The Boys – Saison 3 : Anorgasmie consanguine

Les comics books font-ils de bonnes séries télévisées ? On se pose bizarrement la question avec cette saison 3 de The Boys qui vient de se conclure après 8 épisodes sur Prime Video. Depuis maintenant une dizaine d’années que l’on s’évertue à adapter à tort et à travers le moindre comics populaire en un programme étalé sur des saisons fastidieuses à suivre la question est légitime, surtout après avoir subi The Walking Dead, Jupiter’s Legacy ou quelques séries fades siglées Marvel. The Boys vient s’ajouter à la liste des séries qui auraient peut-être dû rester sur papier.

Pourtant nous étions enthousiastes à la fin de la saison 2 suggérant des changements pour mieux relancer un programme pantouflard malgré toute l’insolence graphique déployée depuis son premier épisode sulfureux. Mais le constat est que la série TV supervisée par Eric Kripke (Supernatural) piétine dans la semoule camouflée par son insolence qui ne fait point un programme sur trois saisons, bientôt une quatrième dorénavant commandée par Amazon. Elle devrait être livrée d’ici demain 18h si vous avez Prime.
Plus sérieusement, The Boys est une série qui se prend au sérieux sans en avoir les moyens narratifs. Peu de changements sont apportés par rapport au comics permettant une adaptation adéquate en série. Si en cases et en bulles le délire fonctionne sur les fans la série a bien du mal à trouver un ton, outre quelques grossièretés et un hérogasme pénible tant cela n’apporte aucune valeur ajoutée à cette série qui tourne inlassablement en rond.

Chroniquer trois saisons de The Boys devient un exercice pénible car il revient à répéter invariablement la même chose. Si l’on excepte une apparition gênante mais rigolote de Charlize Theron grâce à son amitié avec Seth Rogen dans la vie ou encore cette séquence de sexe à l’intérieur d’un pénis, cette saison 3 se déroule sans un accroc. Tout est là pour choquer, se faire taper sur les doigts et faire rire le boutonneux gras derrière son ordinateur entre deux parties de Fortnite ou autres jeux vidéos en ligne à la mode. Pourtant à chaque fin d’épisode pénible à suivre (mais surtout à relancer pour connaître la suite et ainsi écrire cette chronique) on note la présence de noms prestigieux (Seth Rogen, Adam Goldberg, Eric Kripke…) qui auraient pu permettre l’essor d’un programme d’enfer. Mais que nenni, que l’on s’ennuie devant The Boys à suivre éternellement la même histoire d’un Butcher souhaitant se farcir Homelander suite au viol de la femme du premier !
Dans cette saison 3, il ne faut qu’un seul épisode et quelques broutilles évanescentes pour que le groupe se reforme pour ne pas faire grand-chose envers les superhéros borderline. Les fameux superhéros sont des idiots finis préférant partouzer, se coker ou s’entretuer que de garantir la paix dans le Monde. Les superhéros de l’entreprise Vought (multinationale gérant l’image de (presque) tous les personnages) ne sont autres que la projection du système hollywoodien avec ses acteurs en décalage de leur image dans des magazines aux photos glacées. Hollywood représente notre société, car la politique se mêle bien évidemment en fond à ce lobbying crade garantissant le divertissement et la sécurité à la masse d’idiots composant la société américaine en l’occurrence dans ce programme, véritable carton sur la plateforme d’Amazon.

Outre l’apparition de quelques nouveaux personnages comme Soldier Boy, la saison 3 de The Boys continue de digresser à outrance dans le vide. Super versus Humains, cette guerre civile et sourde est un coup d’épée dans l’eau. La saison se conclut sans queue ni tête après huit épisodes de missions suicides, de coups fourrés, de trahisons et tutti quanti sans que le schmilblick n’ait avancé d’un iota. La solution « Soldier Boy » est devenue un problème, antagoniste monolithique et falot dont seul le dernier combat bien orchestré dans l’épisode final permettra de nous exciter un peu. Le problème est que même ce combat est rabattu face aux films DC Comics de Zack Snyder ou même son Watchmen, film monstre et grandiose dont The Boys adorerait être à la hauteur, mais peine à en être un début de pousse d’orteil. 

The Boys est définitivement un programme n’ayant rien à raconter, à proposer ni à divertir la moindre seconde. On s’impatiente avant de s’ennuyer ferme, défilant avec pénibilité les différents épisodes par obligation professionnelle. On ne nous y reprendra point à l’avenir, et ce malgré la quatrième saison en perspective qui ne promet rien, et cela est sûrement l’une des grandes qualités de cette saison 3 insignifiante et complètement nulle.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*