
Parce qu’il n’y a pas que des films d’horreur sur Shadowz, on profite de cette séance hebdomadaire pour également revenir sur d’autres titres de leur catalogue peut-être plus discrets mais tout aussi intéressants. En témoigne Hard Day, thriller coréen gratiné sorti de façon assez confidentielle en 2015 et qu’il est temps de (re)voir pour prendre conscience de l’étendue des titres de Shadowz ainsi que de leurs goûts éclectiques mais toujours inscrits dans une ligne éditoriale fortement cohérente.
Ko Gun-su est un lieutenant de police coréen loin d’être irréprochable, il fait partie de ces policiers pourris qui se font de l’argent en extorquant les commerçants. À croire que le destin se venge quand il fait tomber une pluie d’ennuis sur lui. En effet, alors que son équipe subit une enquête interne et qu’il se rend à l’enterrement de sa mère, Ko Gun-su renverse un homme sur la route. Quand il constate le décès, il préfère planquer le cadavre dans son coffre plutôt que d’avoir à tout expliquer. Il ignore qu’il n’est pas encore au bout de ses peines.

Si Hard Day est un thriller, l’approche du réalisateur Kim Seong-hun ne manque pas d’humour. Inspiré par l’univers des frères Coen, le réalisateur fait tomber tellement d’ennuis sur son personnage que l’accumulation en devient comique sans pour autant être ridicule. Arrêté et malmené par ses propres confrères, obligé de cacher le corps de sa victime dans le cercueil de sa mère, pris au piège par un maître-chanteur qui ne plaisante pas, Ko Gun-su s’en prend plein la tronche pendant tout le film. S’il ne fait pas dans la finesse, Hard Day (qui porte bien son nom) fait dans l’efficace. Le film commence alors que le personnage a déjà des problèmes et chaque décision qu’il prend semble lui en créer d’autres, comme s’il était pris au piège d’un tourbillon infernal qui veut lui en faire baver et les sadiques spectateurs que nous sommes prenons plaisir à le voir se démener comme un fou pour s’en sortir, tout en sachant combien l’étau qui se resserre autour de lui est pourtant inextricable.

Pas toujours crédible dans son scénario, Hard Day préfère se concentrer sur son rythme effréné et nous offre un moment sous adrénaline parfaitement réjouissant sans pour autant égaler la maestria de ses modèles (Bong Joon-ho, Park Chan-wook). Cela n’empêche en aucun cas de profiter du film, dont l’aspect humoristique n’hésite pas à puiser carrément son inspiration dans les cartoons. Grâce à une mise en scène habile, le réalisateur parvient à nous faire oublier les incohérences de son histoire et mise tout sur son impeccable sens du timing, parvenant à cumuler les éléments perturbateurs sans jamais nous laisser le temps de réfléchir. On se prend donc très vite au jeu, l’amoncellement d’ennuis tombant sur le personnage forçant l’identification avec lui en dépit de sa personnalité borderline. Il n’est d’ailleurs pas le seul personnage trouble du film puisque dans Hard Day, ce sont tous les policiers coréens qui en prennent pour leur grade, dépeints comme corrompus ou, au mieux, comme incompétents. Flic pourri, Ko Gun-su nous est tout de même attachant dans la mesure où l’ennemi auquel il se retrouve confronté est bien pire que lui. Après tout, lui s’est contenté d’extorquer de l’argent sans rien faire de plus. S’il a nié vouloir critiquer la police de son pays, le réalisateur Kim Seong-hun en brosse néanmoins un portrait assez critique qui n’hésite pas à forcer les traits de caractère de ses personnages. Une critique bel et bien présente donc même si Hard Day se pose avant tout comme un divertissement totalement jouissif, multipliant les rebondissements avec un humour et une noirceur typiques au cinéma coréen et donc totalement recommandés pour une bonne petite séance Shadowz !
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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.
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