
Découvrir un film ancien se fait toujours avec appréhension. Celle-ci naît de la comparaison entre la façon de raconter une histoire, de son rythme et des techniques utilisées il y a plus de soixante ans et aujourd’hui. Quand le film commence, on se prépare à s’ennuyer et une liste de pensées à méditer entre deux séquences importantes est dressée.
Alors oui, parfois l’on s’ennuie devant un vieux film et parfois non, parfois l’histoire nous prend par la main et nous conduit jusqu’à la fin sans que l’on se soit rendu compte du chemin parcouru. C’est le cas de Meurtres à Calcutta, sorti en 1947 et réalisé par John Farrow, qui mélange les codes du polar et du film d’aventure.

Trois amis pilotes se partagent un avion pour le compte d’une compagnie aérienne qui réalise des liaisons entre la Chine et l’Inde. En escale ici ou là, ils boivent, jouent, dansent et draguent, ils mènent la belle vie. Mais cette routine est rapidement rompue lorsque l’un d’entre eux est retrouvé mort dans une ruelle. Alertés par la mort suspecte de leur ami, Pedro et Neal, incarnés par Alan Ladd et William Bendix, décident d’élucider le mystère.
Pourquoi Bill a été tué, là est la question, et pour y répondre, Neal, le plus intrépide des deux pilotes, pose une semaine de congé pour aller à la rencontre d’une galerie de personnages aussi variés qu’exubérants. Au fil des interrogatoires, la lumière se fait sur les intentions et les intérêts de ceux qui sont venus s’installer dans cette partie du globe.

Le scénario de Seton Miller est fait de vérités et de mensonges, d’indices et de fausses pistes qui troublent autant le détective-vacancier que le détective-spectateur, et l’on se prend à vouloir découvrir le meurtrier avant la fin. Sans révolutionner le genre du film noir, Meurtres à Calcutta se découvre et s’apprécie pour son histoire simple mais bien ficelée et pour son ambiance. Une agréable surprise.
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