Édito – Semaine 47

Le discours de Jean Castex jeudi dernier n’aura surpris personne et la situation de confinement et fermeture des commerces non-essentiels reste en vigueur jusqu’au 1er décembre. Ensuite, le Premier Ministre a parlé d’un éventuel  »allègement » pour certains commerces tout en fermant la porte à une réouverture prochaine des restaurants et des bars. Le mot d’ordre est au respect des consignes et au tour de vis alors que 60% des français ont reconnu avoir  »fraudé » les règles de ce confinement saison 2. Pas étonnant vu le ras-le-bol général conféré par les décisions gouvernementales, souvent illogiques mais forcément difficiles. Quoiqu’il fasse ou quoiqu’il dise pour faire face à cette crise sanitaire, le gouvernement se fera critiquer, c’est très français. Mais il est vrai qu’on se demande, à force de voir des fictions politiques, dans quelle mesure les chiffres annoncés chaque jour aux infos sont exacts et l’on sait très bien que l’on ne nous dit pas tout, il faudrait être naïfs pour croire à la transparence totale du gouvernement envers son peuple.

Cela dit, ce qui nous sidère, c’est combien encore une fois au cœur du discours de Jean Castex la semaine dernière la culture a été totalement écartée. On parle des commerces et des restaurants sans avoir un seul mot pour les cinémas, les musées, les théâtres et autres lieux de vie et de culture. Comment peut-on, en France qui peut tout de même se targuer d’avoir dans son histoire un sacré bagage culturel, la mettre à ce point de côté ? Certes nous avons une épidémie sur les bras et des gens qui meurent mais sommes-nous obligés de subir inlassablement les mêmes chiffres, la même morosité ambiante et les mêmes annonces faites d’un ton qui incite au mieux à la lassitude totale, au pire à la colère ? Écarter la culture de l’équation, c’est écarter ce qui anime nos vies, ce qui rend le confinement meilleur (parce qu’un confinement sans culture, ça vous pousserait au suicide) et ce qui nous permet de nous relier aux autres. Prendre en compte la distanciation sociale c’est important mais nous empêcher de nous évader par d’autres moyens en laissant encore une fois la culture de côté, c’est une honte.

On me répliquera qu’il y a des priorités dans la vie et qu’on ne peut pas penser à tout le monde. Sauf qu’un gouvernement n’est pas uniquement composé d’une seule personne, qu’il y a plusieurs têtes pensantes (enfin, on le suppose) et que laisser au bord de la route la moindre personne, le moindre commerce, c’est abandonner chacun d’entre nous. On espère donc vivement que la prochaine annonce prendra en compte tous les paramètres et tout le paysage actuel, il ne s’agit pas de délaisser les autres sujets d’importance, il s’agit d’inclure dans la boucle la culture, celui qui nous intéresse forcément au cœur de cette rédaction et dont l’absence au cœur des débats nous fait mal au cœur.

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