Détective Conan, La fiancée de Shibuya : Mission sauvetage activée!

Conan est de retour sur les écrans, un an après l’inégal Détective Conan, The Scarlet Bullet. C’est alors l’occasion pour le créateur de ce personnage, Goshō Aoyama, de rafraîchir le manga de notre enfance. Après plus de 23 longs métrages sortis à raison d’un film par an, les histoires concernant Conan deviennent moins passionnantes. Ce nouveau film signé Susumu Mitsunaka (ayant travaillé en tant qu’animateur pour Mary et la fleur de la sorcière, Les Enfants du temps) est-il parvenu à sauver la franchise du néant dans lequel elle s’engageait ?

Nous sommes au cœur de Tokyo dans le quartier animé de Shibuya. La détective Sato est en robe de mariée devant un parterre d’invités, parmi lesquels figure Conan. Soudain, un agresseur fait irruption dans la salle et le détective Takagi est blessé en tentant de protéger Sato. Il survit à son agression mais cette attaque ravive chez Sato le souvenir du détective Matsuda, dont elle était amoureuse, qui fut tué au cours d’attentats à la bombe trois ans auparavant. Au même moment, l’auteur de ces attentats s’évade de prison. Coïncidence ? Une ombre inquiétante plane sur Conan et ses amis. Le carrefour des destins s’embrase, Halloween se transforme en parade enragée !

Détective Conan, La fiancée de Shibuya se veut plus accessible aux spectateurs en s’affranchissant du fil conducteur de la série animée. Il ne mentionne pas “l’organisation des Hommes en Noir” (excepté lors de la mise en contexte expliquée par Conan au début du film). Les personnes qui n’ont pas regardé l’animé peuvent ainsi mieux comprendre l’intrigue principale.
Le long métrage prend le temps de revenir sur des faits plus ou moins importants de manière intuitive et élégante. Un débutant en la matière serait, sans doute, pris d’une soudaine envie de commencer le manga depuis le début afin de pleinement explorer le travail de Goshō sensei. Celui qui n’a, par exemple, pas pris connaissance des origines de Conan serait à même de se demander “ pourquoi des inspecteurs discutent, normalement, de morts et d’attentats avec un jeune garçon de six ans?”.

Fidèle à l’essence du manga, le long métrage reprend les codes de ce dernier en y intégrant des rebondissements. A l’inverse de The Scarlet Bullet, La fiancée de Shibuya surprend par sa maîtrise du suspense. On ne devine pas de prime abord qui est le véritable “méchant” de l’histoire. Le scénario nous induit en erreur, s’amusant à nous amener à réfléchir (modérément) sur l’identité de Plamya, l’antagoniste poseur de bombes et de ses sbires.
À la manière d’Hercule Poirot, le coupable idéal est désigné à l’avance. Cela pourrait être une personne étrangère ou ayant un comportement visiblement suspect. Nous serions tentés de désigner rapidement les personnages russes comme étant les acteurs des attentats. Mais cela n’aurait pas suffi à éveiller notre intérêt pendant plus de 110 minutes. De ce fait, les indices sont distillés discrètement parmi les scènes et jusqu’à la fin, le suspense est à son comble et déjoue les apparences. Du reste la force du film réside dans cette idée malgré une révélation finale décevante.

Le personnage se cachant sous le pseudonyme de Plamya est une « surprise ». Néanmoins, les motivations et le passé de ce dernier restent inconnus. Pourtant, il aurait été intéressant d’en savoir plus sur son but, par exemple. Dès les premières minutes l’intrigue nous dispense de détails qui n’auraient pas été de trop. Les scénaristes ont-ils voulu inverser la tendance en gardant une part de mystère autour de cet antagoniste? Dans les films habituels, ce type de personnage a droit à un développement plus conséquent : une vengeance personnelle, une volonté de contrôler le monde ou tout simplement une envie d’assouvir ses pulsions dévastatrices. Nous n’avons pas d’indication concernant l’origine de Plamya malgré son fort potentiel initial. Sous son étrange masque, le “méchant” se révèle assez vide. Un manque de profondeur que l’on reproche également aux précédents longs métrages. En ressort une production qui peine à trouver une parfaite conclusion dramatique.

Détective Conan, La fiancée de Shibuya n’est pas une grande réussite. Le schéma narratif reste identique aux autres films malgré des efforts scénaristiques et de savoureuses scènes de romances. Mais il est important de notifier les progrès de ce long métrage à faire pour que ce film soit accessible à tous, qu’il s’agisse ou non de la communauté de fans…
Cela s’avère prometteur pour la suite car il est sûr que nous aurons droit, l’année prochaine, à un autre volet. Le petit (grand) détective n’a pas fini d’élucider des affaires complexes. Le sauvetage est de ce point de vue partiellement accompli.

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