Édito – Semaine 23

Tom Cruise peut être fier de lui. L’acteur, qui s’est battu pour maintenir la sortie en salles de Top Gun : Maverick quitte à prendre deux ans de retard sur la date de sortie initiale, a vu sa stratégie s’avérer payante. Aux Etats-Unis, le film a en effet effectué le meilleur démarrage de la carrière de Tom Cruise avec 160 millions de dollars de recettes dès son premier week-end d’exploitation, celui du Memorial Day, stratégie payante pour Paramount. Tom Cruise a de quoi être ravi puisqu’en plus d’affirmer la puissance de la salle de cinéma, il va se remplir les poches, l’acteur ayant dans son contrat une clause lui assurant des bénéfices sur recettes. On s’étonnera que même une saga aussi populaire et solide que Mission : Impossible ne soit jamais parvenue à faire un démarrage à plus de 62 millions de dollars et on notera que dans son deuxième week-end d’exploitation, le film rencontre une baisse de fréquentation de seulement 30%, chose que même un Marvel a du mal à faire.

Et en France c’est exactement le même topo puisque Top Gun : Maverick a effectué un démarrage à 1,5 million de spectateurs, se payant même le luxe de dépasser le démarrage de Doctor Strange in the Multiverse of Madness même si pour le coup, il ne s’agit pas du meilleur démarrage de la carrière de Tom Cruise sur le territoire français (les deux premiers Mission : Impossible ont fait mieux). Le film arrive après une semaine difficile pour les salles de cinéma françaises puisque la semaine du 18 au 25 mai a été particulièrement catastrophique en termes de fréquentation avec seulement deux films ayant fait plus de 100 000 entrées. Maverick vient donc y donner un sacré coup de boost (et le carton du film s’explique par sa fibre nostalgique, la majorité de son public étant âgée de plus de 40 ans et ayant vibré devant le premier opus) qui fait plaisir mais qui montre bien l’état de faiblesse dans lequel se trouve le cinéma actuellement.

Il faut en effet de gros blockbusters américains (et heureusement on en a plusieurs qui arrivent prochainement notamment Jurassic World 3, Elvis ou encore Thor : Love and Thunder) pour que le public se déplace massivement en salles et que cela se répercute éventuellement sur les autres films à l’affiche. Entre deux mastodontes, la fréquentation est toujours assez faible et cela pour les raisons exposées dans un édito précédent (places trop chères face au coût de la vie qui augmente, réflexe d’aller au cinéma perdu depuis le début de la pandémie pour certaines personnes), ce qui s’avère inquiétant même si l’on constate que dès qu’il s’agit de grand spectacle, le public a toujours le goût du grand écran même s’il faut aux États-Unis prendre le soin d’éviter de lui donner le choix en proposant le film en SVOD à côté.

On ne peut qu’espérer que la fréquentation reprenne et que le public ose s’aventurer hors des sentiers battus des gros blockbusters attractifs pour aller vers de la nouveauté ou vers du cinéma plus audacieux. On peut toujours rêver (en France par exemple, Men d’Alex Garland sort en même temps que Jurassic World et on sait très bien lequel va cartonner et lequel va se planter) mais cet équilibre dans les différentes sortes de cinéma est en tout cas celui que nous continuerons de soutenir sur Close-Up Magazine (la preuve c’est que cette semaine nous vous parlerons des deux films cités précédemment) où nous aimons autant une grosse franchise qu’un cinéma plus confidentiel qui mériterait d’être vu par le plus grand nombre. Croisons les doigts pour le cinéma donc, c’est un art beaucoup trop jeune pour qu’on l’enterre déjà !

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