Free Guy : Unleash the IA

On ne déroge plus à la règle, Ryan Reynolds fait du Ryan Reynolds, et il le fait bien. Depuis The Voices de Marjane Satrapi, on peut dire que l’acteur a eu une sacré révélation. Est-ce grâce à elle ou avait-il déjà des propositions à ce type de jeu décontractés qu’on a pu lui découvrir dans Van Wilder ? En tout cas depuis quelques années maintenant il dégage une aura si charismatique qu’il pourrait faire virer de bord bon nombre d’entre nous. Bon après cette petite déclaration, revenons à une discussion plus sérieuse. Son dernier rôle, Free Guy, réalisé par Shawn Levy. Il y partage l’affiche avec Jodie Comer, actrice encore discrète au cinéma bien qu’elle sera à l’affiche des deux prochains films de Ridley Scott mais plus connue de l’univers télévisuel pour avoir joué dans Killing Eve. Et on y retrouve notamment Taïka Waititi dans le rôle de l’antagoniste principal, développeur du jeu à succès Free City.

Guy, ou plus tard Chemisette dans le film (Blue Shirt Guy en VO), interprété donc par Ryan Reynolds, est un PNJ (personnage non-joueur) créé pour évoluer dans le monde de Free City, une ville et un jeu fortement inspirés de l’univers de GTA/Saints Row. Au sein du jeu se trouve une joueuse, Molotov Girl, en quête de certaines réponses quant aux réelles origines du code source du jeu. Lorsqu’il la croise au détour d’une rue de Free City, Guy tombe immédiatement amoureux de Milly / Molotov Girl et son IA se développe de manière totalement inattendue. Il devient le seul à prendre conscience qu’il n’est plus qu’une simple IA de jeu vidéo. Dans le même temps, Keys, un des codeurs du jeu, enquête en interne sur les raisons de cette IA qui prend son indépendance.

Toute cette clique donne lieu à un véritable scénario respectant l’univers des jeux vidéos, crainte première envers le film malgré les présences de Ryan Reynolds et Taïka Waititi qui ne suffisaient pas à nous en libérer. L’univers vidéo-ludique n’a jamais été synonyme de grosses réussites cinématographiques même si on peut citer Pokémon : Détective Pikachu, déjà avec Ryan Reynolds, qui était une belle surprise à sa sortie. Même si beaucoup de critiques contre l’industrie vidéo-ludique sont de mise dans ce film, le scénario est crédible, sérieux et vraiment respectueux de son univers et de ses intervenants. À l’exception d’un amalgame plus ou moins volontaire de considérer la majeure partie des joueurs comme des préadolescents sur un jeu certainement interdit à des jeunes de leur âge. Ce qui est peut-être une autre critique sous-jacente à étudier. On nous montre aussi les mauvais côtés de l’industrie avec un envers du décor, certes très imagé et fictionnel, mais diablement crédible et sans doute assez réaliste. On sent une écriture investie avec l’intention de proposer un vrai scénario et non pas de surfer bêtement sur la popularité du média. Notons que le monde des jeux indépendants occupe même une place dans l’histoire.

Les acteurs semblent vraiment s’amuser et prendre un plaisir très concret à habiter leurs personnages. Au niveau de la narration, on note beaucoup de clichés plus ou moins prévisibles, allant du simple nom du personnage principal au fait qu’il tombe amoureux de cette joueuse précisément. En réalité rien n’est laissé au hasard au sein de l’histoire de Free Guy. Entre clichés assumés pour mieux servir son histoire et références subtiles ou connues du monde vidéo-ludique, le film jongle parfaitement avec ses idées. À tel point qu’on peut y voir Ninja, le plus gros streameur mondiale. Le film est une vraie madeleine devant laquelle on rit de bon coeur et dont l’histoire, simple mais intéressante, réunie toutes les composantes pour offrir un film très émotionnel. Avec un subtil mélange entre romance et amitié, IRL comme dans le jeu, la narration s’avère vraiment très maligne. Quant aux effets spéciaux et aux décors, ils respectent assez bien la charte graphique des jeux vidéos, un peu comme l’avait fait Spy Kids 3D à l’époque bien qu’il n’ait pas très bien vieilli depuis.

Les références, critiques légères et subtilités sont très précises, assez nombreuses et particulièrement bien utilisées. Il en résulte un sentiment de récompense pour les initiés qui chercheraient une forme d’interactivité avec le film. La réalisation est propre avec des effets spéciaux convaincants. Tout est soigné et minutieux, aucun détail n’est laissé au hasard. On prend beaucoup de plaisir devant Free Guy et on en ressort avec de vraies belles scènes en tête. Quoiqu’on pense de la carrière de Shawn Levy, il possède une filmographie éclectique en dépit de quelques étrons regrettables, il sait se débrouiller pour rendre ses histoires intéressantes et beaucoup plus amusantes qu’on n’accepte de l’admettre en général. Toujours est-il que Free Guy est véritablement une belle surprise et un bon scénario qu’on ne se lassera pas de revoir avec le temps. 

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