
David et Georgia Cotton considèrent leur mariage comme ce qu’il est leur est arrivé de pire et les deux désormais divorcés ne s’entendent sur qu’une seule chose : leur fille Lily dont ils veulent le bonheur. Quand celle-ci part à Bali pour des vacances mais tombe amoureuse sur place et décide de se marier au bout de quelques semaines de relation, David et Georgia décident de s’allier : il faut à tout prix empêcher leur fille de céder au coup de foudre et de faire la même erreur qu’eux…

On l’aura compris rien qu’en lisant le synopsis du film et en voyant sa bande-annonce que Ticket to Paradise n’a absolument rien de nouveau à apporter à un genre déjà bien rodé, celui de la comédie de remariage. Il ne fait nul doute, une fois le film lancé, qu’il se terminera dans la mièvrerie avec un mariage heureux pour Lily et des retrouvailles sentimentales pour les divorcés, les vacheries qu’ils s’échangent tout au long du film dissimulant beaucoup plus d’amour qu’ils ne le pensent eux-mêmes. Si l’on ajoute à cela une paresse d’écriture jusque dans ses gags et surtout une réalisation impersonnelle au possible (on dirait un film Netflix généré par algorithme c’est dire combien c’est laid), on a du mal à comprendre pourquoi Universal a bien voulu croire à son film au point de le produire et de le sortir en salles.
La réponse tient évidemment à son couple vedette interprété par George Clooney et Julia Roberts. Bien que moins prolifiques ces derniers temps, les deux acteurs n’en demeurent pas moins de véritables stars de cinéma n’ayant pas perdu une bribe de leur aura. Et il faut bien reconnaître que si Ticket to Paradise a un indéniable capital sympathie en dépit de ses défauts, c’est grâce à ces deux-là et à leur alchimie palpable à l’écran. Complices depuis des années, Clooney et Roberts n’ont aucun mal à faire croire à leur personnage et n’ont finalement que peu d’efforts à faire pour assurer le divertissement, les deux se retrouvant dans des emplois taillés sur mesure, aussi irrésistibles pour se sortir des vacheries que pour réapprendre à se connaître et à s’aimer. À cela s’ajoute Kaitlyn Dever dont le talent ne cesse de s’affirmer depuis des années et sa révélation dans la série Justified et Billie Lourd, parfaite en comic relief que l’on aimerait vraiment voir dans un rôle au cinéma à la hauteur de son talent.

Rien de nouveau sous le soleil de Bali cependant et il faut réellement toute la bonne humeur du casting et l’aspect ensoleillé du film (qui fait plaisir en cet automne pluvieux) pour nous faire tenir le coup devant un long métrage qui n’a absolument rien à voir avec du cinéma et qui se contente d’appliquer paresseusement une formule toute faite sans même avoir l’ambition d’y apporter une quelconque nouveauté. Il y a de quoi râler évidemment tant l’ensemble paraît faible en permanence mais si notre cerveau aurait tendance à rejeter Ticket to Paradise, notre cœur, visiblement heureux de retrouver George Clooney et Julia Roberts ne peut s’empêcher de passer un bon moment devant. Que voulez-vous, il a ses raisons que la raison ignore…
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