La Famille Addams 2 – Une Virée d’Enfer : Mariés, Deux Enfants

La Famille Addams faisait son retour tant attendu au cinéma en 2019, non pas par un film live espéré, mais par un timide film d’animation pour satisfaire tout le monde. Un produit conforme aux valeurs d’un cinéma américain pudibond laissant sur sa faim le fan invétéré des deux opus 90′ signé par Barry Sonnenfeld.
Loin l’attente d’une insolence quelconque ou une violence exacerbée, La Famille Addams est surtout l’expression d’un style, une ambiance gothique et pleine de poussière autour de personnages iconiques et extraordinaires. La Famille est le vecteur du regard acide et meurtrier sur la société américaine au départ un comic strip publié à partir de 1938 dans le New Yorker puis à la TV noir & blanc suite au succès phénoménal des dessins et enfin au cinéma, incarnation culte et éternel en présence d’Angelica Huston, Raul Julia, Christopher Lloyd et Christina Ricci.
Aujourd’hui, Oscar Isaac (Gomez), Charlize Theron (Morticia) et Chloë Grace Moretz (Mercredi) sont les voix de deux films d’animation édulcorées brassant mollement des valeurs familiales pour entraîner des péripéties rabâchées sur les routes américaines, Une Virée d’Enfer infernale pour le fan en salles le 13 octobre 2021.

Tout d’abord, nous vous conseillons vivement de voir le film en version originale. Universal n’a pas fait mieux que de convoquer Kev Adams pour incarner Gomez en version française, une hérésie de voir un jeune trentenaire doubler un père de famille quarantenaire aux origines cubaines. Malgré le fait de partager le même nom à une lettre près, comment être crédible outre le fait d’afficher opportunément le nom du comique sur les affiches françaises ? Soyons un tant soit peu sérieux.
Surtout que La Famille Addams 2 se démontre faire légèrement mieux que l’opus précédent en arpentant les routes américaines sous l’impulsion de Gomez pour renouer les liens familiaux, notamment avec Mercredi en pleine crise d’adolescence. Logés dans un camping-car typique des Addams, ils vont se retrouver aux chutes du Niagara, au Grand Canyon et au Texas pour un road trip entraînant pour les spectateurs, mais surtout les enfants. Sans rien demander de trop exigeant à une production basique de consommation rapide, La Famille Addams est un agréable divertissement. Cela s’arrête simplement ici.

Il ne faut rien demander de plus à un film utilisant la licence de La Famille Addams, personnages interchangeables avec les Minions, Shrek et compagnie, sans en tirer la moindre essence pour alimenter un métrage digne d’intérêt. Cette Virée d’Enfer est un road trip existentiel pour une famille en manque de liens affectifs, notamment Mercredi qui se révèle être le personnage moteur de péripéties convenues. Sa recherche de (re)père(s) et d’identification l’amène à remettre en cause sa filiation avec les Addams pour une intrigue principale tirée de La Vie est un Long Fleuve Tranquille mêlée à un copié /collé au dernier succès public chez Sony Animation paru sur Netflix, Les Mitchell contre les Robots. Orchestré avec des péripéties dignes de la saga National Lampoon’s Vacation, La Famille Addams se montre comme une variation des Griswold dans leur camping-car enchaînant les gags malencontreux. Une accumulation amusante et déconcertante tant, au grand jamais, la famille crée par Charles Addams ne sera jamais tombée si bas. Certes on s’amuse avec ce produit divertissant, mais le constat fait que les deux réalisateurs ne savent jamais quoi faire des Addams. Dans ces deux films gênants pour la licence, pas la moindre identité, ni le moindre charme ne sont infusés pour trouver un quelconque regard sur des personnages stars de la culture américaine. La Famille Addams se trouve être banale, s’amusant de petites choses, tout en faisant les guignols sur la plage de Miami avec Mr Machin débarquant en Jet Ski sous un tube de Snoop Dog. Mr Machin qui se trouve être milliardaire et une star des réseaux sociaux ambiançant un film recyclable à foison.

Supérieur à son grand frère par des péripéties plaisantes, La Famille Addams : Une Virée d’Enfer n’est qu’un consommable recyclant des idées convenues et rabattues. Avec son antagoniste détectable dès les premières minutes par son aspect de Neo Cortex de Crash Bandicoot, cette suite peine de nouveau à convaincre laissant des personnages cultes faire les marioles de comptoir pour une production opportuniste n’ayant pas la moindre idée pour mettre les Addams en valeur. Aussi interchangeable que deux candidats de la droite pour les présidentielles, la Famille Addams se perd dans un catalogue fonctionnel de personnages automatisés utiles à des productions calibrés pour récolter des deniers faciles puis combler le vide des catalogues de plateformes SVOD.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*