Tom & Jerry : L’éternel combat

Tantôt amis et aussi tôt ennemis, Tom et Jerry sont de retour sur le grand écran. Ça fait plus de 80 ans que nous suivons l’affrontement entre ces deux personnages que ce soit à la télé ou en long métrage diffusé au cinéma. Il s’agit du deuxième long métrage de mettant en scène le chat et la souris depuis la sortie en salles du film d’animation Tom & Jerry, le film (1992). C’est le premier sans leurs créateurs William Hanna et Joseph Barbera. Réalisé par Tim story (Les quatre fantastiques 1et 2, Think Like a Man 1 et 2) et produit par Chris Defaria (Ready player one, Gravity, 300), Tom & Jerry sort au cinéma le 19 mai prochain.

Tom et Jerry n’ont désormais plus de maison. Ils se réfugient alors dans un luxueux hôtel à New York. La jeune Kayla (Chloé Grace Moretz) vient tout juste d’y trouver un emploi en se faisant passer pour quelqu’un d’autre. Mais si elle veut garder son poste, elle devra impérativement chasser Jerry car l’hôtel va bientôt accueillir un important mariage. Pour ce faire, Kayla fait appel au chat le plus motivé et le plus déterminé à prendre sa revanche sur la souris : Tom…

Comme il est amusant de constater que ce tandem n’a pas changé. Ça a un côté réconfortant en quelque sorte. L’histoire n’est écrite que pour que ces deux personnages se réconcilient et se déchirent à un moment ou un autre. Nous offrant de purs moments d’affrontements de plus en plus délirant (et par moment un peu tiré par les cheveux). Tom & Jerry jongle ainsi toujours sur son côté slapstick autant jouissif. Chaque scène où ils se croisent engendre un chaos général de plus en plus intense au cours du film.

On apprécie les efforts du scénariste, Kevin Costello quant à la volonté de nous montrer quelque chose d’atemporel sans rentrer dans la répétition. Il explique que « Ce n’est pas un hasard si ces personnages sont toujours aussi populaires dans le monde entier, plus de 80 ans après leur création, et je voulais absolument en tenir compte. Il fallait que Tom & Jerry soient fidèles à eux-mêmes, qu’ils continuent à ne pas parler et, bien entendu, qu’ils se retrouvent mêlés à des cascades absurdes, hilarantes et déjantées. ». Ce que nous retrouvons dans cette proposition cinématographique, la note d’intention se ressentant parfaitement dans le rendu final.

Il est un peu étonnant de constater que « l’antagoniste » de l’histoire est Jerry. Quand on connaît bien le personnage on sait qu’il est taquin, moqueur et non détestable. Et c’est ce qu’il est dans le film. Jerry est arrogant, égoïste au contraire de son personnage habituel. Ici, le scénario dénature légèrement cette souris, sans doute pour changer de registre. Si dans ce Tom & Jerry il essaye d’évoluer, il retombe rapidement dans ses travers du début à la fin du film. Avec tous ses éléments, il est difficile de rire aux éclats face à la méchanceté gratuite que Jerry à envers son ennemi de longue date maintenant. Certains passages sont tout de même amusants à regarder et font sourire sans pour autant rire tout simplement.

Mais la fin est évidemment très prévisible, avec un happy end classique, facile et peu imaginatif, se confondant avec un banal téléfilm M6 du mercredi après-midi. A la défense du scénariste et réalisateur c’est un film qui vise plutôt les enfants (pas trop petits non plus car il y a de « subtiles » allusion à notre société que seul les plus âgés peuvent comprendre).

En soit le film n’a rien d’extraordinaire non plus. On est dans le même registre, des gags certes « différents » mais un dénouement facile. Face à un problème il y a bien entendu une solution qui ne s’est pas faite attendre. Les personnages trouvent une solution en littéralement 2 minutes. Le but premier du film n’est pas de nous faire réfléchir ou patienter mais uniquement de passer un bon moment loin de notre réalité.

Le jeu des acteurs n’est pas remarquable. Chloé Grace Moretz (vue récemment dans Shadow in the Cloud, jolie surprise disponible en vidéo) se distingue des autres par sa maîtrise et la compréhension de son personnage. Le rôle d’une jeune fille, perdue entre l’adolescence et l’âge adulte pour prendre sa vie en main. Dans ce sens, elle complète les personnages de Tom & Jerry. Son personnage est aussi, en quelque sorte, une arnaqueuse qui subit la pression de la vingtaine. Celle qui pousse les jeunes à tout avoir en très peu de temps au risque d’être un paria et non conforme. A la fin du film elle sort grandie de cette rencontre chaotique avec les deux personnages. Son jeu l’est également.

Quant au reste du casting, il est peu convaincant. Les acteurs n’apportent pas grand-chose à la narration. Ils sont surtout là pour accompagner les personnages animés. La plupart sont même inutiles comme le personnage du cuisinier joué par Ken Jeong, uniquement là pour remplir les scènes.

Tom & Jerry est un mélange d’animation traditionnelle en 2D et de prise de vue réelle. Au premier abord ce mélange (non surprenant si vous avez vu Qui veut la peau de Roger Rabbit ou Space Jam) peut déranger mais il se laisse regarder. Les plus de ce film sont les petites touches 3D venant s’ajouter à l’animation et l’animation de l’ensemble des animaux. Un choix bien exécuté avec des mouvements fluides ce qui rend le film globalement harmonieux. Le cadrage donne vie à ses animaux habitués de la 2D par ses mouvements harmonieux et beau visuellement. De ce point de vue c’est presque impeccable. Les interactions entre les acteurs et les personnages sont en revanche assez mal faites. Il y a des décalages visibles même s’il peut être difficile de mimer une discussion avec un animal animé.

En ouverture du film nous avons droit à une petite prestation de la part d’un pigeon (doublé par Tim Story.) rappant sur Can I Kick It du groupe de rap A Tribe Called Quest.  Une idée assez originale accompagnée d’une musique entraînante. Les thèmes musicaux signées par le compositeur Christopher Lennertz (The Boys, Sausage Party : La vie privée des aliments) rendent compte de son goût pour le mélange des influences et des styles. Allant du rap à un style plus classique et très rependu au sein des films de ce type. Un très bon choix de ce côté-là, apportant beaucoup de fraîcheur à cette production. Ce nouveau Tim Story est assez agréable à regarder par sa touche de hip-hop et d’animation dans l’ensemble réussi. L’histoire est assez bien choisie mais souffre d’un manque de contenu et de scènes qualitatives pour complètement faire l’unanimité.

Dans la continuité de cet univers de cartoon nous retrouverons prochainement au cinéma et chez Warner Space Jam 2 : Nouvelle ère. Avec le célèbre Le Bron James et nos chers Looney Tunes.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*