Titans – Saison 3 : Cadeau Empoisonné

La deuxième saison de Titans se bricolait une intrigue à vue trouvant son paroxysme dans un dernier épisode efficace. On ne va pas vous mentir, mais on se souvient de pas grand-chose ou presque de cette saison 2 négligeable. Son épisode final laissait penser l’émancipation d’un groupe de superhéros uni et prêt à en découdre. Oui… mais…
Forcément il y a toujours un « mais » et cette saison 3 de Titans est compliquée. Compliquée parce que l’on se fout royalement de l’intrigue caduque au cœur d’un univers qui ne s’assume toujours pas en tant que tel. Où raccrocher Titans dans le DC Universe ? Batman est une ombre quand Bruce Wayne apparaît avec flegme sous les traits de Iain Glen, Barbara Gordon débarque pour soutenir Dick Grayson et L’épouvantail – grand antagoniste de cette saison – est en thérapie psychiatrique et effectue un gros travail œdipien. La série Titans trouve ses limites avec cette troisième saison qui gâche le plaisir coupable qu’a pu être la première saison enthousiasmante lors de sa découverte.

Titans est une série qui se s’assume pas au cœur du DC Universe. Au départ produit pour soutenir la plateforme Web autour du catalogue DC, le show est depuis englouti dans le catalogue de la plateforme SVOD HBO Max. La série chaperonnée par Akiva Goldsman, Greg Berlanti et Geoff Johns n’est donc plus une Web-série, mais une série à part entière. Le problème est son exploitation diégétique incohérente. Est-elle rattachée à l’ArrowVerse ou à une autre Terre véritable de l’univers DC ? Car on se perd à regarder un programme qui brasse de l’air. La série a son Batman, un Joker qui apparaît de loin et un Épouvantail refusé. Son masque émerge comme un trophée de Batman dans la Batcave, mais L’épouvantail ne le portera jamais, ne l’aura même pas à portée de mains. Une hérésie prouvant que la série a le droit d’exister avec beaucoup trop de contraintes pour exciter le fan de DC Comics vers une série soi-disant fan-service. L’exploitation du catalogue s’arrête donc à l’équipe des Titans et de quelques personnages tertiaires inutiles. On s’ennuie alors poliment, nous « passant » les épisodes sans grande passion. La série prouve sans cesse sa supercherie. Le fan n’est jamais rassasié avec ce programme aux décors vides entre des entrepôts et des rues sans la moindre vie. La direction artistique sent le fake à l’image d’une fan-fiction bricolée le week-end par des cosplayers partageant leurs vidéos sur YouTube.
Pourtant Titans est une série confortable au casting plutôt intéressant. Iain Glen est un Batman livide face à Brenton Thwaites investi ayant la gueule idéale pour être Dick Grayson/Nightwing. Il manque au programme une direction pour soutenir ses comédiens, mais surtout une cohésion. DC Comics se disperse dans ses multitudes de programmes exploitées à la va-vite pour entretenir des shows insipides. Au contraire de Marvel qui relit chaque programme entre eux quitte à nous forcer à tout voir sur Disney+, DC dissémine son catalogue sans la moindre homogénéité diégétique. Le fan/spectateur se lasse alors des différentes propositions l’amenant uniquement à perdre son précieux temps. Que ce soit au cinéma ou à la TV, le catalogue DC sous la bannière Warner Bros n’a pas la moindre perspective concrète de développement. Les films et autres séries télévisées se cherchent un temps pour mieux être annulés ou ne pas trouver suite laissant une frustration, une colère. Le meilleur exemple est la vision de Zack Snyder qui n’aura permis rien d’autre qu’une trilogie malade ne déclenchant rien de mieux qu’un remodelage de l’univers via showpoint en faveur du studio. Et encore, en l’état, ce ne sont que de belles promesses. Pour faire le compte entre le cinéma et la télévision, nous faisons face à quatre Batman, deux Flash, deux Superman et trois Joker sans les potentiels Wonder Woman, Aquaman et compagnie se cachant dans un coin des différents univers. Un puits sans fond harassant à suivre et à décrypter pour le fan pris pour une belle vache à lait.

Titans trouve ses extrêmes limites dans une saison 3 fastidieuse malgré la piteuse transformation de Jason Todd en Red Hood ou l’apparition de Tim Drake n’ayant pas encore le droit à son costume de Robin. La série connaît un rebondissement inattendu permettant à un acteur de s’échapper pour aller incarner Jack Reacher dans un programme concurrent et laisse filer Minka Kelly charmante attraction qui nous gardait éveillé à chaque épisode. Ici son personnage s’envole pour Paris suite à la tragédie touchant le groupe de près. Cet événement tragique n’émeut bizarrement personne ne soulevant pas la moindre rédemption des uns et des autres envers un Jason Todd continuant ses âneries en compagnie d’un pauvre Épouvantail. Titans est une promesse en l’air, une énorme déception ne menant nulle part bizarrement renouvelée pour une quatrième saison attendue avec résignation.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*