For The Sake of Vicious : Synthèse violente de tout un pan du cinéma de genre

Votre semaine s’est bien passée ? Vous avez réussi à survivre aux nouvelles propositions de Shadowz ? Plus la date fatidique du 31 octobre approche, plus la plate-forme élève le niveau d’un cran. Une fois encore, cette semaine, le choix était vaste, varié et extrêmement riche. Si nous avons pensé vous parler de l’inévitable, étrange et envoûtant Ne Vous Retournez Pas de Nicolas Roeg (chef d’œuvre à voir impérativement), nous avons préféré nous rabattre sur un film dont l’archi-violence n’a eu d’égale que nos états d’âmes de la semaine (il n’y a pas que vous qui avez eu envie de trucider quelques collègues cette semaine, sic!). La nouvelle Exclusivité Shadowz se prénomme For The Sake of Vicious et est, disons-le de suite, un déferlement de violence si brutal que nous vous conseillons de ne pas poursuivre votre lecture avant de l’avoir vu tant l’uppercut qui vous attend est franc et il vaut mieux, pour l’apprécier pleinement, rester vierge de toute information à son sujet. Vous l’avez compris dès cette introduction, nous validons totalement ce film.

C’est le soir d’Halloween. Romina, une infirmière surmenée, rentre chez elle, éreintée. Elle découvre qu’un homme s’est introduit dans son domicile et qu’il détient un otage en très mauvais état. L’intrus, Chris, demande à Romina de maintenir son otage en vie. Ce dernier aurait violé la petite fille de Chris et il compte bien obtenir des aveux et assouvir une vengeance qui le ronge depuis cinq années. Romina tente d’apaiser les esprits afin qu’un massacre ne se produise pas dans sa maison. Tout se complique lorsque des tueurs à gages masqués mènent la charge contre la porte d’entrée de Romina. Commencent alors un combat pour la survie et une longue nuit cauchemardesque et sanglante.

Écrit et réalisé par Gabriel Carrer et Reese Eveneshen, For The Sake of Vicious ne démérite absolument pas sa réputation de meilleur huis-clos depuis des lustres. Le film des deux réalisateurs commence comme un revenge movie, bascule dans le torture-porn mixé à un home-invasion palpitant pour terminer en vigilante movie saupoudré de slasher. Le tout est condensé en 81 minutes intenses qui ne laissent jamais de place au repos. Le film nous attrape à la gorge dès son ouverture et vient presser fermement la jugulaire jusqu’à l’explosion finale. For The Sake of Vicious assume complètement son esthétisme gore et méchante. Les personnages n’y vont jamais dans la dentelle, entre pied de biche planté dans les yeux et autres égorgements, l’hémoglobine jaillit à foison. Le film aurait très vite pu basculer dans un déferlement de violence strictement gratuite, mais la force de sa mise en scène et la gestion de la tension le rende nettement plus intéressant qu’il n’y paraît. Pour sûr que Carrer et Eveneshen ont été bercés aux classiques du genre, et particulièrement le cinéma de John Carpenter. S’il est évident que chacun pensera à Halloween, For The Sake of Vicious tient, en réalité, beaucoup d’Assaut. Le décor minimaliste (une toute petite maison d’à peine 4-5 pièces), la menace extérieure qui rode tout autour, la partition musicale électronique et oppressante à souhait… Nul doute que For The Sake of Vicious est le rejeton légitime d’Assaut. De plus, son aspect sans concession dans l’apologie de la violence finit définitivement de rapprocher les deux films (en dépit du fait que la violence est politique chez Carpenter là où elle devient uniquement cathartique ici).

De plus, le film ne s’encombre pas dialogues superflus. Tout se passe dans les actes, les regards, les respirations lourdes, les corps abîmés, charcutés, fatigués… C’est autant une qualité qu’un défaut à vrai dire. S’il y a une volonté de dépeindre une attaque proche du réel et l’envie de se rapprocher le plus possible de l’état dans lequel on se retrouverait sous une pluie de coups, il manque au film une véritable explication du mobile. Cela ne semble que peu intéresser les réalisateurs qui se focalisent uniquement sur le ressenti et l’état de transe dans lequel n’importe quel quidam serait si sa vie était en danger. Bien évidemment que personne ne penserait à demander des explications à des tueurs à gages qui débarquent pour vous tuer. Seulement, en replaçant le film dans son contexte, ce dernier s’ouvre sur une lutte entre deux hommes où l’un accuse l’autre d’avoir violé sa fille, quand le second avoue tous les torts du monde, mais clame également sa parfaite innocence sur le fait qui lui est reproché. La réponse à la question sera subitement donnée entre deux rafales de coups et nous devrons nous en contenter. Une fois encore, l’approche du réel de la situation va dans le sens de la note d’intention des réalisateurs, mais elle ne peut satisfaire pleinement la curiosité du spectateur. Malgré ce point noir scénaristique, difficile de faire la fine bouche tant les maquillages sont impressionnants de réalisme. Les deux réalisateurs pallient à leur budget microscopique par des cadrages malins. Ils en montrent assez pour susciter une réaction vive et parviennent à cacher les défauts en utilisant abondamment des plans très serrés. Seule la petitesse du lieu ne peut se soustraire à un montage parfois inégal (comme l’attaque dans la salle de bain qui nous fait totalement perdre nos repères). Difficile pour les réalisateurs d’avoir recours à une maison entièrement créée en studio, ils ont clairement dû construire leurs cadres avec des murs en l’état. Cela donne lieu à des placements parfois hasardeux de la caméra ou des personnages. Mais c’est un détail technique qui sera moindre si vous acceptez de vous laisser totalement envahir par la violence du moment.

Vous l’aurez compris, For The Sake of Vicious est loin d’être exempt de défauts, mais son jusqu’au boutisme, sa tension permanente qui ne se relâche jamais, ses acteurs investis et son gore de bonne facture en font immédiatement un indispensable des futures soirées pop-corn entre amis. Son aspect salvateur prend irrémédiablement le dessus sur un scénario qui aurait mérité d’être un peu plus étoffé. Shadowz tient là l’une de ses meilleures exclusivités et l’un des films récents les plus violents de son catalogue.

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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.

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