Something Doesn’t Feel Right : Dur dur d’être un tueur

L’échéance approche, l’arrivée du gros barbu les bras chargés de cadeaux est imminente. Comme tout bon citoyen qui se respecte, vous avez déjà profité des meilleurs plans pour faire vos emplettes et vous ne vous sentez pas concernés par les achats de dernière minute. Vous avez bien pris soin d’esquiver les nuées incessantes de clusters qui sont en train de pulluler actuellement dans tous les centres commerciaux de France et de Navarre. Seulement, si comme votre serviteur, vous croulez sous le travail et l’inévitable manque de temps en cette période de fin d’année, mais que vous ne manqueriez la séance Shadowz pour rien au monde, rassurez-vous, nous avons exactement ce qu’il vous faut. En effet, depuis le début de notre collaboration avec la plateforme, nous n’avons jamais pris le temps de vous parler des nombreux courts-métrages disponibles au sein de leur catalogue. Pourtant, ils n’ont rien à envier qualitativement aux longs-métrages que nous nous régalons de vous décortiquer chaque semaine. Seulement, cette semaine, Shadowz s’est procuré le court-métrage Something Doesn’t Feel Right. Si le titre du film ne vous dit rien, il a une importance capitale pour Shadowz.

Zipface, un tueur de slasher, est fatigué. Il passe des heures à planifier des meurtres parfaits, jusqu’au jour où il rencontre des victimes qui ne se comportent pas comme elles le devraient.

Lauréat du Prix Shadowz lors de la dernière édition du festival Court Métrange à Rennes, Something Doesn’t Feel Right est tout désigné pour coller à la ligne éditoriale de Shadowz. La plateforme, qui commence à avoir une solide réputation en jouissant de divers partenariats dans plusieurs festivals en France, se porte ainsi garante de la qualité qu’elle défend. En effet, Something Doesn’t Feel Right est un concentré de slasher 80’s, genre prolifique qui a forcément forgé la culture cinématographique des joyeux lurons à la tête de Shadowz. Plaisir autant décuplé que le film de Fergal Costello regorge d’idées malicieuses pour quiconque aimant les slashers des années 80. Clairement inspiré par Vendredi 13, son film est un hommage aussi poignant qu’hilarant au genre. Épousant le point de vue du tueur pour raconter son histoire, Something Doesn’t Feel Right se nourrit d’un certain fantasme cinéphile. Qui n’a jamais imaginé comment les Michael Myers et autres Jason Voorhees s’y prenaient pour prendre au piège leurs victimes ? En l’espace de quelques plans, Fergal Costello iconise son tueur, lui confère une histoire et une personnalité bien définies. Se targuant d’un nom aussi cool que ridicule, Zipface semble sorti d’un clip de Slipknot tant son allure de grand métalleux lui impose cette aura bien particulière. Fait étonnant, pour se détendre et se mettre dans l’ambiance, ce dernier écoute des soundtracks angoissantes (là où les clichés du genre lui auraient attribué de la musique metal). Et jouer avec les stéréotypes devient immédiatement le credo de Costello. Les meurtres ne se passent pas forcément comme prévu. Le réalisateur démystifie nos attentes de spectateur chevronné pour mieux nous entourlouper. S’il a une saveur nostalgique plus que prenante, Something Doesn’t Feel Right possède un discours résolument moderne en portant un regard acerbe sur les classiques qui ont forgé le genre. On y sent une certaine amertume de la part d’un amoureux du genre qui convoque instinctivement des figures emblématiques pour en faire une critique actuelle. Là où un film comme Scream se jouait des clichés du genre pour les amener vers une nouvelle ère, Fergal Costello semble plus radical avec ce dernier. Il semblerait que, pour lui, rien ne sera mieux dans le genre que les gros films sortis dans les années 80 et que le pastiche semble la seule voix raisonnable pour continuer à le faire perdurer.

Il y a clairement plus de cinéma dans les dix minutes que durent Something Doesn’t Feel Right que dans n’importe quel proto-slasher de bas-étage sorti récemment. Fergal Costello fait preuve d’un talent inouïe pour exhumer les meilleures productions du genre et réussit à rendre autant hommage qu’à proposer une vraie partie de rigolade. L’alternance entre les effets gores de bonne facture et une véritable starification de son tueur lui permet de rendre un film aussi complet que possible. Something Doesn’t Feel Right est une preuve formelle, si besoin en était encore de le prouver, qu’un court-métrage se doit d’être autant, voire plus, exigent qu’un long. Et réussir, en moins de dix minutes, à faire autant rire que frissonner, est signe d’une production à la hauteur de sa réputation. Shadowz ne pouvait pas soutenir meilleur projet. Something Doesn’t Feel Right est une mise en bouche plus que nécessaire pour une soirée slasher entre amis.

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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.

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