Zone Hostile : … un actionner en péril !

Avouons de suite avoir été bien aguichés par la bande-annonce parue tardivement pour promouvoir ce nouvel « originals » produit par Netflix. Le vidéo-club 3.0 va proposer régulièrement toute une ligne de divertissement produit par leur soin suite au succès de Tyler Rake avec Chris Hemsworth (Thor du MCU). Le film produit par les Frères Russo avait, effectivement, bien fonctionné sur la plateforme SVOD lors de sa sortie au plein cœur de premier confinement.
À l’aube du troisième confinement, c’est un nouveau film d’action proposé par Netflix avec un autre descendant du catalogue Marvel, bien moins connu certes, mais incarnant Le Faucon aux côtés de Captain América et qui aura le droit sous peu à sa propre série Tv sur Disney+, Anthony Mackie. Également producteur du film, il est, dans Zone Hostile, Leo un sergent qui s’adjoint les services d’un jeune pilote de Drones ayant pris le choix de sacrifier deux soldats pour en sauver 30 autres contre l’avis de sa hiérarchie. Placardisé sur le front russe alors en guerre de nouveau froide, il accompagne le sergent qui se découvre bientôt être un Androïde nouvelle génération. Jusque là tout va bien pour ce film de bonshommes pour une cible masculine toute désignée. Une bonne pizza et de la bière fraîche, le tour est (trop) vite joué pour passer une bonne soirée.

Sans nul doute que Zone Hostile, au tournant des années 80/90 avec une big star à l’affiche, serait aujourd’hui culte. Mais en 2021 pour un film se déroulant en 2033, le plat sent le réchauffé au micro-onde. On pense inévitablement à Terminator de James Cameron, mais plus franchement, Anthony Mackie incarne une nouvelle génération d’Universal Soldier, un « Guerrier d’Acier » réussissant à peine à nous faire oublier Mario Van Peebles dans le rôle similaire dans les années 90 au cœur de la jungle d’Amérique du Sud, voire mieux, Kurt Russell en « Soldier » de Paul W.S Anderson. Zone Hostile est un condensé de tout ce qui a déjà été fait auparavant entre le soldat bionique, les militaires soutenus par une flotte robotique (merci Neil Blomkamp!) et un jeune « Bleu-Bite » se retrouvant en terrain miné pris au piège d’une menace nucléaire.
Une petite dose de Terminator etc. pour finalement obtenir un film sans la moindre vie tourné en Bulgarie par le réalisateur d’Évasion, film ayant réuni Stallone et Schwarzy pour un dernier tour de chauffe avant la retraite. Rien de bien flagrant si l’on repense également au Rite ou à l’adaptation de la Chambre 1408 de Stephen King dont c’est rendu responsable ce Mikael Hafstrom qui signe un Zone Hostile mettant en péril la crédibilité de production de Netflix. Un film produit sans le moindre soin qui pense récolter les lauriers en piquant tous les tics et tocs du cinéma d’action des années 2010. Un film de cascadeurs aux séquences d’actions éculées chez Atomic Blonde ou dans la franchise John Wick. Rien de bien original surtout pas de la part d’un scénario filigrane à l’opacité nulle tant le spectateur navigue au cœur d’un jeu vidéo live sans la moindre perspective. En dépit d’un retournement de situation pas bien malin mettant « Bleu-Bite », n’ayant jamais touché une arme de sa vie outre le maniement d’une PS5 dans un conteneur en plein désert du Nevada, face à un Universal Soldier (on évite légèrement le spoil) pas bien évolué pour une séquence finale où même Die Hard 5 a fait mieux (c’est dire!). 

Zone Hostile est un film qui fait beaucoup de bruits pour rien. Ce n’est pas faute d’être divertissant, mais le film épuise en dépit de l’appui de comédien investi. Anthony Mackie s’éclate à vouloir copier son pote Thor dans un rôle musclé où il décime une armée à lui tout seul incarnant une arme de destruction massive. En tant que producteur, il est donc investi à l’image de son alter ego, Damson Idris, vu dans Black Mirror, qui incarne un jeune soldat sans expérience, mais avec de l’assurance. Ce qui nous fait peiner à croire en lui dans la dernière partie du film, la responsabilité du rôle héroïque étant trop facilement et rapidement dans ses capacités pour sauver le monde. Alors que dans le même temps, Emily Beecham s’oublie dans ce rôle second et pas bien développer alors que l’actrice, vue dans Daphné ou Little Joe, est un rayon de soleil au centre de ses ruines et ce décor grisâtre. 

Alors que la bande-annonce nous avait enthousiasmés, Zone Hostile se révèle être un « Modern Warfare » du pauvre avec ses décors bulgares et ses héros de pacotilles jouant à « Atomic Cyborg » de feu Sergio Martino. Basé sur un concept éculé révélant rapidement ses failles malgré une première partie prometteuse, Zone Hostile se met en péril tout seul confiant de ses qualités à faire le plein de vus lors du premier week-end d’exploitation sur la plateforme auréolée d’une mise en avant trompeuse en Home Page. Tel un vidéo-club qu’il est de par sa nature, Netflix nous survend de nouveau une série B de luxe pas bien folichonne renvoyant à un cinéma d’exploitation plagiaire d’antan, énergique certes, mais pas intelligent pour un sou. Heureusement c’est compris dans l’abonnement.

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