Édito – Semaine 43

Actuellement à la Cinémathèque française se déroule une rétrospective consacrée à Akira Kurosawa. Incontestablement l’un des plus grands réalisateurs de l’histoire du cinéma, Kurosawa a une œuvre prolifique et variée, abordant tous les genres avec toujours la même exigence. De fait, son influence sur le cinéma mondial est indéniable : Les Sept samouraïs a donné lieu aux Sept Mercenaires, Yojimbo a été plagié par Sergio Leone avec Pour une poignée de dollars qui lança sa carrière et celle de Clint Eastwood, Star Wars doit beaucoup à La Forteresse cachée, la longue séquence du mariage en introduction du Parrain a été inspirée par celle ouvrant Les salauds dorment en paix et les différents points de vue montrés dans Rashomon ont été largement réutilisés depuis. Puisant son inspiration aussi bien dans la littérature que la peinture, amoureux du polar américain comme des grands auteurs comme Shakespeare ou Dostoïevski, Kurosawa, on le sait, est un géant.

Mais parce que parfois on oublie pourquoi un cinéaste est considéré comme un génie, il est toujours bon de revoir régulièrement ses films et la Cinémathèque française nous offre là une occasion en or. Avoir la possibilité de voir (nombreux étaient les jeunes cinéphiles présents lors de l’ouverture de la rétrospective à ne pas avoir vu Yojimbo, il est agréable de voir une curiosité toujours intacte pour un tel cinéma) ou de revoir sur grand écran les films de Kurosawa fait figure de bénédiction. En effet c’est là que le talent du Maître s’y déploie de la façon la plus flagrante, et la projection il y a quelques jours des Sept Samouraïs dans la grande salle Henri Langlois de la Cinémathèque a achevé de nous mettre une claque tant tout y apparaît comme superbe, dépourvu du superflu, avec une science du cadre et du montage dont bon nombre de cinéastes actuels pourraient tirer enseignement.

Nous ne saurons donc que trop conseiller à nos lecteurs parisiens de se laisser tenter à aller faire un tour à la Cinémathèque, les autres pourront trouver une bonne partie de la filmographie du cinéaste chez Wild Side même si certaines éditions blu-ray sont déjà en rupture de stock. Il y en a pour tous les goûts : Les salauds dorment en paix et Entre le ciel et l’enfer si vous aimez les polars, Vivre et Madadayo si vous aimez les drames, Yojimbo et Sanjuro si vous les aimez les films de sabre sous influence western, Le château de l’araignée et Ran si vous aimez les adaptations shakespeariennes pleines de bruit et de fureur, La forteresse cachée et Les Sept Samouraïs si vous aimez l’aventure et tant d’autres pour parcourir un cinéma pétri d’humanisme et de merveilleuses idées et comprendre pourquoi nous sommes loin d’avoir tort quand on vous dit que Akira Kurosawa fait partie des plus grands ! En gros si vous aimez le cinéma, vous ne pourrez pas être déçus !

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