Édito – Semaine 11

Vendredi soir dernier se déroulait la 46ème cérémonie des Césars. Une cérémonie avec une ambiance particulière, différente de celle de l’année dernière (après les polémiques ayant agité une salle pleine en 2020, ce fut cette fois une cérémonie politique devant une assemblée à moitié vide, Covid oblige) où les Césars ont décidé de s’engager pour le cinéma. Nombreux sont les discours qui ont taclé le gouvernement (celui d’ouverture de Marina Foïs était d’ailleurs à ce titre particulièrement savoureux, plume de Blanche Gardin et de Laurent Lafitte fortement reconnaissable), interpellé notre Ministre de la Culture multipliant les faux bonds et rendez-vous manqués ces derniers temps et souligné l’importance de rouvrir les salles (cinémas comme théâtres). A l’heure où plusieurs gros studios américains comme Paramount ou Universal ont annoncé de nouvelles dates de sorties françaises pour le mois de mai (Sans un bruit 2, Promising Young Woman ou encore Freaky), nous sommes donc en mesure d’espérer voir la lumière au bout du tunnel.

Bien sûr, quand le monde est touché par une épidémie, il y a plus important que de vouloir rouvrir des salles de cinéma. Mais comme le disait Marina Foïs en interview, la non-réouverture actuelle des salles, vu le taux de contamination léger comparé à d’autres lieux, est une décision politique, que le gouvernement n’essaye pas de nous faire croire le contraire. Au pays de Voltaire, des frères Lumière et de Méliès, nous l’avons déjà dit mais c’est triste que de fermer des cinémas quand on peut accéder quand on veut dans des Zara ou Sephora bondés.

Nous espérons donc que les nombreux discours de vendredi soir ont été entendus car contrairement à ce que l’on a parfois pu lire sur les réseaux sociaux, ils ne sont pas le fruit d’un petit milieu se regardant le nombril. Certes, de façon égoïste et compréhensive, acteurs, réalisateurs, scénaristes et techniciens ont besoin de travailler et de montrer le fruit de ce travail. Mais cela dépasse le milieu du cinéma, cela nous touche tous. Que ceux capables de vivre sans films, séries, livres ou musique nous jettent la pierre, les discours entendus vendredi nous touchent tous dans une certaine mesure tant l’atmosphère, avec en prime les beaux jours qui arrivent, est devenue irrespirable. Heureusement en un an, quelques films nous ont offert une bouffée d’air frais, le plus enthousiasmant de tous étant certainement Antoinette dans les Cévennes qui, sorti dans un mois de septembre morne, a fait un bien fou. C’est pour cela qu’on se réjouit que Laure Calamy, actrice formidable (aussi bien appréciée par le public que par la profession) soit repartie avec un César vendredi, certainement le plus mérité de la soirée qui a sinon parfois joué très sagement (Dupontel multi-récompensé pour un film mineur). Le bonheur et l’émotion de Calamy lors de sa victoire furent le rayon de soleil de la soirée et on a largement hâte de découvrir ses futures prestations, en salles bien évidemment !

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