Édito – Semaine 35

Être cinéphile est tout un art de vivre. Il faut être un peu fou sur les bords pour aimer se terrer régulièrement dans des salles obscures et sans cesse s’évader vers d’autres univers à la rencontre de nouveaux personnages. George Miller le dit très bien dans Trois mille ans à t’attendre : les mythes sont essentiels car ils nous permettent de dégager du sens dans notre existence. Le cinéphile est donc par extension une sorte de philosophe en perpétuelle quête de sens, errant dans la vie avec la volonté d’y trouver de belles choses et d’accorder ses actes avec sa pensée. Le cinéphile est également généralement un collectionneur compulsif, matérialiste aimant s’entourer des plus belles éditions de ses films préférés, ne se satisfaisant en aucun cas d’une proposition dématérialisée.

On en arrive donc à un problème essentiel de la vie du cinéphile (qui en plus généralement aime lire) : où stocker sa collection ? DVD, blu-ray, coffrets, digibooks, steelbooks et livres s’accumulent à un rythme impossible à suivre (on achète un film alors que l’on n’a toujours pas vu celui acheté il y a trois ans et que l’on avait très envie de voir) et s’imposer une restriction reviendrait à faire une sévère cure de désintoxication : il y a toujours une promotion, des éditions limitées, des bonnes occasions qui font qu’il nous est impossible de nous arrêter d’acheter. Mais à l’heure où ces lignes sont écrites, alors que votre serviteur est en plein déménagement, il faut bien se rendre à l’évidence : tout cette collection, magnifique sur les étagères, est pénible à transporter et c’est tout juste si on peut circuler dans notre appartement chargé par les cartons.

Faut-il y voir un message, faut-il se calmer sur les achats ? Un sage répondrait que oui, qu’il y a une leçon à retenir, qu’il ne sert à rien de cumuler, c’en est presque obsessionnel à ce stade. Et l’on se calme un moment, on se pose en se disant que nous allons d’abord visionner tous les films à notre disposition sans faire de folies. Mais l’on voit sur Rakuten une offre intéressante pour un film de Hideo Gosha que nous n’avons pas dans notre collection et nous repartons au quart de tour. Sommes-nous irrécupérables ? Certainement mais vu les achats effectués régulièrement dans la rédaction par Mathieu, Anthony ou Thomas, on peut être certains d’une chose : nous ne sommes pas seuls et c’est tout de même bien rassurant.

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