Hobo with a shotgun : Do you like school ?

Si vous en avez marre de toutes ces injustices dans le monde, de tous ces puissants qui paient leurs impunités en pot de vin ou de ces foutus détraqués qui ont une imagination perverse bien trop débordante pour qu’elle soit tolérée une seconde de plus sur la surface de la Terre. Si au fond de vous, une bête sommeille et ne demande qu’à s’éveiller pour éradiquer la vermine de ce monde façon Light Yagami, un livre de la mort en moins et un bon gros calibre en plus. Alors croyez-nous, Hobo with a shotgun est fait pour vous. Une nouvelle fois pour notre séance Shadowz du samedi matin, nous vous proposons un film complètement déjanté, véritable exutoire sur pellicule.

Dans une ville sans foi ni loi, un clodo assiste désemparé à l’assassinat très imagé d’un homme qu’il comprend faire partie d’une famille très influente et manifestement sacrément barge. Démuni face à une telle scène complètement inhumaine d’une barbarie absurdement gratuite, un désir de rébellion et de vengeance s’installe dans un coin de sa tête. Puisqu’il n’a rien à perdre, alors rien ne l’empêche d’essayer de rendre cette ville un peu moins crade et c’est là que le démon vengeur qui sommeille en chacun de nous se révèle devant nos yeux pour une succession de scène aussi brutales qu’ingénieuses.

Avec Hobo with a shotgun, on à affaire à un film série Z ultime. Le scénario tient largement sur une étiquette d’entretien des textiles. Le but n’est pas de faire dans la dentelle. L’idée du scénario durant la réunion s’est forcément déroulée ainsi : « Imaginez qu’on file un flingue au clodo de Orange Mécanique qui se fait savater après son passage à tabac », le tout entre deux aspirations d’une herbe à pipe bien forte. Le film transpire le genre dans lequel il évolue. Tout est poussé à l’extrême dans quasiment toutes les catégories. Les personnages sont caricaturaux, les punchlines ne manquent pas à l’appel, les costumes et design de certains protagonistes sortent tout droits d’univers ultra marqués, comme le steampunk.

De Blade runner à Heat, le film est un pur produit de ce que les années 80′ et 90′ ont pu nous pondre de meilleur. Références ou empreintes visuelles, le film suinte le style de ses pères par tous les pores de l’image pour un gloubiboulga de purs effets de styles. L’univers est très marqué et progressivement plus profond que ce qu’il présente bêtement à brûle-pourpoint. Il y a également une forte inspiration western, la seule différence étant que les cow-boys ne se regardent pas très longtemps dans le blanc des yeux avant de tirer. Dès le début lorsque la mise en scène nous invite dans cette ville exécrable, l’effet western est visible. De manière générale Hobo with a shotgun puise énormément d’inspiration au sein d’autres univers cinématographiques.

La seule véritable raison d’être du film est une imagination débordante et morbide des assassinats. Tous plus imagés les uns que les autres. Le premier, en bonne et due forme, donne le ton pour le reste du visionnage. Une sorte de vigilante comme on en a toujours rêvé. C’est visuellement que le film tire tout son potentiel. Une grande ingéniosité de mise en scène et de mises à mort, notamment une qui vous donnera froid dans le dos. Le film impose immédiatement des rapports de force extrêmement éloignés et un ordre moral catégorique pour permettre au spectateur de rapidement s’identifier à un sans-abri alors qu’habituellement on ne daigne pas les regarder dans la rue. Il y a une certaine forme d’humilité dans le film qui pousse le spectateur à voir des choses simples sous un autre angle. Lorsqu’on pense à débarrasser les rues de la vermine, comme le souhaite le sans abri, on pourrait vite avoir tendance à y mettre les clochards et autres personnes démunies. Et même s’il est vrai que beaucoup de choses nous différencient d’eux, les plus grosses vermines sont moins souvent ces personnes sans le sous que de richissimes personnalités qui pensent que le monde leur appartient.

Hobo with a shotgun s’apprécie avec toute la simplicité du monde. Passées les premières minutes du film où incohérences côtoient faux raccords, rapidement on accepte certaines facilités pour fluidifier ce scénario qui n’a qu’un seul but, nous exulter. On ne boude clairement pas notre plaisir et encore moins notre appétit face à ce spectacle fort en tripes. Entre Hobo with a shotgun qui sort sur Shadowz et The Sadness au cinéma, les amateurs d’hémoglobine, de violences imagées au cinéma et de tueries parfaitement barges seront servis. D’autre part, bien que sorti en dtv en 2011, la prestation des acteurs est l’un des points forts de cette production. Étonnement, ils jouent tous sérieusement. Tandis qu’on aurait pu s’attendre à un second degré permanent voire une autodérision constante, c’est précisément ce jeu sérieux dans un monde ahurissant et absurde de cruauté qui rend la narration aussi prenante et incisive. La présence de Rutger Hauer dans la peau de ce sans-abri y joue pour beaucoup évidemment. Mais qu’il s’agisse de Molly Dunsworth (Abby), Brian Downey (The Drake) ou Grégory Smith (Slick), chacun parvient à tirer son épingle du jeu pour une homogénéité bluffante. Hobo with a shotgun ne dure que 86 minutes et l’intrigue est d’une fluidité parfaite malgré de nombreux mystères qui entourent l’univers de la ville dans laquelle ils évoluent. C’est aussi ce qui permet au film d’être crédible avec une atmosphère froide et pesante, et un monde avec sa propre histoire.

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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.

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