Superman – L’Ange de Metropolis : Justicier qui vient des cieux

Une année après le final de la célèbre série animée consacrée à Batman la Warner prend le pari de ressusciter son homme de fer maltraité depuis sa troisième aventure cinéma signée par Richard Lester. Réapparu quelques mois plus tôt à la télévision via la série Loïs & Clark relevant plus volontairement de la comédie romantique entre Loïs et Superman que des aventures fantastiques du héros DC, le temps est venu pour Superman de reconquérir une nouvelle génération 90′ et de se régénérer une nouvelle popularité. Avec le succès international de la série animée consacrée à Batman la Warner donne une certaine liberté pour continuer l’exploration de l’univers en y incorporant le fils de Krypton. Batman reviendra également à l’époque pour une suite avec Les Nouvelles Aventures de Batman, nourrissant ainsi la chaîne que la Warner vient de créer, The WB.

Batman et Superman vont alors être les héros réguliers des programmes jeunesse de la nouvelle chaîne américaine. En France beaucoup ont découvert les séries sur France 3 le dimanche matin dans Télétaz, séries qui furent ensuite multi-rediffusées dans les émissions qui prendront le relais sur la même antenne pour divertir les bambins. Mais au départ – et ce à l’instar de Batman – Superman fut diffusé le samedi en fin d’après-midi sur Canal+ dans le cadre de Décode pas Bunny. Seulement les 13 premiers épisodes furent ainsi présentés. À l’image d’un grand nombre de programmes TV de l’époque, nous n’avons pas vu tous les épisodes dans leur entièreté : les chaînes les diffusaient à leur guise et nous grignotions tant bien que mal les saisons en prenant notre petit-déjeuner le dimanche matin. En tant qu’enfant cela nous convenait malgré tout de voir et revoir les épisodes de nos héros favoris.

Aujourd’hui adultes et toujours fans des programmes animés DC Comics devenus culturellement  générationnels, appréhender le coffret édité par la Warner en DVD & Blu-Ray (coffret dorénavant disponible et regroupant l’ensemble des 54 épisodes) s’avère pour nous une aubaine, permettant de voir et de revoir l’intégralité de la série. Suite au succès des différents coffrets consacrés à la série animée Batman, Warner a embrayé logiquement sur l’Ange de Metropolis. La série marqua le début du DC Animated Universe, Batman et ses personnages venant parfois passer une tête au cœur du programme. C’est une première à l’époque d’avoir un univers établi de la sorte, entre Metropolis et Gotham City – à la télévision tout du moins. Ainsi les épisodes 16, 17 et 18 de la deuxième saison vont voir Superman et Batman s’allier pour venir à bout des agissements du Joker, de Harley Quinn et de Lex Luthor. Le triple épisode a parfois été monté d’un bloc pour un téléfilm d’un peu plus d’une heure diffusé lors de matinées spéciales sur France 3 ou sur Toonami. 

La série animée consacrée à Superman naît du triomphe du Batman sur les enfants par son style sombre et son univers retro-noir marquant. Le programme est chapeauté par la même équipe officiant sur la chauve-souris, celle-ci prenant néanmoins le total contrepied avec Superman instaurant une lumière permanente, des décors retro-futuristes épurés et une légèreté assumée. Le ton reste assuré avec des intrigues fortes mais moins graves, ménageant plus volontiers les enfants avec des méchants fantastiques moins effrayants, aux revendications bien plus basiques.


La série débute par la naissance de notre héros sur Krypton. L’introduction est divisée en trois épisodes fournis voyant Kal-El arriver sur Terre, devenir Clark Kent puis Superman. Krypton tient ainsi une place prépondérante dans le programme. L’ouverture de la série est consacrée à son sort, et par la suite notre héros ne cessera d’essayer de comprendre sa nature, son savoir et ses origines en explorant l’univers. Superman cherche au gré des 15 épisodes de la première saison à saisir Krypton. Ainsi il combattra Brainiac, antagoniste culte et cause principale dans le programme de la chute de la planète. Grâce à son affrontement l’ange de Metropolis en saura un peu plus sur ses origines, recréant sa planète dans sa forteresse de solitude.

Dans cette seconde série du DC Animated Universe, Superman est traité tel un ange. La série est dominée par les couleurs bleue et jaune. Le bleu tient une place forte entre le ciel constamment dégagé et le costume fier de Superman. Quant au jaune, la couleur symbolise la terre et les différents immeubles formant une magnifique Metropolis. Superman est l’ange de cette ville symbolisant la vérité, la sagesse et la pureté d’un être venu du ciel. Une symbolique religieuse tenue par les couleurs, mais jamais alourdie par les propos de la série… tout le contraire de l’antagoniste principal et fameux de notre héros favori : Lex Luthor. Homme puissant, il sera l’opposition presque exclusive de la série avec ses diverses manigances pour conquérir le pouvoir et vaincre Superman coûte que coûte. Il sera souvent à l’initiative de l’arrivée de méchants tiers comme Brainiac et consorts. Lex Luthor n’en finit jamais de revenir malgré ses incarcérations, affrontant éternellement Superman et même Batman dans le triple épisode World’s Finest. Un Lex Luthor qui doit son apparence dans la série à Ernst Stavro Blofeld incarné par Telly Savalas dans l’opus Au Service Secret de sa Majesté avec George Lazenby dans le costume de l’agent 007… Le choix est fort, ancrant le personnage dans la postérité assurée par un doublage de qualité entre Clancy Brown (Highlander) en VO et Alain Dorval (voix de Sylvester Stallone) en VF. Superman n’est pas en reste du côté du doublage avec Emmanuel Jacomy en VF et Tim Daly en VO qui ne reprendra malheureusement pas le rôle pour la suite du programme, La Ligue des Justiciers.

Après trois séries consacrées à Batman (Batman Beyond est produite en 1999) et 54 épisodes à Superman, le DC Animated Universe débouchera sur La Ligue des Justiciers entre 2001 et 2006, fin de l’exploration de l’univers qui connaîtra également un certain succès. Cette dernière série verra l’arrivée de Wonder Woman, celle de Green Lantern et celle de Flash, mais ne créera jamais de parallèle avec des séries représentant ces derniers « en solo ». Tout se conclura avec la réunion du groupe de héros DC, un programme que l’on attend impatiemment depuis des années en vidéo pour une intégrale haute définition nous permettant enfin d’être complets sur les madeleines de notre enfance que l’on transmet volontiers aujourd’hui à nos bambins.

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