Valkyrie Apocalypse : La mythologie revisitée

Un humain peut-il battre un dieu de l’Olympe ou du Valhala ? Au premier abord c’est joué d’avance. La force humaine ne peut rivaliser avec la puissance divine monstrueusement colossale. Ils ont des pouvoirs et un humain ne peut uniquement compter que sur sa « force » physique. Un combat entre eux peut paraître alors inutile vu que l’on connaît l’issue d’avance. Pourtant, Valkyrie Apocalypse (Shuumatsu no warukyuure) – tiré du manga (seinen) de Shinya Umemura et Takumi Fukui – sorti le 17 juin dernier et disponible sur Netflix et produite par Warner bros Japan, tente de démontrer que les petits habitants de la Terre ne sont pas si faibles que cela.

Tous les millénaires, les Dieux organisent une réunion pour décider du sort de l’humanité. À l’issue de cette rencontre, ils décident à l’unanimité d’anéantir l’humanité en déclenchant l’apocalypse (le Ragnarok selon les traditions Nordiques). Mais une valkyrie propose aux Dieux un ultime affrontement. Un grand tournoi où 13 Dieux et 13 champions humains s’affronteront dans des combats singuliers pour décider si l’humanité doit disparaître ou non. Que les combats du Ragnarok commencent ! 

Cet animé de 12 épisodes se construit autour des différentes mythologies du monde. De la Grèce en passant par les croyances nordiques, il explore les diverses légendes en y apportant un nouveau souffle. Les histoires sont ici inspirées des contes et mythes. Ainsi Zeus, loin d’avoir un physique aussi musclé que nous laisse imaginer les livres d’Homère et les sculptures de Michel-Ange, ressemble plus à une personne âgée. On peut très vite le sous-estimer, mais il est évident que sous ce corps squelettique se cache une grande force digne d’un Dieu de l’Olympe. Une force qui se décuple à en devenir colossale.


Il en va de même pour tous les autres personnages. Ils ne correspondent pas aux descriptions, aux œuvres qui les représentent habituellement (surtout physiquement). C’est ce qui rend l’histoire assez intéressante. Cet animé les réinvente afin de créer sa propre mythologie (regroupant ainsi toutes les mythologies du monde). Chaque épisode est ainsi un petit cours d’histoire fantasmé. Valkyrie Apocalypse intègre aussi la religion chrétienne avec le personnage d’Adam dans le corps d’un jeune homme blondinet, insolent mais charismatique. De ce point de vue là, le chara design qui rappelle les traits des personnages de Jojo’s bizarre Adventure  et de Baki est excentrique. Un mélange entre la 2D habituelle et de la 3D est finement ajouté. 

Bien qu’il soit possible de deviner l’issue des combats en connaissant un minimum les pouvoirs des dieux et les capacités de certaines légendes comme Lü Bu ou Sasaki, Valkyrie Apocalypse ne laisse jamais l’issue du combat prévisible dès les premiers moments. Il réussit à rester divertissant en laissant le suspense planer. Au fil des rencontres chacunes de leurs capacités nous sont révélées mais également leurs histoires. Nous sommes encore une fois loin de la mythologie biblique ou classique. 
Tout tourne donc autour de ces personnages. L’intrigue se déroule dans cette arène où la testostérone et la violence sont légions. La soif de victoire est d’autant plus forte et intense lors des combats. Les dessins captivent dynamisant un scénario répétitif. Et là et le point faible de cet animé. Le rythme ne suit pas, quitte à en devenir caricatural voire ennuyant. Au fur et à mesure des épisodes, la lassitude prend le pas sur la fascination. La narration qui avait si bien commencé devient lancinante. 

Valkyrie Apocalypse est une agréable découverte. Des mythes et légendes déconstruites – sur un fond de pur violence typique des seinen – ajoutent beaucoup de matière à la série animée. Malheureusement cela ne suffit pas à rendre cette adaptation à la hauteur des animes du moments. Son manque de rythme rend difficile la totale appréciation de la série. Une deuxième saison a cependant été annoncée par le site officiel de l’anime, en espérant que le scénario soit un peu plus captivant. 

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