Édito – Semaine 10

On se plaignait depuis deux mois de se taper des blockbusters américains indigents et totalement fades, incapables de rassembler les spectateurs et d’offrir les frissons attendus (dont Uncharted, aussitôt vu, aussitôt oublié) et l’on comptait sur The Batman pour redresser la barre avec le bon espoir que Matt Reeves propose un film qui repose aussi bien sur une vision personnelle que sur des idées de cinéma tout en obéissant évidemment à un certain cahier des charges. Autant dire que nous n’avons pas été déçus et je ne peux que vous encourager à lire la critique de notre cher directeur de rédaction Mathieu (adorateur de la chauve-souris masquée depuis toujours) pour avoir un avis plus détaillé sur le film.

Disons simplement que malgré le joyeux bordel autour de la logique et la continuité de l’univers DC au cinéma, cela fait plaisir d’avoir un film à grand spectacle loin de prendre ses spectateurs pour des jambons, capable de proposer du cinéma au sein d’un genre ultra-calibré, chose de plus en plus rare à l’heure où Hollywood aime le prêt à consommer tout public où l’on peut éteindre son cerveau sans sourciller. Loin de nous l’idée de sonner comme des vieux cons (surtout quand on n’a pas encore atteint trente ans) mais force est de constater que les studios prennent de moins en moins de risques (et encore produire un énième film Batman est loin d’être un risque) et se montrent de plus en plus résistants à un cinéaste arrivant avec une vision personnelle.

Matt Reeves, qui avait réussi à transcender la saga de La planète des singes avec deux opus magnifiques, était bien l’un des cinéastes capables de conjuguer ambition personnelle et volonté des studios et l’on appréciera de voir Batman se déployer dans toute sa splendeur devant sa caméra. Espérons que le succès du film (128 millions de dollars cumulés aux Etats-Unis pour son démarrage ce week-end) pousse d’autres studios à laisser une marge de manœuvre plus grande à des cinéastes ambitieux ayant d’autres désirs que de servir la soupe aux studios et aux fans devant une multitude de fonds verts. Rien n’est moins sûr et il faut compter sur les doigts de la main les propositions novatrices (avec très prochainement un film italien fort réussi dont on vous parlera très vite, Freaks Out), d’autant plus salvatrices qu’elles demeurent rares et peu souvent américaines…

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*