Fisherman’s Friends : Union of Different Kinds

Insouciante proposition découverte lors de la 7e édition du Festival du Cinéma et Musique de La Baule, Fisherman’s Friends est une surprise qui va ravir son public à sa sortie idéale en ce début d’été. Une histoire vraie, celle de 10 pêcheurs repérés par hasard et qui vont gravir le Billboard pour être un succès populaire. Des chants marins libres de droits pour un album devenu phénomène de société en Angleterre, comme nous avons pu le voir en France avec des prêtres ou les stars des années 80. Le film nous emmène vers Port Isaac pour une virée sur les côtes anglaises au contact de ses marins bougons et rigolards, une bande d’amis, frères des mers, inséparables et solidaires.

Fisherman’s Friends n’a rien de neuf à franchement proposer. Ne nous leurrons pas, le film ne révolutionne pas le genre de la comédie avec une petite pointe de drame. Mais il est un bon et agréable divertissement qui nous transporte ailleurs avec son histoire simple qui ne tricote pas la laine habituelle. Tout ne va pas se passer comme prévu, forcément, mais l’histoire s’appuie sur une solidarité sans faille. Celle de ses dix pêcheurs un peu réfractaires au départ envers la proposition faite par Danny. Ce dernier est un manager prétentieux débarquant avec ses amis pour un enterrement de vie de garçon à Port Isaac. La rencontre avec les pêcheurs se fait au détour du port avec la représentation annuelle du groupe. Le pari est alors lancé de les convaincre de signer pour un album. Bien mal lui a pris bloqué dans ce port et convaincu du potentiel de ce groupe taciturne.

L’histoire prend le soin ensuite de nous présenter les différents personnages. L’écriture est simple, voire sommaire, suffisante pour nous attacher à eux. Il y a Jim, le pivot bourru du groupe, hostile à la proposition au départ, ou Jago lequel l’intérêt se porte un peu plus en sa qualité de patriarche connaissant une reconnaissance en fin de parcours. Fisherman’s Friends ose également une touche sociale en sa qualité de film anglais. Pour réamorcer son récit au départ rachitique, le film se focalise sur la situation de Rowan et sa femme tenant le pub du village. Croulant sous les dettes, ils vont demander le soutien de Danny, solution aux maux d’un village en stagnation qui va connaître une couverture médiatique étouffante avec la popularité naissante de ce groupe anachronique. Danny qui va tomber sous le charme de la fille de Jim et batailler pour la conquérir contre l’avis de son père. Alwyn est l’atout charme d’un film rendant bien moins froide d’ordinaire la beauté de Tuppence Middleton, aperçue chez les sœurs Wachowski ou dernièrement dans Mank de David Fincher. Elle incarne avec simplicité et un certain charme cette jeune mère célibataire tenant l’hôtel où se réfugie Danny. Une romance qui donne une énième approche au film, un autre degré de lecture pour plaire à un vaste public. Car, ne nous trompons pas, Fisherman’s Friends est un pur film commercial cherchant à réamorcer le succès des Sea Shanties chantés par les dix marins connaissant toujours le succès outre-Atlantique.
Bien moins superficiel que les deux Stars 80 français, ce récit autour des chants folk de pêcheurs tranquilles de Port Isaac est un rafraîchissement de chaque instant. Certes commercial, mais la démarche n’est en aucun cas putassière d’une formule pré-écrite. Si la perspective est perceptible d’avance, le film ne tire jamais trop fort les ficelles du mélodrame pour un récit écrit avec un certain recul et une modestie palpable donnant une sensation douce de sincérité pour cette belle histoire.

Fisherman’s Friends est une plaisante proposition d’évasion sentant bon le sel de la mer porté par les chants envoutants de ses dix marins touchants. Chris Foggin trouve le bon ton en additionnant brillamment trois approches du même récit entre l’ascension d’un groupe inactuel, le fait de société et une romance attractive d’un spectacle simple, mais diablement charmeur nous transportant en dehors de l’écran vers ses côtes où les chants résonnent les exploits de ses marins conquérant indubitablement les cœurs des spectateurs les amenant à se ruer sur les disques du groupe. N’est-ce finalement pas le but recherché du film ?

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