This Much I Know To Be True : Everyone has a heart and it’s calling for something

Sorti au cinéma le 12 mai dernier mais seulement le temps de quelques séances spéciales, le documentaire This Much I Know To Be True sera finalement disponible en exclusivité sur la plate-forme MUBI le 8 juillet, l’occasion de pouvoir rattraper ce film qui s’impose comme une véritable pépite pour quiconque apprécie le travail de Nick Cave et Warren Ellis. En effet, Andrew Dominik dévoile la relation créative qui lie les deux hommes alors qu’ils interprètent pour la première fois en live (même si cela demeure dans un décor fermé sans public autre que l’équipe technique du film) plusieurs chansons des albums Ghosteen (réalisé avec The Bad Seeds) et Carnage (réalisé avec Warren Ellis). Dominik, qui entretient une relation avec les deux artistes depuis longtemps (puisque le duo a signé la sublime bande-originale de L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford et que le cinéaste avait déjà réalisé un documentaire sur Nick Cave en 2016 intitulé One more time with feeling – revenant sur la création douloureuse de l’album Skeleton Tree dont la production a été marquée par la mort du fils de Cave âgé 15 ans) était donc le cinéaste le mieux placé pour réaliser ce nouveau film.

This Much I Know To Be True ne parlera qu’aux fans de Nick Cave ou tout du moins à ceux qui sont déjà bien familiers de son travail. En effet, la grande majorité du film n’est constituée que d’interprétations fabuleuses des chansons les plus récentes de l’artiste (et dieu que ça colle des frissons de voir Bright Horses, Waiting for you ou encore White Elephant jouées sous nos yeux dans une intimité étonnante que permet la caméra de Dominik). Mais le film va aussi chercher quelques moments précieux sur le côté, s’attardant aussi bien sur la passion que s’est découvert Cave pour la sculpture, le chanteur dévoilant une série de figurines qu’il a conçues autour de la figure du Diable que sur sa philosophie de vie et sa bienveillance envers ses fans puisque Cave a créé le site The Red Hand Files où n’importe quel personne peut lui poser des questions, questions auxquelles il tâche de répondre dès qu’il peut en réfléchissant mûrement ses propos ce qui donne lieu à de superbes réflexions venant prolonger son travail musical.

Artiste total (quiconque a eu la chance de le voir sur scène sait combien il s’investit dans ses prestations), aussi philosophe que poète à la vie marquée à jamais par la perte d’un de ses fils, Nick Cave se montre ici sans détour, adorable mais timide, parfois peu enclin à se laisser filmer mais donnant toutefois tout ce qu’il a dès qu’il chante, fidèlement accompagné par un Warren Ellis quasiment mutique mais bel et bien omniprésent. Sans forcément en apprendre plus sur le chanteur si l’on connaît déjà son travail, This Much I Know To Be True apparaît cependant comme diablement précieux, Dominik captant un moment hors du temps, déconnecté de toute réalité pour aller nous bercer et nous offrir du réconfort en ces temps troublés. Laisser Nick Cave chanter et nous toucher en plein cœur, il n’y a guère besoin de faire plus pour donner au film une saveur unique en attendant de le revoir en live en France, on n’attend que ça.

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