Scare Me : …if you dare !

Dernier week-end du mois pour une nouvelle séance Shadowz qui voit sa plate-forme nous gratifier de deux nouvelles exclusivités. Vous commencez à connaître la routine au sein de nos pages, les exclusivités Shadowz font le nerf de la guerre de la plate-forme, le petit plus qualitatif qui vaut bien un abonnement à lui-seul. Aujourd’hui, nous nous intéressons à Josh Ruben (désormais sosie officiel d’Alban Lenoir à nos yeux), artiste multi-casquettes puisqu’il est acteur, scénariste, producteur et réalisateur. Ruben a fait ses premières armes à la télévision dans diverses séries. Actif dans le milieu depuis le début des années 2000, il s’est jeté dans le grand bain en 2020 avec Scare Me, son premier long-métrage, qu’il écrit, réalise, interprète et produit. Comme le dit si bien l’adage : « on n’est jamais aussi bien servi que par sois-même ». Mais à trop vouloir tout gérer, ne prend-on pas le risque de se casser la figure ? Scare Me se charge de répondre à la question.

Fred, un écrivain frustré, s’installe dans une cabane pour enfin commencer son premier roman. Il rencontre Fanny, une jeune auteure d’horreur à succès et pleine de suffisance. Lors d’une panne de courant, Fanny met Fred au défi de raconter une histoire effrayante. Tour à tour, ils vont se lancer dans un concours à qui aura l’histoire qui fait le plus peur.

Prototype type du film sélectionné au festival de Sundance (ce qu’il sera, et en compétition en 2020), Scare Me redéfinit le concept du film à sketchs. En effet, son petit budget et son high-concept rassemblent tous les critères de sélection pour en faire un vrai événement de festival. Ici, il ne sera pas question d’un simple fil rouge (les deux protagonistes) qui lancerait diverses histoires illustrées en image par la suite. Scare Me nous enferme au sein de la cabane avec ses deux énergumènes, et ce sera au spectateur de s’imaginer les histoires qui y seront racontées. Le premier film de Josh Ruben prend un pari très risqué dans une époque où les films d’horreur grand public se sentent obligés de verser dans la surenchère afin de capter leur audience. Ici, point de fioritures, Scare Me renoue avec la base du théâtre filmé : deux comédiens, un lieu unique et c’est tout ! Soulignons un travail exceptionnel sur le sound design qui joue un rôle prépondérant quant à l’immersion dans les histoires racontées. Le film fait appel à l’imagination des spectateurs. Il met largement à contribution votre capacité à savoir vous plonger, ou non, dans sa proposition. Bien évidemment, le concept est séduisant et culotté. Josh Ruben a cette capacité à savoir faire appel à l’inconscient collectif, il va puiser dans la culture cinématographique de ses spectateurs afin de mieux les introduire dans son univers. Dès l’ouverture, impossible de ne pas penser à Misery. Stephen King sera d’ailleurs cité à de multiples reprises. Et des références à la pop-culture, Scare Me en dégueule dans tous les sens. Seulement, ses références ne seront jamais vaines et participeront toujours à l’implication recherchée par Josh Ruben. Avec Scare Me, il propose un genre de théâtre immersif, avec tous les codes cinématographiques qui vont avec le format qu’il exploite, dans lequel il essayera de casser l’écran qui sépare son public de sa scène à chaque instant. Malheureusement, et c’est inhérent à n’importe quel film à sketchs, certaines histoires seront nettement plus passionnantes que d’autres. Il y a, selon nous, deux sketchs dont on se serait bien passé. Mais, même si l’ennui peut venir pointer le bout de son nez par moment, il sera toujours renvoyé l’instant d’après par une vanne, une intonation ou une relance qui rend l’ensemble du film véritablement fascinant malgré ses quelques longueurs.

Scare Me est une comédie. Difficile de le définir autrement. Il dynamite les codes et revisite le concept des soirées feu de camp et histoires horrifiques. Parce que Scare Me n’est jamais rien d’autre que cela : deux adultes qui jouent à se faire peur au coin du feu en allant puiser dans leur bestiaire culturel (Les Contes de la Crypte, Leprechaun, les œuvres de Stephen King…). Et que c’est bien joué ! Josh Ruben est une véritable révélation. Il parvient, tour à tour, à effrayer, faire rire et attirer l’empathie en l’espace de quelques secondes que ça en devient déconcertant. Quelle maîtrise de l’espace ! Il impose une aura incroyable et est admirablement secondé par une Aya Cash totalement en transe. Les deux font véritablement la pair. Et leur complicité n’en sera que plus renforcée lorsqu’un troisième larron se joindra à la fête. Le film repose entièrement sur leurs épaules et ils le porte avec une maestria constante (bien aidés, une fois encore, par un sound design particulièrement soigné, probablement l’un des meilleurs entendus depuis des lustres). Malgré l’énergie qu’il déploie à l’écran, Josh Ruben n’en oublie pas de soigner sa réalisation. Non seulement, il gère l’espace magnifiquement, mais n’oublie pas de faire jouer sa caméra également. La mise en scène est dynamique, le montage est survolté juste ce qu’il faut, c’est un sans-faute imparable. L’aspect technique du film vient gommer parfaitement les quelques longueurs scénaristiques. C’est un vrai délice de tous les instants à analyser. Si le charme du concept du film opère, il y a de grandes chances pour que Scare Me devienne un de vos nouveaux films doudou.

Scare Me est une vraie surprise, une bonne bouffée d’air frais dans la sphère des comédies horrifiques. Josh Ruben prouve qu’il est à la fois un acteur et un technicien hors-pair. Il accouche de tout ce qu’il a ingurgité depuis toujours et il le fait admirablement bien. Scare Me maîtrise ses références sans jamais les singer. Josh Ruben vient de s’inscrire directement sur notre liste des personnes à suivre de près. Son potentiel semble sans limite, on a vraiment hâte de voir ce qu’il nous sortira dans un futur plus ou moins proche. Scare Me est la raison parfaite pour vous réunir au coin d’un feu entre amis. Une belle exclusivité Shadowz qu’on recommande chaudement.

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Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la plateforme Shadowz.

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