommes pas les derniers à apprécier l’humour noir quand il est bien dosé, comme avaler un enfant par le cul était un acte qui nous avait fait hurler de rire dans Butt Boy. Nous n’avons pas de problème avec l’humour noir, nous avons un problème avec la banalisation de la pédocriminalité, ce que fait clairement Full of Worms, et rien ni personne ne pourra nous faire admettre l’inverse. Quand l’envie de bander par le prisme d’un acte aussi immonde devient la quête principale d’un personnage, et qu’en plus, on le lui accorde en fin de parcours, il devient vraiment urgent de s’insurger devant les convictions de son auteur. Car, oui, on ne va pas se gêner pour vous dévoiler le dernier plan du film où, par une mutation orgiaque de liquides en tout genre, Benny donne naissance à un vrai bébé qui possède une bouche aussi ronde et accueillante que son jouet. Le film se termine avec Benny en heureux papa qui découvre sa progéniture et qui ne feint pas un sourire exquis. Si avec cette image ce n’est pas encourager la pédophilie, on ne voit pas ce qu’il vous faut de plus.

Vous l’aurez compris, Full of Worms suscitera le débat et divisera indubitablement. En ce qui nous concerne, et en dépit de toutes les qualités visuelles que déploie Alex Phillips, Full of Worms est une immense saloperie, faite par un sombre connard qui prend son pied à l’idée de filmer des hommes se masturber devant des mains de nourrissons. Des mecs dérangés de la sorte mériteraient de ne plus jamais retoucher une caméra de leur vie et devraient aller consulter rapidement. Le film en tant que tel dépasse le stade d’objet artistique qui contribue à diviser les opinions, il s’agit d’encourager vivement aux immondices les plus perverses sous couvert d’un second degré qui n’est jamais clair et donc, de facto, absent. Comment un tel propos a-t-il pu être produit, accepté et toléré ? Au risque d’être grivois une fois de trop, nous nous contenterons d’un simple : à gerber et à éviter impérativement !

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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.

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