Love and Monsters : des bonbons ou des forces !

Efficace et hautement divertissant Love and Monsters parvient à nous surprendre d’un bout à l’autre, impliquant tous les ingrédients valables pour un spectacle à la fois plein de bons sentiments et d’effets suffisamment bien dosés pour combler nos attentes… Et pourtant le pitch initial avait de quoi nous laisser craindre le pire, nous racontant ni plus ni moins l’improbable re-conquête amoureuse par un jeune adulte timoré d’une jolie nana perdue de vue depuis sept ans en raison d’une gigantesque apocalypse ayant obligé les uns et les autres à se regrouper comme autant de colonies dans divers bunkers et autres panic rooms afin d’y survivre le plus longtemps possible ! Produit par la Paramount et réalisé par un zig pratiquement inconnu au bataillon (Michael Matthews), Love and Monsters ne trompe absolument pas sur la marchandise puisqu’il y sera tout du long question d’amour… et de monstres ! Bien que l’on sente d’emblée le divertissement calibré pour plaire et complaire au plus large public possible cette romance apocalyptique mâtinée de comédie intrigue assez rapidement, pour finalement nous séduire dans le plus pur esprit de l’entertainment à la mode du cinéma américain des années 90. Si le métrage s’avère prodigue en termes d’effets spectaculaires, il n’a jamais la main trop lourde, parvenant réellement à faire exister tous ses personnages du premier rôle au plus simple petit emploi. C’est, de ce point de vue, une authentique réussite.

Il est donc question d’apocalypse : la surface de la Terre a été ravagé par les retombées nucléaires de missiles ayant pris pour cible une astéroïde increvable. Depuis plus de sept ans, le jeune et craintif Joel (Dylan O’Brien) vit en quarantaine dans un sous-sol en compagnie de beaux et forts camarades de galère, incapable d’oublier celle qui a fait chavirer le coeur de son adolescence : la délicate et très charmante Aimee (Jessica Henwick), elle-même confinée dans sa propre colonie à environ 140 kilomètres de distance de son prétendant. L’enjeu est simple pour Joel : remonter à la surface et tout faire pour retrouver son âme soeur, aussi bien braver les obstacles de Mère Nature (les dangers nucléaires ayant considérablement modifié l’eco-système à renfort de monstres et créatures en tous genre) qu’affronter quelques étrangers à la mine apparemment patibulaires tels que l’inénarrable Clyde Button (excellent Michael Rooker, logiquement flanqué d’une petite fille pour la caution familiale dudit film)… ou pire encore s’attendre éventuellement à ce que la belle Aimee soit passée à autre chose, tant cette chimère amoureuse semble bien désuète aux yeux de ses camarades de fortune, et même aux siens propres. Pourtant, à l’image de ce loser plus dominé que dominant, le scénario traîne son argument genre grosse casserole en jouant la carte de la naïveté et du merveilleux à fond la caisse… finissant contre toute attente de nous divertir le temps d’un film à l’imaginaire certain ( le film est du reste nominé pour la catégorie des meilleurs effets visuels aux Oscars de cette année…), dans la veine de certains films du Steven Spielberg ou du Peter Jackson de la grande époque.

Certes tout ceci reste calibré, standardisé et plein d’intentions manichéennes et bon enfant et cetera, et cetera… Les trois actes scénaristiques, la musique d’enrobage, l’action et les explosions parfaitement placées dans les situations ad hoc, les ficelles émotionnelles faciles et efficacement tirées par le staff (espérons que le personnage de Boy joué par un brave toutou aura eu son comptant de pâtée en guise de cachet, tant le binôme qu’il forme avec Joel participe beaucoup à la réussite du film, ndlr) tout concourt à faire de Love and Monsters une guimauve chic et avalée sans broncher. Heureusement le spectateur (jeune de préférence) peut facilement s’identifier à ce héros imberbe, penaud mais moins demeuré qu’il n’y paraît de prime abord, éventuel avatar d’une adolescence privée de liberté et d’amour en ces temps de crise sanitaire… L’épilogue dudit divertissement va d’ailleurs dans le sens de cette quête d’élévation vouée à endiguer la peur et les contraintes d’un danger, quel qu’il soit. Nous ne bouderons donc pas notre pur plaisir de gamin béat devant tant de générosités non-feintes : ce Love and Monsters s’appréhende telle une honnête friandise amusante et un rien mélodramatique, inoffensive soit, mais euphorisante d’un bout à l’autre. Nous aimons.

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