Odd Thomas Contre les Créatures de l’Ombre : Anton Yelchin au sommet

S’il y a des réalisateurs qui se font discrets depuis trop longtemps, Stephen Sommers en fait grandement partie. Auteur d’une filmographie d’à peine une dizaine de films, pour une reconnaissance critique qui est apparue dès le milieu des années 1990 avec son adaptation live du Livre de la Jungle, il doit surtout sa popularité via son explosion en 1999 avec La Momie. Fort d’une renommée indéniable auprès de ses fans, on ne l’a pas vu à l’œuvre depuis 2013. Son dernier fait d’arme, et pas des moindres, demeure l’adaptation du bouquin L’étrange Odd Thomas de Dean R. Koontz. Sorti directement en vidéo à l’époque, le film n’a pas rencontré son public au point d’être tombé quelque peu aux oubliettes. Fort heureusement, Shadowz s’est chargé de rééquilibrer la balance et tient à lui ramener un peu de la lumière qu’il mérite.

Odd Thomas est un médium ayant le pouvoir de voir les morts. Il voit également ce qu’il appelle des Bodachs, d’immondes créatures se nourrissant des pulsions meurtrières de l’homme pour les pousser au chaos. Lorsque ses visions se précisent, annonçant un massacre sans précédent, Odd va alors tout mettre en œuvre pour sauver sa ville.

Odd Thomas Contre les Créatures de l’Ombre met en vedette le regretté Anton Yelchin qui, à l’âge de 25 ans à la sortie du film, accusait déjà une filmographie impressionnante parmi laquelle nous vous conseillons les films Alpha Dog, le remake pas si déconnant de Fright Night ou encore Only Lovers Left Alive. Non content d’avoir construit un palmarès assez qualitatif en si peu d’années de carrière, le bonhomme était franchement doué. Portant le projet dignement sur ses épaules, il donne magnifiquement vie au personnage de Odd. Odd Thomas Contre les Créatures de l’Ombre est un film fantastique d’un très bel acabit. Si Anton Yelchin est détonnant, n’oublions pas de mentionner Willem Dafoe et la sublime Addison Timlin qui se donnent à cœur joie dans cette folle aventure. Le trio de tête assure le show d’une main de maître et c’est réellement plaisant, surtout de la part de Dafoe, de voir des acteurs prodigieux s’offrir une escapade légère, mais la jouer le plus sérieusement du monde. Au milieu d’eux, on se surprendra à rire d’un certain comique de situation pas spécialement dans la ligne de mire de Sommers, mais qui agrémente le film d’une sous-couche fortement délectable. D’autant plus que Stephen Sommers offre un caméo hilarant à son acteur fétiche, Arnold Vosloo (le mythique Imhotep de La Momie ou encore l’homme de main Zartan dans G.I. Joe : le Réveil du Cobra), qui ne manquera pas d’être remarqué.

Œuvre de divertissement dans son essence la plus pure, elle doit énormément à Stephen Sommers qui propose une réalisation dynamique et constante. Avec un rythme effréné mené tambour battant, on en prend plein les mirettes en permanence. Sans pour autant avoir valeur à révolutionner le genre, Odd Thomas se place fièrement dans la continuité des ambitions de Sommers à proposer ce qui le fait vibrer depuis qu’il est enfant. En effet, son précédent film, G.I. Joe : le Réveil du Cobra, était déjà à l’image du réalisateur qui s’amusait à jouer avec ses figurines d’enfance rendues grandeur nature. L’essence de l’enfant qui s’amuse comme un petit fou en s’octroyant des explosions à tout va est une image qui sied parfaitement à Sommers. Outre le divertissement inéluctable qui ressort dans notre avis sur Odd Thomas, on y perçoit également une envie de la part du réalisateur d’élever ses propos au-delà du simple film fantastique familial. Ainsi, Sommers s’octroie quelques séquences assez chocs au point qu’il nous faut prévenir les personnes les plus sensibles d’entre vous. Il y a une inspiration très typée Massacre à la Tronçonneuse qui se dégage de l’univers du suspect principal du film. Sa ferme à l’abandon en sera d’ailleurs l’exemple type avec les morceaux de corps humains qui parsèment la cuisine. Odd Thomas se place ainsi comme un divertissement pour ados de très bonne facture. Stephen Sommers n’en oublie pas de jouer l’inévitable carte sensible lors d’un épilogue parfaitement amené. Une fois encore, Anton Yelchin démontre l’étendue de ses capacités en nous amenant les larmes aux yeux aussi aisément qu’un nourrisson se rue sur le sein de sa mère. Une vraie touche finale qualitative qui place Odd Thomas au rang des meilleurs films fantastiques oubliés de la décennie précédente.

Odd Thomas Contre les Créatures de l’Ombre est un divertissement justement calibré qui doit beaucoup à un casting qui se donne dur comme fer, une réalisation solide et efficace et des effets spéciaux de très bonne facture. Stephen Sommers nous conte une histoire prenante d’une manière dont lui seul sait le faire. Il est de ces réalisateurs qui ont su nourrir notre imaginaire d’enfant par sa relecture de La Momie et qui nous manque cruellement aujourd’hui. Frais et enivrant, les dons de Odd nous ont totalement transporté à l’époque de la sortie du film et demeurent intacts à la relecture. Un film disponible sur Shadowz à savourer en famille et sans modération.

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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.

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