Venom – Let There Be Carnage : Un carnage à répétition

Doit-on se montrer reconnaissant envers un réalisateur pour un film que l’on a attendu depuis plus d’un an ? Il se peut que cette attente soit bien plus plaisante que le long-métrage en question. Et la dernière production signée Sony (en association avec Marvel Entertainment) Venom : Let There be carnage prouve que cette idée est parfaitement plausible. Réalisé par le maître des rôles tournés avec la capture de mouvement, Andy Serkis, Venom : Let There Be Carnage sort le 20 octobre prochain.

Environ un an après avoir affronté Riot, Eddie Brock « cohabite » toujours avec le symbiote Venom. Eddie tente de relancer sa carrière de journaliste d’investigation. Il se rend alors en prison pour interviewer le tueur en série Cletus Kasady. Il ignore que ce dernier est lui aussi l’hôte d’un symbiote, et qu’il est bien décidé à se venger de ceux qui l’ont emprisonné.
Sur le papier, il est vrai que l’intrigue n’était déjà pas très attirante. C’est en regardant la bande annonce que l’envie de voir le film s’est faite ressentir. Hélas c’est avec beaucoup de déception que nous assistons à une fausse suite de Venom premier du nom. Andy Serkins s’est étrangement beaucoup inspiré du premier volet pour construire son film. Nous retrouvons d’ailleurs le même schéma que celui du premier opus. Cet apprivoisement réciproque entre Eddy (Tom Hardy) et Venom n’est pas une grande surprise et aurait eu le mérite d’être traité dans une partie du film… et non dans l’intégralité du métrage puisque nous avions bien compris que leur relation était tumultueuse même si – au fond – ils sont amis. Il y a en effet une belle aventure humaine qui n’est pas si désagréable à regarder et même plutôt amusante durant quelques minutes. Cependant pourquoi vouloir diriger le film dans ce sens en y ajoutant un enjeu (car il en faut tout de même un) à travers le super méchant (bien plus méchant que Venom)? Pour ne rien arranger, Let There Be Carnage se termine sans grande surprise à la manière des films de cet acabit : Nous sommes Venom.

La réalisation dans son ensemble n’est pour ainsi dire pas très cohérente. Avec son montage inégal, des effets de transition dignes des films de série B et une écriture proche du premier volet le film est dénué de sens, de par l’omniprésence du thème de l’amitié entre Venom et son hôte, mais surtout à travers l’histoire d’amour entre le serial killer Cletus (Woody Harrelson) et sa belle, instable émotionnellement : Frances Louise Barrison dite Shriek (Naomie Harris), mélange entre le célèbre couple de tueur Bonnie and Clyde et Harley Quinn et Joker. L’une des scènes de retrouvailles avec ce duo est aussi étrangement similaire à celle de Quinn et Joker dans le premier Suicide Squad, à savoir lorsqu’ils sont dans une voiture poursuivis par Batman.


Le film attache beaucoup d’importance à rendre populaire Venom qui finit par devenir attachant, sans doutes pour le rendre plus humain. Mais il ne faudrait pas oublier que celui-ci est un super-vilain et ennemi de Spider-man. Il y a bien assez de films sur les super-héros pour réaliser un autre film du même genre. Pour donc pallier à ce problème la réalisation a choisi de mettre également en scène Carnage. Une version plus forte, plus sanguinaire suggérée par la couleur de sa peau : le rouge. C’est l’un des plus grands vilains du monde de Spider-Man. Un choix intéressant qui n’est malheureusement pas assez bien exploité. Dans Venom 2, sa seule motivation semble être de tuer Venom car en citant ses propres mots – « c’est mon père » – rien d’autre n’est explicité par le réalisateur. Il aurait été intéressant d’en savoir un peu plus sur lui et aussi de le voir plus à l’écran. La deuxième partie du titre du film porte bien son nom mais son temps de présence à l’écran est infiniment court (le format du long métrage étant assez court également, pour une durée d’1h37). Avec plus d’importance accordée au personnage Carnage aurait été plus spectaculaire, plus sanguinaire…

Venom : Let there be carnage n’est pas le film qui marquera la licence Marvel. Son premier volet n’a rien à envier à ce dernier, et ce malgré sa mauvaise réception critique. Il brille par son manque de cohérence et son intrigue plus que douteuse. Le réalisateur n’a donc retenu aucune critique du premier puisqu’il fait ici la même chose.
La scène post-générique vaut à elle seule le déplacement et s’avère néanmoins prometteuse pour une suite éventuelle. En patientant la sortie attendue de Spider-Man : No Way Home dans les salles le 17 décembre pour nous faire oublier ce film déconcertant.

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