Une certaine presse triée sur le volet a eu le bonheur de découvrir Top Gun Maverick il y a quelques jours. C’est au détour d’une conversation avec un confrère que nous avons appris l’organisation de cette projection pour une sélection de journalistes ciné (ou pas du tout) avant la projection du film en Ouverture du prochain Festival de Cannes, mais pas que… La projection était pour la presse et nous doutons de l’organisation d’une nouvelle avant la sortie officielle du film. Soit il faudra être de la « party » cannoise soit le découvrir à 9 heures à l’UGC Les Halles pour une publication dans la foulée mettant en « Alerte générale » toute une rédaction pour la correction et une mise en page optimale.
La presse digitale ? Nous sommes les parents pauvres encore et toujours dans la couverture d’un film qui va faire son chou gras lors de sa présentation à Cannes avec Tom Cruise en point de mire venu faire son show. Les télévisions, les radios et la presse papier vont s’échiner à l’approcher au plus près quitte à fusiller le service presse chez Paramount qui doit déjà crouler sous les demandes. Mais quid de la presse digitale ? Nous sommes forcément peu intéressants face au tirage énorme pour inonder le marché chaque mois de Première et consorts au cœur des « Relay » pour des ventes peaux de chagrin – Première ne vends que 1/10 de son tirage chaque mois.
La presse digitale vaut tout autant aujourd’hui que celle en papier. Loin de nous l’idée de s’aligner sur la TV et la radio, mais aujourd’hui nous demandons juste à être considérés à parts égales avec la presse mâchée aux égards de nos chiffres et de leurs chiffres… Nous faisons tout aussi bien, voire bien mieux parfois que la presse généraliste, voire certaines émissions TV où les chroniqueurs ont envoyé le stagiaire en projection presse pour rédiger ensuite une note pour les intéressés.
Bref, nous sommes laissés pour compte quitte à être encore et toujours assimilés à un blog malgré notre présence depuis une dizaine d’années dans le milieu de la presse digitale. Nous avons pensé un moment prendre le tournant de la presse papier. Mais pourquoi s’évertuer et se tuer à la tâche à perdre beaucoup trop d’argent quand on peut faire aussi bien sur le web que sur papier ? Un dossier sur Shohei Imamura ? C’est publié à l’occasion de la rétrospective à la Cinémathèque Française et la sortie le 11 mai prochain de La Vengeance est à Moi chez The Jokers. Sur Close-Up Magazine, il y a les critiques de la plupart des derniers titres sortis en salles, un dossier sur la saga Massacre à la Tronçonneuse à l’occasion du requel produit par Fede Alvarez sortie sur Netflix tout en traitant au mieux l’actualité des plateformes SVOD telles que Prime ou Shadowz avec qui nous collaborons de façon hebdomadaire en parlant ouvertement des différents titres de leur catalogue et de leurs exclusivités notamment cette semaine l’incroyable et remarquable Beyond The Infinite Two Minutes.
Qu’avons-nous à prouver de plus ? Que faisons-nous de moins qu’un magazine traditionnel ou spécialisé sur le cinéma ? Rien de moins, voire bien plus en étant disponible chaque jour et n’importe où grâce à votre smartphone/tablette pour de la lecture saine et passionnée. Nous oeuvrons au quotidien pour transmettre notre passion et notre amour pour le 7e art traité opportunément et à la volée par des services comme des produits marketing bons à décorer les couloirs de métro. Nous ne sommes pas aussi intéressants qu’une bouche de métro ne vendant pas assez cher nos espaces publicités, bien trop vide à notre goût, malgré notre moyenne de 10 000 lecteurs, source fiable, mais faible à leur égard. Mais pour maintenir ces chiffres, nous avons besoin de traiter et travailler la sortie de Top Gun Maverick. Ce film et les autres bien évidemment, mais un Top Gun ou un Docteur Strange 2 attirent bien plus de curieux que des films magnifiques tels que Le Monde après Nous, The Duke ou le classique Le Grand Silence de Sergio Corbucci.
Nous avons besoin de Top Gun pour vivre, faire vivre nos chiffres, faire vivre le site… Nous ne sommes pas un blog, mais un département appartenant à LBC & Cie, une société d’édition littéraire/vidéo et distribution cinéma. Une jeune structure qui a bataillé pour exister, s’époumonant à convaincre pour s’émanciper avec bientôt des livres autour du cinéma, des pépites filmiques en VOD et Blu-Ray, un jour peut-être des films distribués dans vos salles. Mais en attendant, nous n’avons pas vu Top Gun Maverick (mais on va voir Doc Strange 2 si Aymeric arrive à l’heure bien sûr !), on le verra soyez en certains pour le traiter dans nos colonnes, mais ce sera sûrement à la hâte dans le stress, car le point S sera activé, en cause : le manque de considération d’un média ayant pris la décision forte de vivre avec son temps et de sa passion, un point devenu du marketing instantané pour des groupes capitalistes dont le produit de divertissement/consommation influe sur sa courbe du CAC40… avant de retrouver Top Gun en vidéo dans les bacs 3=2 des grandes enseignes ou pour 2€99 dans des bacs bordéliques chez MaxxiLot ou NOZ pour le plus grand bonheur des ruraux qui se rueront pour choper un exemplaire à « pas cher » quand il y a quelques mois une petite structure indépendante s’est fait un « peu chier » pour traiter une sortie en salles de cinéma événement et se démarquer pour avoir son mot à dire.
2 Rétroliens / Pings