Last Action Hero : « Être ou ne pas être ? … Ne pas être ! »

« Hey Julius ! C’est toi qui as tué mon père…monumentale erreur ! » Quiconque n’a jamais eu cette expression au coin des lèvres après avoir vu le film nous assigne la première baffe. Pierre angulaire d’un des témoignages ultime d’amour au cinéma d’action, le film de John McTiernan choisit d’adopter un ton parodique pour nous balancer un Schwarzy au meilleur de sa forme. Last Action Hero est une concrétisation du plus gros fantasme du cinéphile. Qui n’a jamais rêvé de vivre des aventures trépidantes aux côtés de son héros favoris ? Sortant à peine de la (toujours actuelle) claque Terminator 2, Arnold Schwarzenegger casse complétement son image de star montante du cinéma d’action pour nous livrer l’une des meilleures performances qu’il n’ait jamais accompli. Last Action Hero se redécouvre dans une nouvelle sortie UHD 4K pour nous en mettre plein la tronche dans le meilleur écrin qu’il lui ait été donné jusqu’à maintenant.

Danny Madigan, un jeune garçon new-yorkais, sèche régulièrement l’école pour aller au cinéma. Grand fan de la série des Jack Slater, des films d’action qui mettent en scène son héros préféré, Jack Slater, incarné par Arnold Schwarzenegger. Nick, le projectionniste du cinéma Pandora, et seul ami de Danny, lui propose de venir un soir regarder en avant-première le nouvel opus de sa vedette favorite, Jack Slater 4. A cette occasion, le vieil homme lui remet un ticket d’entrée magique qui lui a été donné jadis par le grand magicien Harry Houdini. Au cours de la projection, Danny, grâce au ticket, « entre » dans le film. Il se trouve alors mêlé à une sombre intrigue policière se passant à Los Angeles dans laquelle bons et méchants s’aperçoivent assez vite qu’il en sait beaucoup trop sur eux.

Sous-estimé à sa sortie (la déferlante Jurassic Park, la même année, étant aussi pour beaucoup), malgré une bonne réputation dans nos salles (près de 2 millions d’entrées en 1993), le film a acquis une réputation de choix grâce à son exploitation en vidéo. Amenant le concept au-delà du simple plaisir coupable, McTiernan évoque tout le respect que les fans ont pour tous les cinémas. Rarement vous aurez l’occasion de voir se côtoyer des œuvres de Bergman avec celles de Verhoeven par exemple. Il part d’un constat simple : que ce soit un fan de blockbuster ou un fan de cinéma d’auteur, le cinéphile est animé par la même passion. Cette passion unique qui pousse souvent à vouloir casser le quatrième mur pour apporter de son vécu à la fiction que nous regardons. Exemple typiquement cliché pour que vous compreniez bien : les spectateurs qui hurlent devant un film d’horreur en sommant la victime de courir vite ! On aura beau y mettre toute l’énergie du monde, ce n’est pas pour autant que ça changera la trame du film, c’est ça tenter de briser le quatrième mur. Cette fameuse barrière sera franchie par le personnage de Danny dans le film élevant le ton du métrage à un niveau rarement atteint à l’époque. D’autant que, techniquement parlant, McTiernan pousse les curseurs à fond. Les séquences d’action son prestigieuses, toutes plus folles les unes que les autres. Le réalisateur est en pleine grâce, au sommet de son art. Triste témoignage d’un auteur dont la fin de carrière aura été d’un goût si amer au regard des films cultes qu’il aura laissé au genre (Predator, Die Hard).

Pousser à faire comprendre à un personnage de fiction qu’il n’est que fiction relève du génie. Véritable vidéoclub ambulant, Last Action Hero est une ruche bourrée de références. Comme cité plus haut, on y voit se croiser des clins d’yeux à Basic InstinctLe Septième SceauHamletDraculaE.T.La Nuit des Morts-VivantsKing-KongLes Griffes de la NuitRosemary’s BabyTerminator 2 et bien d’autres. Terminator 2 d’ailleurs qui amène l’une des innombrables scènes d’anthologie du film où notre cher Arnold joue avec brio de son image. Danny voulant prouver à Slater qu’il n’est pas Slater, mais Schwarzenegger, l’emmène dans un vidéoclub et tombe nez à nez avec l’affiche du film de James Cameron. Seulement, la jaquette met en avant Sylvester Stallone sur la fameuse bécane. Conscient du succès qu’a remporté ce film, Arnold ne manque pas d’humour en s’exclamant : « Il n’a jamais été meilleur que dans ce film ». Le film est bourré de pépites du genre qui ne manqueront pas de vous faire jubiler pendant plus de deux heures. Poussant son délire jusqu’au bout, le film s’accorde une seconde partie qui brise une fois de plus le quatrième mur dans le sens inverse. Et si la fiction s’invitait dans la réalité ? Encore une fois, les actes perpétrés amènent des actions invraisemblables au grand dam du spectateur qui rêve d’être à la place de Danny. Il y a un sens inégalable de l’absurde dans ce film. Les méchants sont vraiment méchants et les héros font tout péter. De beaux clichés qui s’assument pleinement. Anthony Quinn est savoureux en parrain italien complètement à côté de ses pompes. Charles Dance joue de la même image de maniaque froid et sanguinaire qu’il campait en 1986 dans L’enfant Sacré du Tibet. Benedict, l’œil de verre, est un rôle qui lui va comme un gant. N’oublions pas non plus Frank McRae, irrésistible en lieutenant de police tout droit sorti d’un cartoon à la limite de la crise cardiaque à chacune de ses apparitions. Tom Noonan plante l’Eventreur qui mérite amplement qu’on lui consacre un film tant sa folie est imposante. Ajoutez à cela, des caméos de premier choix comme Jean-Claude Van Damme, Damon Wayans, Sharon Stone, Robert Patrick, MC Hammer, Tina Turner ou encore James Belushi et vous aurez à peu près une toute petite idée de la pépite qu’on se garde de ne pas trop vous dévoiler si toutefois vous seriez passé à côté.

Last Action Hero est un film clairement sorti trop tôt. Le public américain n’était pas prêt à affronter un tel discours. Le beau chemin qu’il a parcouru au fil des années a eu raison de la notoriété amplement méritée qu’il s’accorde aujourd’hui. Last Action Hero est une parodie de tout ce qui fait le buddy movie et pourtant, il est sûrement l’un des meilleurs du genre. Un indispensable à posséder dans sa bibliothèque, et en 4K qui plus est !

En bonus, parce qu’on ne peut pas vous laisser ainsi, nous vous proposons un petit top 5 des meilleures répliques du film :

« Tout ce que j’ai contre lui c’est qu’il a l’air d’être un sale con. Mais si je l’arrête pour ça, il faudrait arrêter la moitié des députés ! »

« Pour qui sonne la glace ! Celui-là je l’ai refroidi ! »

« Léo the Prout va envoyer les gaz et tout le monde sera au tapis ! »

« Tu crois vraiment que t’es dans un film ? Très bien, je te donne dix minutes pour le prouver. Après je te descends ! »

« Hey ! T’aimes bien les omelettes ? Tiens, j’te casse les œufs ! »

Et vous, quelles sont vos répliques cultes de ce chef d’œuvre ?

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