Falcon et Le Soldat de l’hiver : l’héritage de Steve Rogers

Avengers : Endgame a laissé un goût amer aux nombreux fans du Marvel Cinematic Universe. Le charismatique Steve Rogers a bien changé après la restitution des pierres de l’infinité dans le passé. À présent, il passe la main à Faucon pour prendre sa relève et endosser le rôle de Captain America. Falcon et le Soldat de l’hiver, sorti le 19 mars 2021 sur Disney+, est la suite du dernier Avengers , tout comme Wandavision. Produit par Marvel Studios, Malcolm Spellman et Kevin Feige (un nom bien connu dans l’entreprise Marvel), cette série fait partie de la 4ème phase de l’univers cinématographique. Elle est composée de 6 épisodes de 49 minutes ou plus, achevés le 23 avril 2021. 

Après les événements liés à Thanos, Bucky Barnes alias le soldat d’hiver fait équipe avec Sam Wilson (faucon), qui possédait le bouclier de Captain America avant de le remettre au gouvernement. Tous deux tentent de reconstruire leurs vies, mais un nouvel ennemi fait surface : les Flag-Smashers (un groupe terroriste possédant des capacités physiques très familières aux deux héros) dirigé par Karli Morgenthau. Leur but est de faire revenir le monde à son état pendant l’Éclipse de 5 ans.

À la base, on peut être sceptique face au synopsis. Voir que notre Captain America national n’est plus et que c’est Faucon qui doit reprendre sa suite tel un père léguant son bien le plus précieux à son fils est assez perturbant. Qui peut remplacer le fédérateur Steve Rogers ? Sam Wilson n’est clairement pas le plus puissant de l’univers Marvel pourtant c’est bien lui qu’il a choisi. À la grande surprise ça fonctionne plutôt bien. Anthony Mackie a repris ses ailes et ses lunettes pour jouer ce personnage mis au second plan dans la série de film Captain America, Ant Man et Avengers. À la fois drôle et tout de même fort en combats au corps à corps, il arrive à nous surprendre dans cette série qui lui est dédiée. Mais est-il à la hauteur?

Steve Rogers incarnait le parfait héros, cochant toutes les cases des canons de beautés largement répandus. Il est grand, beau, musclé, ses yeux sont d’un bleu perçant. C’est le profil type du gendre idéal, de l’américain irréprochable. La cerise sur le gâteau est qu’il a le sens de l’honneur et un patriotisme sans limite (ou presque). En comparaison, Sam Wilson est un afro-américain. Selon lui, le territoire américain ne pourrait tolérer un homme noir portant le bouclier à la bannière étoilée.

La série expose alors l’idée de la condition des Noirs aux États Unis. Ce n’est pas uniquement une question d’héritage et de passation, mais de savoir si l’opinion publique soutiendrait ce nouveau leader. Pendant ces 6 épisodes, Sam Wilson est en proie à des doutes sur ce sujet. Sa situation familiale, le témoignage d’un super-soldat noir caché aux yeux du monde pendant des années par le gouvernement et le groupe de terroristes Flag-Smashers lui permettront de prendre sa décision et de devenir ou non le successeur de Captain America.

Falcon et le Soldat de l’hiver permet de mettre en lumière des personnages au premier abords secondaires. Et c’est le cas pour James Barnes (Bucky/ soldat de l’hiver/ loup blanc). Même si le soldat de l’hiver a eu en quelque sorte son propre film (Captain America 2), son personnage a été dans l’ombre de Steve Rogers. Ancien tueur du KGB, il souhaite à présent devenir un citoyen modèle. C’est un homme brisé qui, malgré ses efforts, est toujours sous l’emprise des mots magiques qui révèlent ses instincts de tueur. Le scénario explore son côté sombre tout en essayant de nous montrer ses bons côtés ainsi que sa culpabilité. Une tâche complexe, mais très bien retranscrite à l’écran, aidée par la prestation de Sebastian Stan. 

Pour bien comprendre cette série, il faut revoir ses classiques. Ce qui peut être un inconvénient si le concept « d’univers » à proprement parler, est lassant. On parle d’une vingtaine de longs-métrages permettant de réellement cerner les enjeux de Falcon et le Soldat de l’hiver (et des autres séries à venir). En soi, l’histoire n’a rien de compliquée. Le scénario suit la la ligne conductrice des films Marvel : un grand méchant (qui est au final pas si méchant que ça puisque ses idées ne sont pas mauvaises, mais la forme est discutable), des « héros » qui s’unissent pour le bien, des scènes de combats bien montées avec un fond humoristique, ici très inspirée du buddy-movie. 

Cette série, à l’inverse, de Wandavision (aux allures de sitcom) n’a donc rien d’originale si ce n’est le nouveau Captain America et le coté « normal d’un héros ». Faucon tout comme Bucky ont une vie assez banale loin des tours Stark. Sam vit dans la maison familiale en plein cœur de la Louisiane et Barnes au centre-ville. Ce qui est intéressant ici c’est qu’on se rend compte qu’être un héros est avant tout un statut qui n’apporte au final pas grand-chose. C’est un peu l’envers du décor ce qui est une bonne chose. Ils apparaissent plus humains que d’autres héros du même univers. 

Dans Falcon et le Soldat de l’hiver, l’avant/après l’éclipse est très présente. C’est le chaos total, d’où l’émergence du groupe Flag Smashers. Les revendications sont simples. Elles reposent sur l’aide des populations oubliées par le Conseil Mondial de Rapatriement (dont le slogan est plus que risible : réinstaller, retrouver, reconstruire). De nombreuses personnes sont mis dans des camps avant d’être délocalisées. Afin de faire comprendre au monde que la situation n’est plus possible, ils vont commettre des attentats. Sam Wilson a très bien compris leur but sans approuver leurs manières de faire. La question du bien et du mal a une frontière très mince au cours des épisodes. Au fond qui a tort ou raison ? Il y a des victimes (les Avengers payent toujours les conséquences du désastre en Sokovie) des deux côtés et chacun ont des revendications justes.

Cette nouvelle série signée Marvel Studio est une bonne surprise. C’est l’occasion de redécouvrir des personnages mis au second plan au sein des films. La réalisation est soignée (très proche des films du même studio) avec de nombreuses références aux personnages du même univers. Falcon embrasse finalement bien l’héritage de Captain America, questionné tout au long des six épisodes. Marvel n’a d’ailleurs pas tardé à annoncer un Captain America 4 écrit par le scénariste de la série, confirmant que l’héritage de Steve Rogers est en marche. En attendant et pour plus de Marvel, la série Loki sortira le 11 juin prochain sur Disney+, nous ne manquerons pas de vous en parler. 

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