The Dark and The Wicked : La Petite Hantise dans la Prairie

Bryan Bertino s’est révélé il y a une dizaine d’années avec The Strangers, film d’épouvante que l’on peut retenir comme le seul projet d’Home Invasion à être véritablement viable (avec You’re Next). S’il n’y avait qu’un seul titre à retenir de ce sous-genre horrifique, ce serait The Strangers, proposition simple, mais surtout terrifiante, d’attaque d’un couple par des inconnus au cœur d’une maison prêtée après un mariage. Ce premier long-métrage est un terrifiant coup de maître par ses ombres traînantes en arrière-plan, ses apparitions fugaces, cette menace sous-jacente envers un couple désarçonné par la situation. Le premier film de Bryan Bertino est une épreuve, une découverte traumatisante que l’on peut que de vous conseiller pour affronter vos propres peurs d’intrusion chez vous la nuit tard dans un silence de mort.
Appelé à une carrière prometteuse, Bryan Bertino s’est ensuite perdu dans divers projets « Hell » chez Harvey Weinstein ou Jason Blum. C’est pour ce dernier qu’il revient quelques années plus tard avec Mockingbird, où le jeune réalisateur reprend les tocs du Found Footage pour mieux jouer avec le procédé et emmener son spectateur au cœur d’un jeu assez inattendu. S’il ne réinvente jamais les sous-genres explorés, Bertino réussit en permanence à en tirer le meilleur. Comme avec The Monster – également disponible sur Shadowz – mettant une mère et sa fille face à un monstre suite à un accident de voiture. Budget minimaliste dont il tire le moindre substantifique centime pour aller au bout de ses idées, de son processus horrifique créant une créature lugubre se cachant dans les fourrées et le noir pour apparaître dans un final d’une rage folle. The Monster est l’exemple typique du film exploitant tous les tenants de sa production pour aboutir à un métrage fini irréprochable. 

Bryan Bertino se complaît depuis quelques années au cœur d’une production indépendante loin d’Hollywood circulant dans divers festivals. C’est dans son Texas natal, plus précisément dans le ranch familial, qu’il met en scène son quatrième long-métrage, The Dark and the Wicked. Disponible depuis quelques mois en exclusivité sur la plateforme Shadowz, The Dark and The Wicked suit un frère et sa sœur qui se retrouvent au sein de la ferme familiale, au chevet de leur père mourant. Leur deuil ne va pas se dérouler de façon habituelle.
Et ce n’est pas peu dire que le deuil va se dérouler violemment. Car dès les premières minutes suffocantes du film, Bertino montre les maux d’un lieu sombre aux côtés de cette femme, matriarche sous l’emprise d’une ombre. Sans la moindre astuce superficielle, Bertino se cale au cœur de cette petite maison de ferme où l’angoisse va monter crescendo. Une présence rôde assaillant ses occupants se nourrissant de leur énergie et les traumatisant pour mieux les plonger dans une angoisse insoutenable.

The Dark and The Wicked ne réinvente jamais le format du lieu hanté, de la possession démoniaque… on pense même parfois à voir débarquer les Warren. Mais nous sommes loin des produits calibrés par James Wan pour apeurer les jeunes effarouchés dans un multiplexe. Dans ce film, Bertino fait de nouveau preuve d’une mise en scène sèche, crépusculaire sans le moindre artifice. L’épouvante est latente, sournoise, le réalisateur utilisant à merveille son cadre, le moindre recoin de ce lieu perdu au gré d’une route typique américaine. Le frère et la sœur sont laissés pour compte suite au décès violent d’une mère se hachant menu les doigts. Les enfants vont être alors tourmentés par la présence, dévorés par des visions, des cauchemars insoutenables les plongeant dans le désarroi. Le spectateur les suit dans cette descente aux enfers, Bertino ne lui laissant jamais le moindre espace pour évoluer ou avoir un coup d’avance. Le spectateur est aux côtés des protagonistes suffocants de cette épouvante crispante. The Dark and The Wicked crée une terreur frémissante du noir même pour les plus avertis. 

Lieu mortifère pour un deuil virant au cauchemar, Bryan Bertino reste intransigeant dans l’élaboration de sa frayeur par une rigueur jusqu’au-boutiste. The Dark and The Wicked est une réussite en tout point, l’exemple du réalisateur en pleine possession de ses moyens prouvant que l’on n’a pas besoin de dizaine de millions de dollars pour créer une frousse démoniaque. Conscient de ses moyens utilisés à merveille, Bryan Bertino orchestre une hantise crépusculaire avec The Dark and The Wicked, de l’horreur pure, à l’ancienne, millimétrée à la seconde prête pour vous garder éveiller toute la nuit dans le noir. C’est disponible sur Shadowz et on vous intime vivement à découvrir cette exclusivité calfeutré dans un plaid dans le noir tard, vous ne nous remercierez jamais assez.

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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.

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