The Boys Diabolical : Un spin-off qui tache !

Touchée par la pandémie comme toutes les séries diffusées en 2020, The Boys nous a fait attendre sa troisième saison (désormais annoncée pour juin) pendant deux ans. Pour faire passer le temps et faire patienter les fans de l’univers déjanté créé par Garth Ennis tout en capitalisant sur un univers dont ils ont acquis les droits, Amazon Prime Vidéo et les créateurs de la série ont lancé The Boys Diabolical, série animée spin-off en forme d’anthologie (très à la mode en ce moment avec notamment What If…? et Star Wars Visions).

Disponible sur Prime Video depuis le 4 mars dernier, The Boys Diabolical se présente donc sous la forme de huit épisodes dont la durée oscille entre 10 et 15 minutes, chacun d’entre eux étant écrits et réalisés par une personne différente et chacun d’entre eux ayant un style visuel très identifié (cartoonesque pour le premier, sous l’influence des anime japonais pour le cinquième…). Des récits ancrés dans l’univers de la série (on y retrouve d’ailleurs certains personnages doublés par les acteurs les incarnant, à l’exception de Butcher et Hughie, cette fois doublé par Simon Pegg en forme de clin d’œil – l’acteur ayant servi d’inspiration pour le personnage dans le comics) mais totalement indépendants, conçus en toute liberté même si Eric Kripke, showrunner de la série live, a depuis annoncé que le huitième épisode centré sur les débuts de Homelander au sein des Sept, était canon dans sa mythologie.

L’existence même de The Boys Diabolical n’est finalement due qu’à un désir mercantile de capitaliser sur la franchise et faire monter la hype avant la saison 3. Narrativement parlant, la série ne présente que peu d’intérêt mais il faut bien reconnaître que sa redoutable efficacité (le visionnage des huit épisodes est bouclé en moins de deux heures) la rend hautement réjouissante à découvrir. Il faudrait en effet être difficile, pour quiconque apprécie cet univers d’un cynisme et d’une violence portés à un haut niveau, pour ne pas prendre du plaisir devant le visionnage de ces épisodes. Le format anthologique est certes inégal et certains épisodes, bien que très funs, ne présentent que peu d’intérêt à l’image du deuxième ou du cinquième. Mais dans ses épisodes plus développés comme le troisième écrit par Ennis en personne, le quatrième (véritable réflexion intelligente sur notre époque et nos addictions à une perfection vantée par les réseaux sociaux) ou le septième, The Boys Diabolical vient apporter une certaine profondeur à un univers où l’être humain dans sa simplicité ne peut trouver sa place, écrasé par la domination d’une multinationale et de ses super-héros tous plus timbrés et psychopathes les uns que les autres.

Qu’importe donc si certains épisodes sont plus légers puisqu’ils nous apportent quoiqu’il arrive un délicieux mélange d’humour et de méchanceté (et que c’est gore !) que l’on peut savourer sans modération. On appréciera également la versatilité des auteurs rassemblés ici (Seth Rogen, Evan Goldberg, Justin Roiland, Eliot Glazer, Awkwafina, Andy Samberg, Aisha Tyler, Simon Racioppa) ainsi que le style visuel bien particulier de chaque épisode (avec une préférence pour Boyd in 3D, le quatrième épisode conçu par le studio français Folivari), permettant d’assurer un divertissement sans prétentions et d’autant plus appréciable que derrière l’existence purement opportuniste du projet se cache un véritable nid de créativité et ce à tous les niveaux. La série transpire en effet tellement d’inventivité et tellement d’amour pour le comics original qu’on lui pardonne bien volontiers son mercantilisme, permettant effectivement de nous faire attendre une troisième saison de The Boys fort prometteuse.

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