Cobra Kaï – Saison 5 : Strike first, strike hard, no mercy senseï !

Figurant parmi les séries les plus populaires de Netflix, Cobra Kaï a su imposer une aura implacable depuis que la plate-forme a racheté le programme à YouTube Premium. Une série productive également puisque la dernière saison est sortie en janvier dernier, même si nous savions déjà que tout était déjà quasiment en boîte lors de la parution de cette dernière. Cela permet de créer une attente vive sans pour autant noyer le filon au sein d’un trop-plein vomitif comme cela peut être le cas avec les franchises Marvel ou Star Wars qui nous pondent une nouvelle série tous les deux mois (on n’en peut plus, vraiment !). D’aucuns diront qu’il ne s’agit que des goûts et des couleurs puisque beaucoup parviennent à se satisfaire pleinement de tous les programmes uniformisés qui déboulent en masse sur les plateformes concurrentes. Mais le sujet de cet article n’est aucunement de faire un procès d’intention au manque de créativité des gros studios, mais bel et bien de continuer à vous hurler tout l’amour que nous procure Cobra Kaï. Nous ne cessons de le répéter au fil de nos papiers concernant cette série, mais elle représente la quintessence de ce qui fait une résurrection réussie : un respect des personnages originaux, une envie de leur offrir une véritable continuité et l’inclusion de nouvelles têtes essentielles au bon fonctionnement de la série. Cette saison 5, plus que jamais, prouve que d’une phrase insignifiante piochée au cœur d’un des films originaux, on peut tirer de très grandes choses. En l’occurrence, ce qui fait le ciment du scénario de cette nouvelle saison de Cobra Kaï est tiré d’une scène de Karate Kid 3 lorsque Terry Silver explique à Daniel de quel maître il a reçu son savoir. Un savoir qui va faire la sève des confrontations de cette saison 5.

Après les surprenants résultats du tournoi All Valley, Terry Silver étend l’empire Cobra Kaï et essaie de faire de son style « sans pitié » le seul jeu en ville. Avec John Kreese derrière les barreaux et Johnny Lawrence mettant le karaté de côté pour se concentrer sur la réparation des dommages qu’il a causé, Daniel LaRusso doit faire appel à un vieil ami pour obtenir de l’aide et contrer les plans malsains de Silver.

Nous craignions l’essoufflement à la fin de la dernière saison, bien mal nous en a pris. Cobra Kaï relance les enjeux en permanence tout en ne s’éloignant jamais de ses sentiers. La série sait garder les pieds sur terre et chouchoute absolument tous ses personnages. Non content d’offrir des arcs narratifs toujours intéressants à ses personnages historiques, elle n’en oublie jamais de contenter également tous les nouveaux. Ainsi, Miguel va partir à la recherche de son père qu’il n’a jamais connu. Tory est en proie aux remords et présente bien plus de failles qu’on aurait pu le croire. Samantha découvre le sentiment d’être rongée de l’intérieur et doit affronter ses démons seule. Et ainsi de suite… personne n’est laissé de côté. Avec toujours cette idée de creuser jusqu’à la substantifique moelle de ses héros, la série n’exclut pas non plus les vilains de l’histoire. Si la saison 4 offrait une origin story clairvoyante, limpide et intéressante à John Kreese, c’est au tour de Terry Silver de se tailler une belle part du gâteau. Campé par un immense Thomas Ian Griffith, Terry Silver devient définitivement le méchant le plus sanguinaire de toute la franchise. Là où Cobra Kaï a toujours offert des nuances à tout le monde (personne n’est ni tout blanc, ni tout noir), elle s’est enfin arrêtée sur un être irrécupérable en la personne de Terry. Ainsi, non content de nous offrir de belles séquences de joutes verbales (Terry est un manipulateur narcissique aussi tranchant avec ses paroles qu’il ne peut l’être avec ses poings), la série remet vraiment en lumière un acteur sous-exploité depuis des années. Thomas Ian Griffith est magistral !

La richesse de l’écriture ne dépérit pas au sein de cette nouvelle saison. Le karaté y joue un rôle secondaire puisque les créateurs de la série entendent creuser encore plus les différents thèmes qu’ils ont mis en place auparavant (rassurez-vous, ça se castagne sévèrement tout de même). Il y a toujours cette idée de montrer les conséquences du harcèlement scolaire chez les jeunes adolescents et comment parvenir à y remédier sainement. Le miroir dressé entre les adultes et les adolescents se montre limpide et apporte son lot de réponses. Robby entend réparer ses erreurs lorsqu’il voit que son père parvient à cohabiter avec son éternel rival. Daniel devient l’acolyte de son ennemi juré du second Karate Kid. Le pardon devient la plus grande force face à la voie du poing qu’entend enseigner Silver. « Le karaté sert à la défense et non à l’attaque »…les mots de M. Miyagi résonnent dans tous les coins de la série. Plus que jamais le spectre de l’acteur Noriyuki « Pat » Morita surplombe la série. On y sent un profond respect pour la figure emblématique des films Karate Kid et tout y abonde dans un positivisme absolu. Une fois encore, c’est quand même dingue de constater combien des lignes de dialogues insignifiantes prononcées dans des films sortis il y a plus de 30 ans peuvent offrir un vrai programme intelligent et constructif. Cela montre une vraie connaissance des oeuvres originales au-delà du respect du matériau de base ressenti depuis la première saison. Sans forcément aller jusqu’à crier que Cobra Kaï est la meilleure série jamais faite, on peut affirmer sans problème qu’elle est l’une des meilleures suites jamais créées. D’autant que la violence monte d’un cran au fil des minutes et l’épisode final risque d’en surprendre plus d’un tant la série ne fait plus aucune concession concernant les conséquences des actes de ses protagonistes. Cette saison 5 se conclut en apothéose et nous fait déjà nous languir d’une suite qui n’est, pour le moment, pas encore annoncée.

Cette cinquième saison de Cobra Kaï en a encore sous le coude. Le plaisir de retrouver l’intégralité des personnages est toujours intact. La richesse de son écriture parvient encore à nous étonner et nous embarquer sans crier gare au cœur de dix épisodes endiablés. Définitivement LA saison à binge-watcher en cette rentrée.

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