Thunder Force : Force éclair au chocolat

Encore des super-héros ! Le genre s’épuise parmi les séries Tv et longs-métrages entre les franchises DC et Marvel pendant que d’autres productions essayent de tirer leurs épingles du jeu en indépendant. Là se situe ce nouveau film réalisé par Ben Falcone essayant de conjuguer l’iconographie reconnue des héros américains avec l’humour gras habituel du réalisateur et sa compagne, Melissa McCarthy. Disponible depuis le 9 avril 2021 sur la plateforme Netflix, Thunder Force est un coup d’éclair au chocolat remuant avec laxatif le genre, le saccageant avec la plus totale incompétence.

Thunder Force est semblable à une histoire d’un épisode de Flash version CW. Après qu’un faisceau cosmique frappa la Terre en 1983, des gens ordinaires furent modifiés génétiquement pour devenir de super-vilains. Tous sans exception, car la Terre ne recèle que des tarés selon le film. Donc une élève brillante ayant perdu ses parents lors d’un attentat commis par un malfaisant – titre de ses vilains qui pullulent depuis sur Terre – consacre sa vie à poursuivre leurs recherches pour trouver une solution pour combattre ces êtres. Elle y parvient bien des années plus tard justement quand Lydia (Melissa McCarthy) reprend contact avec elle. Les deux amies d’enfance devenues d’improbables super-héroïnes s’allient alors pour braver le crime.
L’originalité n’est pas la prérogative de ce film à destination de Netflix pour gonfler les biscoteaux d’un catalogue débordant de super ! Netflix surfe opportunément sur la vague du genre amorcée par Marvel pour contenter ses clients. Mais manquons-nous sérieusement d’essence ? Réponse par la négative tant et si bien que le temps manque encore pendant ce confinement pour revoir la version de Justice League par Zack Snyder. Film ultime de super-héros qui se trouve, face à Thunder Force, être un monstre sanguinaire. La comparaison s’établit quand Thunder Force se découvre premier degré dans sa volonté d’établir un univers concret sans la moindre justification plausible. Bien que le désamorçage de chaque situation soit le sel d’un film à l’humour grossier tombant constamment à plat, Thunder Force essaye d’être cool tout en ridiculisant la recette pour mieux exister. Idée sans le moindre fond, Thunder Force est un vide scénaristique sidéral. Rien à quoi se raccrocher, à peine des comédiens dont le réalisateur, totalement inapte, est le premier spectateur à les regarder cabotiner. Arrêtons sincèrement de produire les films de Ben Falcone !

Netflix jette notre argent par les fenêtres en produisant des imbécilités pareilles. Et pourtant Melissa McCarthy est une actrice charmante découverte avec la première saison de Mike & Molly, sitcom injustement inédite en France qui mérite l’acclamation. Dans ce nouveau film, elle s’épuise à vouloir répondre aux attentes de son mari réalisateur impuissant. Pourtant, avec un peu de gestion, l’actrice est merveilleuse, notamment chez Paul Feig (défenseur nous sommes dès la première projection de Ghostbuster) ou chez Marielle Haller pour Les Faussaires de Manhattan, rôle de la confirmation pour l’actrice que l’on vous intime de découvrir ! Depuis la découverte de la volubile actrice, elle est pour nous une descendante directe de Robin Williams, la tante géniale pouvant tout enchaîner entre drame et comédie. Mais elle n’a eu que rarement les faveurs d’un bon metteur en scène pour la guider et prouver ses amples capacités. Regard pétillant et sourire malicieux, l’actrice tient un charme entier et singulier ne se moulant jamais dans les conventions typiques d’Hollywood. Il reste tout à faire avec cette actrice se vautrant trop facilement dans les grossièretés (pénible Arnaque à la Carte), exclusivement dédiée au public américain, trouvant ici une nouvelle porte d’accès pour la France grâce à Netflix. En espérant que son mari arrête de lui proposer des rôles abscons pour permettre à Melissa McCarthy de prouver ses aptitudes à nous renverser. St Vincent est en cela un bon exemple.

En compagnie de sa meilleure copine Octavia Spencer qui peine à exister dans le film, Melissa McCarthy s’époumone à vouloir tenir cet énième film autour de frauduleuses super-héroïnes. Cabotinant par manque de direction, les deux actrices stars ne peuvent rien pour ce produit opportuniste réalisé par Ben Falcone, artiste au nom de mafieux ennemi de Batman, multi-casquette, s’offrant un rôle de sbire au lieu de tenir un tant soit peu cette production oubliable qui s’enfoncera dans les limbes du catalogue de la plateforme SVOD pour notre plus grand plaisir.

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