Amsterdam : Amorce de la seconde terreur

Sept ans après un Joy porté par Jennifer Lawrence, David O. Russell fait son retour sur le grand écran avec Amsterdam. Ce projet nous est présenté par son argument le plus attractif, à savoir son brillant casting. David O. Russell n’hésitera pas à redonner la lumière principale à Christian Bale après leur collaboration dans Fighter et American Bluff, tout comme Robert de Niro avec qui il a déjà collaboré dans Happiness Therapy, American Bluff ainsi que dans Joy, même si ce dernier aura un rôle plutôt mineur comparativement au trio d’amis composé de John David Washington (Harold), Margot Robbie (Valérie) ainsi que Christian Bale (Burt).

Ce sera dans un rythme effréné et au gré de dialogues très verbeux – appuyés en outre par la narration en off de Burt – que l’œuvre se présentera à nous. Le récit prend donc place durant les années trente, enveloppé par l’ombre des traumatismes engendrés par la Grande Guerre. Ce film prend la forme d’une enquête tout droit inspirée des écrits d’Agatha Christie, mais rapidement l’incident déclencheur va laisser de côté cette enquête afin de nous exposer la relation des trois amis à travers leur rencontre. Des liens qui se tissent à la fin de la Première Guerre mondiale pendant que Valérie soigne les blessures de Burt et Harold, marquant le début d’une grande amitié fusionnelle accentuée par l’histoire d’amour entre Valérie et Harold. Une fois leurs plaies pansées, un repos bien mérité les attend dans une nouvelle vie : à Amsterdam, lieu où la liberté et le bonheur renaîtront des cendres de ce chaos mondial pour nos trois héros. Mais la thématique du choix imposera un dilemme aux personnages, que ce soit pour l’avenir d’Harold ou par l’utilisation des mots utilisés par le Général Gill Dillenbeck interprété par Robert de Niro dans son discours.

Les vétérans de guerre Harold et Burt vont être victimes d’une injustice, accusés d’avoir assassiné Liz Meekins (Taylor Swift) ainsi que son père. Ils vont devoir découvrir les auteurs de ces meurtres afin de prouver leur innocence pendant que Valérie souffre de problèmes de santé causés par une injustice perfide. Les trois vétérans seront représentés de sorte à les mettre seuls face au monde qui leur veut du mal. Les battements de leur cœur se sont accordés par leur vécu, unis également par cette chanson en français qu’ils ont eux-mêmes façonné. Ces soldats ont risqué leur vie pour leur nation, ce qui va rendre l’injustice encore plus révoltante. De plus, leur écriture vise à les rendre encore plus héroïques en raison des fonctions qu’ils occupent. Harold est avocat et continue donc de protéger les citoyens face à la justice tandis que Burt soigne des blessés.

Une injustice qui nous fait penser à l’histoire mise en scène par Morten Tyldum dans Imitation Game. Cette œuvre rend hommage à Alan Turing, héros de guerre opérant dans l’ombre. Il aura sauvé des millions de personnes pour finalement être victime d’une castration chimique, sentence proclamée par l’État en raison de son homosexualité et causant la perte du mathématicien.

Les traumatismes de la Grande Guerre sont omniprésents. Burt, Harold et Valérie seront porteurs de bonheur ayant comme volonté de dissiper l’orage qui tonne depuis ces quatre années d’effroi ; c’est alors qu’une fois nos vétérans dépêtrés de cette horreur se prépare une nouvelle terreur… La seconde Guerre Mondiale est introduite de sorte à véhiculer l’étouffement que les populations du monde ont subi, ils devront surmonter la terrible épreuve d’un nouveau conflit mondial qui se met en place dans l’invisible.

Amsterdam nous offre un casting très riche portant un scénario solide sous la forme d’une enquête. Une forte alchimie entre ces trois grands acteurs présentés à travers un rythme qui pourrait de temps à autre être beaucoup moins effréné afin de pouvoir apprécier pleinement le travail de David O. Russell.

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