Lumière Noire : Prisme pour l’emploi

Fiche technique :

  • Réalisateur : Med Hondo
  • Casting : Patrick Poivey, Inês de Medeiros, Roland Bertin, Charlie Bauer, Jacques Frantz, Serge Sauvion, Gérard Hernandez, Pascal Légitimus
  • Genre : film policier, thriller
  • Compositeur : morceaux choisis de Zao, Manu Dibango, Touré Kunda, Charles Aznavour…
  • Date de sortie : 30 novembre 1994 (France)
  • Durée : 104 minutes
  • Pays : France

Synopsis :

C’est après la mort de son ami Gérard Blanc en plein coeur de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle des suites d’une bavure policière que l’ordinaire et repenti Yves Guyot tente de remonter à la source d’une gigantesque affaire de corruption policière, judiciaire et médiatique prenant comme prétexte la montée du terrorisme dans la capitale. Modeste fabricant d’hologrammes pour la compagnie Air France cet ancien détenu croisera entre autres choses le chemin d’un commissaire divisionnaire aux méthodes d’intimidation certaines, celui d’un réceptionniste discret mais facilement achetable ainsi que celui d’un témoin oculaire d’origine malienne dont l’expulsion du territoire français s’avère imminente. De Paris jusqu’à Bamako en passant par Tombouctou Yves Guyot tentera de mettre en lumière la vérité d’un système politique obscure et pourri jusqu’à l’os, dont « la dimension démocratique s’arrête là où commence la raison d’État »…

Notre avis :

Brillant et passionnant, doué d’une mise en scène ne laissant que très peu de place au hasard et d’une écriture sophistiquée insufflant de jolis éclats de distanciation théâtrale savamment digérée par son auteur-réalisateur Lumière Noire de Med Hondo fait figure de tour de force aussi rare que foncièrement terrible dans sa portée critique virulente d’un système socio-politique au coeur duquel la corruption et la trahison sont légion. Extrêmement maîtrisé d’un bout à l’autre ce film de complot made in France, s’il s’avère sans doutes moins fédérateur que d’autres réalisations du cinéaste mauritanien (citons par exemple Soleil Ô, West Indies ou encore Sarraounia…) parvient néanmoins à déplier toute son ampleur d’une séquence à l’autre avec un sens du ludisme visuel et musical de tous les instants, tout en offrant à quelques-uns des doubleurs les plus célèbres du cinéma français une galerie de rôles éminemment significatifs. A voir absolument.

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