Fragile : Dans cet hôpital, ce n’est pas le COVID qui tue…

Les grandes vacances battent leur plein. Le soleil est de la partie (enfin) et les masques sont de retour dans les rues des départements où le variant Delta frappe fort. Le moins que l’on puisse dire c’est que nous vivons une satané époque. L’épidémie est un sujet qui touche absolument tout le monde. Quid des départs en vacances ? Faut-il annuler la location tant rêvée pour rester en sécurité chez soi ? C’est une réflexion qui touche de plus en plus de familles, avec une fameuse question qui brûle toutes les lèvres : Comment occuper nos soirées avec les enfants ? Après avoir épuisé tout le stock de jeux de société du placard, pris 10kg à force d’ateliers pâtisseries ou encore après l’énième squattage de la piscine de la tante Jocelyne, que reste-t-il ? La séance Shadowz bien évidemment ! Et cette semaine nous avons voulu mettre un coup de projecteur sur un film de genre qui peut être à l’initiative d’une cinéphilie horrifique chez vos enfants. Un film d’horreur familial, pour peu que l’on se creuse la tête quelques secondes, est quelque chose que l’on retrouve depuis tout temps. Seulement, nous avons décidé de laisser de côté les éternels Gremlins et autres S.O.S. Fantômes afin de vous présenter un espèce d’outsider, un film auquel on ne penserait pas, de prime abord, qu’il peut être apprécié par toute la famille (avec des enfants de plus de 10 ans, cela va de soi). Alors ne pensez plus à vos kilos en trop, faites tourner les ventilateurs, sortez vos meilleurs pots de glaces, installez-vous confortablement…Shadowz s’occupe du reste.

Infirmière américaine au passé douloureux, Amy Nicholls est affectée au poste de nuit dans l’hôpital pour enfants Mercy Falls. Situé sur l’île de Wight, au sud-est du Royaume-Uni, l’hôpital est sur le point d’être fermé pour cause d’insalubrité. Mais tandis que se prépare le départ des enfants et du corps médical, d’étranges incidents ont lieu, dont les premières victimes sont les enfants. Rapidement, Amy se rend compte de l’existence d’une présence paranormale. Elle se lie d’amitié avec Maggie, une jeune fille renfermée sur elle-même. Maggie lui dit qu’elle connaît une certaine Charlotte avec qui elle communique par l’intermédiaire de cubes. Selon Maggie, Charlotte est « mécanique » et vit seule au deuxième étage de l’hôpital, pourtant condamné depuis 1959…

Nous vous disions tout le bien que nous pensions du cinéma de Jaume Balaguero lors de notre chronique sur Malveillance. Il semblerait que nos comparses de chez Shadowz soient du même avis que nous le concernant puisque Fragile y est disponible depuis quelques semaines désormais. Sorti en 2005, le film a beaucoup fait parler de lui lors du Festival du Film Fantastique de Gérardmer en 2006 puisqu’il repartira avec pas moins de 4 récompenses dont celle du Prix du Jury. Malheureusement, ce dernier sera privé de nos salles obscures et débarquera directement via nos marchés vidéos. 7 ans après La Secte Sans Nom, Balaguero venait confirmer qu’il était un auteur à suivre, fervent acteur de la nouvelle génération du cinéma fantastique espagnol. Il transformera l’essai avec son ami Paco Plaza en 2007 avec [REC]. Bien que le succès retentissant de [REC] l’ait vite rangé dans une case de réalisateur de films d’horreur où l’hémoglobine coule à flots, Jaume Balaguero est plutôt un cinéaste de l’ambiance, un amoureux du gothique et des histoires de fantômes avant tout. La Secte Sans Nom travaillait merveilleusement son ambiance poisseuse et son univers âcre, mais n’était clairement pas adressé à des enfants. Malveillance jouera sur l’étirement du temps, et particulièrement lors de situations vraiment malsaines, mais ne sera toujours pas destiné à un public jeune. Pour Fragile, Balaguero vient nous conter une histoire de fantômes dans la pure tradition des films de ce genre où les prismes d’un Ghostbusters (sans l’humour) ou d’un Poltergeist ne sont jamais bien loin.

Le fait de mettre en avant des enfants ne le rend pas frileux pour autant. Les pauvres petits vont sacrément morfler. Seulement, il y a une aura dans Fragile qui le prédispose à un public familial. Pour ce faire, Balaguero délaisse l’esthétisme de ses décors (austères au plus haut point, mais moins travaillés que sur ses films précédents) au profit d’un casting devant jouer sur la paranoïa ambiante qui parasite tous les personnages. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les acteurs (enfants comme adultes) nous embarquent avec conviction au cœur de leur tourmente. On se prend immédiatement d’affection pour ces enfants qui sont en proie à une entité malfaisante. Les cris de douleurs font authentiques, Balaguero ne les ménage pas. Certes, il n’y aura jamais de violence graphique à l’image, tout sera suggéré par un formidable travail sur la bande-son, mais la douleur joué par ces enfants est sidérante de vérité. Voilà pourquoi Fragile peut être vu en famille, le film suggère le frisson comme il faut sans jamais chercher la perversion d’une image crue. De plus, Balaguero joue avec nos attentes et ne nous montrera que très peu le fantôme. Il tente de revenir aux racines des films d’épouvante où la peur se distille tout au long d’un récit. D’autant que son sujet ne sera pas vraiment la peur. Si l’amateur de film d’horreur violent risque d’être déçu, il faudra vraiment attendre la toute dernière image du film pour capter le véritable sujet d’analyse de Balaguero. Fragile n’est pas un film sur l’angoisse. Fragile est un film sur l’amour. De fait, une fois cette fin dévoilée, on ne peut s’empêcher d’avoir envie d’y revenir pour se focaliser sur ce sentiment que Balaguero se cache bien de mettre en avant. Preuve, s’il fallait encore le prouver, que Balaguero est définitivement un réalisateur sur qui l’on peut compter.

Fragile est une chouette surprise. Si vous étiez passés totalement à côté lors de sa sortie en vidéo, Shadowz remet les pendules à l’heure et vous le propose dans une belle copie. C’est le moment de rameuter vos jeunes têtes blondes devant votre écran. Qui sait ? Fragile leur donnera probablement le goût du cinéma fantastique. Ne lâchez rien, votre séance parents/enfants devant Massacre à la Tronçonneuse n’est plus très loin, sic !

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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.

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