Les Éternels : un DC parmi les Marvel ?

Se détacher des Avengers est une chose assez difficile. Mais on se doit de le faire puisque l’univers Marvel est vaste et les réalisateurs l’ont d’ailleurs bien compris. Il existe une multitude de personnages jusque alors enterrés depuis des années qui réapparaissent finalement sous les traits d’un joli casting. L’enjeu est d’arriver à suffisamment s’affranchir des films à succès comme (encore une fois) Endgame, véritable carton de cette franchise. Pour se renouveler, Kevin Feige a donc fait appel à Chloé Zhao dont la filmographie est diamétralement opposée aux films Marvel. C’est ainsi que Les Éternels fait son entrée dans la cour des super-héros parfaits. Il sort en salles le 3 novembre 2021.

Depuis l’aube de l’humanité, les Éternels (inspiré des bandes dessinées originales de Jack Kirby), un groupe de héros extraterrestres venus des confins de l’univers protège la Terre. Lorsque les Déviants, des créatures monstrueuses que l’on croyait disparues depuis longtemps, réapparaissent mystérieusement, les Éternels sont à nouveau obligés de se réunir pour défendre l’humanité après les événements d’Endgame


Les Eternels n’est pas un film comme les autres. L’empreinte de la réalisatrice est forte montrant une envie d’aller au-delà du simple film de super-héros. Chloé Zhao nous livre un long-métrage Marvel avec une autre approche visuelle. Son esthétique rappelle d’ailleurs ses autres longs métrages, dont le récompensé Nomadland. Les personnages se battent (très peu) autour d’un décor sublime et aride qui s’étend à perte de vue. La réalisatrice a pris beaucoup de plaisir à poser sa caméra sur des paysages magnifiques tels que les montagnes rocheuses ou la reconstitution assez réaliste de Babylone, autant de grands espaces avec au centre les différents protagonistes. Il y a comme une impression d’immensité des lieux qui met le temps à l’arrêt pour se concentrer sur l’histoire avec des plans magnifiques centrés sur un environnement plus ou moins naturel.

Nous ne perdons jamais le fil du récit et il n’est pas nécessaire de connaître tous les autres Marvel pour apprécier celui-là. Les Éternels ne suit pas vraiment la série de films des Avengers par exemple (bien que les événements se situent bien après Endgame). Son rythme parvient à introduire tous ces personnages, rapidement pour certains… Là où les autres films prenaient le temps de présenter les personnages, Les Éternels fait l’inverse. Il y en a qui sont, bien entendu, plus mis en avant comme Sersi (Gemma Chan) ou Ikaris (Richard Madden), mais ça n’est pas inégal pour tous. L’intrigue approfondit même les relations entre les Éternels, développe et concrétise leurs liens afin que nous puissions en comprendre les enjeux, sans doute pour que l’on se détache du fantôme omniprésent des Avengers et ainsi se concentrer sur ces nouveaux héros bien plus puissants qu’eux. Des êtres plus âgés que n’importe quel humain sur terre et bien plus savants puisqu’ils ont tous vécus. Il est fortement probable qu’ils auraient pu stopper Thanos facilement. Mais au vu de leur « objectif », ils ne doivent pas intervenir dans les guerres humaines : seulement « les protéger » de quelque chose de plus fort.

Ce qui distingue ce Marvel des autres c’est aussi son accent sur la diversité. Il y a par exemple une sourde et un membre de la communauté LGBTQ au sein du film. Et c’est la première fois que nous le voyons sur nos écrans au sein du MCU. Les thématiques sont donc plus recherchées, moins simplistes, introduisant ainsi des sujets réels dans la filmographie Marvel. Dans ce sens, il se rapproche des sujets de chez DC Comics. Il est tout de même difficile de savoir si les fans adhèreront à cette nouvelle approche cinématographique. C’est donc un pari risqué pour les studios, la critique américaine n’ayant d’ailleurs pas été tendre avec cette proposition osant la différence…
La réalisation recherche peut être à remonter le niveau du public et élever la filmographie pour qu’elle puisse explorer d’autres horizons et sortir un peu du schéma traditionnel. La formule Marvel reste tout de même très ancrée dans ce long métrage de 2h37min avec le sauvetage du monde, la réunification de membres qui formaient autrefois (mais il y a visiblement très longtemps) un groupe soudé. Autant d’évidences répétitives et prévisibles…

Les Éternels ouvre la voie à un chemin inédit dans l’univers cinématographique Marvel. En s’inspirant de son concurrent DC, la réalisation a pris le temps de s’attarder sur des détails esthétiques. Ce long-métrage est le premier qui se détache des Avengers pour créer un mini monde se concentrant sur les Éternels et leurs origines (puisque le film suggère qu’il y en a énormément qui vont être découverts par la suite). Son ton et son atmosphère pourront dérouter les spectateurs habitués de la maison, mais il fait justement un bien fou par sa capacité à s’écarter (même sagement) de la formule habituelle.
Il y a bien évidemment des scènes post-génériques dont l’une s’attarde sur le rôle d’un personnage qu’on a très peu vu dans le film, pour la suite des aventures des « puissants » Éternels…

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