Japanime : Immersion dans la culture de l’anime


 Japanimé, c’est 210 pages dédiées aux animés et de tout ce qui s’y rattache. D’Astroboy du pionner « Dieu du manga » Ozamu Tezuka à la « nouvelle génération » (ayant plus ou moins marqué les esprits), le livre propose une rétrospective de cette production culturelle qui passionne tant les Français. Puisque, nous faisons partie des plus gros consommateurs de manga/ anime dans le monde. 

Quel bonheur de retrouver la majorité des animés qui ont bercé notre enfance et qui ont permis pour la plupart d’entre nous de, par la suite, découvrir le Japon et sa culture. En regardant les descriptions et les photos, au fil des pages, des émotions resurgissent. Des souvenirs de nombreux combats tellement longs mais si emblématiques , des scènes déchirantes, des moments drôles…Tout ça à partir d’une simple image ou description. Il y aussi de bonnes découvertes à absolument voir. Mais faute d’audience en France, certains sont rapidement tombés dans l’oubli.

Au-delà d’être un simple livre de chronologie de l’anime, il inclut également des critiques vis à vis de certaines adaptations en prise de vues réelles, interviews de Seiyuu (ou doubleur), de Bernard Minet (interprète de plusieurs génériques d’animés) et de mangaka (auteur de manga), dessinateur… 

Japanime porte un regard critique sur des thématiques particulières (comme la représentation des femmes au sein des animés…) et assez présentes au sein de cette culture. Il est écrit par Clément Cusseau (journaliste à la rédaction d’AlloCiné) et Sébastien Abdelhamid (journaliste, animateur télé). Avec la participation du Youtubeur Chef Otaku (sous forme de petits commentaires fun). Des enfants du Club Dorothée et des passionnés. Le livre est disponible dans les libraires depuis le 29 octobre. 


À quoi ressemblent les pages du bouquin ? Une structure sous forme de chronique. On y retrouve, la date de parution de l’anime au Japon et en France (une surprise de voir le nombre d’anime totalement inédit en France, mais déjà cultes au pays du Soleil Levant), la société de production et quelques anecdotes bonus pour certains (et les commentaires de Chef Otaku à la première personne en plus). Et aussi un synopsis. Voilà, la mise en page de la majorité du livre. Une volonté d’offrir une analyse complète. 

Des informations techniques y sont également intégrées. Sur la conception d’un animé, les difficultés des démarrages (en fonction des pays), la concurrence et la production au sein des autres pays. Sans rentrer dans les détails (afin de vous offrir une expérience de lecture complète), les débuts des animés en France furent assez compliqués. Décalage de traduction entre la version originale et la version française et des erreurs de diffusion. Tout ceci dû, plupart du temps à un manque de connaissance sur le sujet.

Au sein du club Dorothée (1987 à 1997), au côté de Princesse Sarah de Nippon animation, les jeunes enfants de la République Française pouvaient regarder, par la suite, des épisodes de Goldorak de Go Segai. Une erreur, car il y a, bien évidemment, de « la violence ». Mais des scènes pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes. Les chaînes à l’époque ne faisaient aucunes différences entre un contenu pour les plus âgés au Japon et un contenu pour les enfants. Ce qui est en soit un manque d’information et une forme de censure. 

À la suite de ces maladresses, les chaînes changent les dialogues et coupent des scènes. Des actions menées suite aux plaintes des parents auprès du CSA. Au final, il n’y avait plus rien d’authentique et nous en apprendrons davantage à ce sujet au sein du livre. Comment Kyoko Otonashi devient Juliette dans Juliette Je t’aime (ou Maison Ikkoku, titre original). Ici, il n’y a pas de problème de violence, mais une volonté de conformer ce modèle japonais sur le modèle occidental.

Si les ambitions de l’ouvrage sont nobles et pédagogiques (il vulgarise des concepts clé liés à des thématiques), certaines chroniques manquent de précisions. On sent que les auteurs ont voulu rapidement passer à autre chose. Et les choix, comme l’a indiqué Clément Cusseau dans la préface sont le reflet de ses propres goût personnel. Mais il est vrai qu’il existe une multitude d’animés. Les répertorier est un véritable travail de titan. Le livre en offre tout de même 73, ce n’est pas rien. 
Lorsqu’on s’aperçoit qu’il a plus de pages consacrées à l’univers Dragon Ball (avec Dragon Ball Z, le décevant Dragon Ball GT) d’Akira Toriyama et deux petits paragraphes pour Nadia, le secret de l’eau bleue du studio Gainax, on se pose des questions sur les intentions du livre. Peut-être que ces deux animés sont incomparables par leurs différentes influences dans le monde. Dragon Ball a un univers assez vaste, en témoigne les nombreux films, séries dérivées). Pourtant, le fait est qu’ils n’ont pas la même « importance » dans Japanimé. Ce n’est pas trop gênant en soit, mais cette subjectivité risque sans doute d’embêter certains fans. 

Malheureusement, il manque de nombreux Shojo (animé/ manga destiné généralement à un public féminin) à l’appel. Japanime se concentre majoritairement sur les animés de type Shonên (les adolescents), Seinen (jeune adulte) et quelques Kodomo (les enfants). Seule une petite poignée y sont intégrées comme Candi Candi, Princesse Sarah, donc ceux du Club Dorothée. C’est dommage, car il y a de très nombreux Shojo ayant marqués les esprits. Comme, par exemple Nana d’Ai Yazawa ou Fruit Basket de Natsuki Takaya…

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