Festival du Cinéma et Musique de La Baule : Première journée

Nous y sommes enfin à La Baule pour cet événement unique marquant la célébration du cinéma et de la musique pour sa 7e édition après une année blanche. Mais également pour nous, plutôt « je », originaire de la ville balnéaire où j’ai passé une bonne partie de mon lycée (à glandouiller).
Finalement, j’aurais goûté à ce festival qui me faisait de l’oeil depuis sa première édition, événement de cinéma se déroulant à la fin de l’Automne habituellement alors que d’autres impératifs nous obligeaient ailleurs avec la rédaction.
Mais cette fois-ci c’est la bonne et cette 7e édition marque d’une pierre blanche la reprise des festivités cinéma alors que depuis la réouverture je n’avais pris seulement la peine de voir Promising Young Woman en salle. Là c’est une bonne dizaine de films sélectionnés en compétition ou pas qui attendent patiemment d’être découverts. C’est le sentiment qui règne dans la station notamment auprès du jury présidé par François Berléand accompagné par Déborah François, Alice Taglioni, Hugo Becker et Matthieu Gonet qui font montre d’une impatience à revoir des films sur grands écrans, mais surtout un enthousiasme certain d’être présent sur La Baule aperçu lors de la conférence de Presse. Cette même rencontre avec la presse qui n’a tourné principalement autour de la reprise, de la COVID et de leurs sentiments autour de la pandémie qui nous touche froidement. En dehors de cela, pas grand-chose outre leurs décontractions et la joie de se retrouver pour ces quelques jours ensemble. 

À peu près une dizaine de longs-métrages à découvrir les prochains jours, le festival se tenant jusqu’au Dimanche 27 juin inclus. Je ne pourrais pas tout voir faute à un planning déjà bien chargé et je remercie d’avance l’Agence Déjà pour l’organisation et la possibilité des rencontres prévues. L’exercice de l’interview qui a déjà bien commencé en ce mercredi 23 juin par notre intéressante rencontre avec Jean-Pierre Améris à l’occasion de la présentation de son nouveau long-métrage : Profession du Père. L’adaptation du roman éponyme de Sorj Chalandon où Améris injecte de sa propre enfance et son propre parcours avec ses parents pour nous présenter Emile, 12 ans, qui vit dans une ville de province dans les années 1960, aux côtés de sa mère et de son père. Ce dernier est un héros pour le garçon. Il a été à tour à tour était chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d’une Église pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle. Et ce père va lui confier des missions dangereuses pour sauver l’Algérie, comme tuer le général.
Semblant léger, à hauteur d’enfant en permanence, le film finit par déboussoler pour nous plonger au cœur d’un drame familial poignant entre paranoïa paternelle, l’OAS et la passion d’un enfant pour son père. Une proposition forte qui allège le roman de base selon Jean-Pierre Améris lui-même pour y trouver une proposition de cinéma plus accessible, personnelle aussi, qui débouche sur une réussite totale. 

Profession du Père de Jean-Pierre Améris

Réussite que n’est pas Spirit L’Indomptable, voir l’innommable film d’animation 3D dont Universal a eu la sympathie de permettre une avant-première à destination des enfants de la ville alors que La Baule fête l’année du Cheval pour la ville. Une séance toute destinée pour cette sortie annoncée cet été, un film visant principalement un public de fillettes de moins de 10 ans et leur passion pour les chevaux. Malgré toute notre sympathie pour le premier film sorti en 2002 réalisé par Kelly Asbury, Dreamworks Animation et Universal produisent un remake/suite avec ce cheval attachant libre qui fera tout pour ne pas être dompté par l’homme. Après une série Tv, le Mustang a le droit à un nouveau film de piètre qualité. L’animation est sommaire par un rendu plastique du plus mauvais effet. Après la beauté des deux derniers Disney – disponible seulement sur Disney+ – à l’animation si « parfaite », de voir un film pour le cinéma sans la moindre rigueur sur le rendu des chevaux dont on peine à percevoir la texture et l’écriture des héroïnes fades ressemblantes à des Barbies fait peine à découvrir sur grand écran. Dreamworks Animation n’est plus que l’ombre d’un studio au départ concurrent direct de Disney dont les divers succès ont permis l’émergence de personnages cultes comme Shrek ou les animaux de Madagascar. Ascension puis chute inévitable d’un studio ayant empilé trop de suites à ses succès, Dreamworks nourrit la télévision par un vaste catalogue, mais peine à se renouveler au cinéma. Et ce n’est pas avec un produit rance et mal calibré tel Spirit L’Indomptable que la donne devrait changer tant le long-métrage ressemble à un direct-to-vidéo de licence pour poupées à destination des enfants compréhensifs et naïfs face à un divertissement produit sans la moindre conviction. 

(White) Spirit L’Indomptable

Une première découverte dans cette première journée dont il ne faudra pas tenir rigueur outre un papier sans concession pour la sortie du film. Le festival de La Baule réserve encore toutes ses surprises, notamment avec cette deuxième journée qui s’annonce riche en films, de voir également comment le festival va se dévoiler un peu mieux pour en savourer chaque instant. 

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