Lupin – Dans l’Ombre d’Arsène.Partie 2 : Flemmardise pour accrocher le succès.

Lupin, sous le jogging deux pièces d’Omar Sy, avait encore tout à prouver suite à la première salve d’épisodes réussis diffusée sur la plateforme Netflix au printemps 2021. Succès public, modestie des critiques, les cinq premiers épisodes nous avaient plutôt conquis à leur découverte. Se concluant sur un cliffhanger classique, mais accrocheur, nous étions impatients de relancer les cinq derniers épisodes pour avoir le fin mot de l’histoire. Tellement impatient que le final se dévoile tardivement laissant une forme d’amertume face à un programme ayant brûlé ses cartes en se précipitant pour surfer sur un succès surprise.

Personne ne s’attendait aux succès à l’international de cette variation du thème Lupin sous les airs d’Assane cherchant la vérité sur l’emprisonnement et la mort de son père lorsqu’il était enfant, nouvelle variation du héros de Maurice Leblanc supervisée par Georges Kay et François Uzan pour Netflix. Après l’enlèvement de son fil Raoul à Etretat lors d’un voyage en famille, la seconde partie s’ouvre sur une course poursuite pour le sauver mettant Diop face à Léonard incarné par Adama Niane, reconnu pour avoir incarné Guy Georges dans L’Affaire SK1. Deux premiers épisodes pour permettre à Assane de se défaire du machiavélisme de Pellegrini et pouvoir ajuster un plan pour conclure sa vengeance froide. Dans ces nouveaux épisodes, il n’est plus question de l’aventure dans l’aventure, mais d’une ligne narrative classique mettant en place les pièces d’un puzzle qui se révèlera au spectateur lors du dernier chapitre au cœur du théâtre du Châtelet bien orchestré par Hugo Gélin.

Cette deuxième partie de Lupin – Dans l’Ombre d’Arsène se montre être plus classique, moins surprenante. On perçoit une écriture expédiée pour répondre aux attentes d’un diffuseur hâtant la programmation pour surfer sur son succès. La dernière partie pâtit alors d’un classicisme plombant jusque son orchestration par Ludovic Bernard et Hugo Gélin assez impersonnelle. Un fait dommageable, car avec un peu de patience et un partage au bon tempo dans le calendrier, la série aurait pu progresser proposant un spectacle différent avec plus de moyens. Loin d’attendre un déluge d’effets impromptus, mais seulement une ambition supérieure que de répondre banalement à l’attente nulle de spectateurs étant déjà passés à autre chose avec le déconfinement et les premières lueurs solaires.  

Cette deuxième partie de Lupin loupe le coche par précipitation. Omar Sy garde le flegme d’un Lupin malin se sortant de n’importe quelles situations ubuesques. Il devient un héros à la cool lequel une jeunesse peut s’identifier ayant grandi dans l’injustice d’un père sacrifié par racisme. La série fait preuve de bonnes idées dans l’air du temps répondant aux questions sociologiques avec habilité. Mais les idées se trouvent être expédiées par un rush de cinq épisodes classiques et assez ternes. On suit cette conclusion avec attention, le programme restant divertissant en tout point, mais à la suite d’une partie 1 intéressante et enthousiasmante, le final a bien du mal à tenir la corde pour soutenir des promesses non tenues. Dommage, car le cœur est à l’ouvrage. Au moins une nouvelle génération se sera précipitée sur le travail de Maurice Leblanc, hit des librairies après le succès de la première partie avec des éditions épuisés à la surprise générale.

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