Calamity : Galoper hors des sentiers battus

En janvier 2016, on découvre au cinéma Tout en haut du monde, un film d’animation réalisé par Rémi Chayé sur lequel souffle un formidable vent d’aventure que Jack London n’aurait pas renié. En octobre 2020, autant vous dire que l’impatience de découvrir Calamity, nouvelle réalisation de Chayé, était à son comble. L’idée de voir le réalisateur s’emparer du western en brossant à nouveau un portrait d’héroïne forte s’émancipant des codes de son époque avait de quoi nous donner l’eau à la bouche. Et nous ne sommes pas déçus.

Calamity est sous-titré ‘’Une enfance de Martha Jane Cannary’’ et annonce le programme.  L’utilisation du terme ‘’une enfance’’ et non celui de ‘’l’enfance’’, insiste bien sur le fait qu’il s’agit d’une fiction s’amusant à imaginer ce qu’aurait pu être l’enfance de Calamity Jane à partir des informations que l’on connaît. La véritable Martha Jane Cannary ayant elle-même largement menti sur des détails de sa vie à de nombreuses reprises vient donc justifier cette épopée imaginaire, basée sur du réel, mais dont les détails sont fantasmés. Libérés d’une contrainte historique trop étouffante, Rémi Chayé et ses co-scénaristes s’amusent donc à imaginer cette partie de l’enfance de Martha Jane où elle devient peu à peu Calamity Jane au fil des épreuves qu’elle traverse, affirmant sa personnalité pour se détacher de ceux qui l’entourent.

L’intrigue se déroule en 1863 alors que Martha Jane, son père, son frère et sa sœur font partie d’un convoi en route vers l’Oregon. Son père étant blessé, c’est Martha Jane qui mène son chariot, apprenant là à monter à cheval et à manier le lasso, enfilant les pantalons de son père pour plus de confort. Tout ceci est très mal vu et son attitude farouchement critiquée jusqu’à ce qu’elle se retrouve injustement accusée de vol. Elle décide alors de s’enfuir et de retrouver le voleur pour prouver son innocence. Son aventure sera évidemment émaillée de dangers et de rencontres qui la feront grandir.

Comme avec Tout en haut du monde, Rémi Chayé prend donc le parti d’une jeune héroïne dans le cadre d’un récit initiatique rempli de péripéties. Et si le scénario est classique dans sa structure, il est transcendé par la mise en scène toujours éblouissante du cinéaste. Son travail sur le dessin, sans contours, uniquement fait d’un jeu d’aplat de couleurs entre personnages et décors est impressionnant et vient donner vie, dans un superbe maelström de couleurs à un univers foisonnant dans lequel notre regard se perd avec bonheur. Rythmé et magnifique, ce récit d’apprentissage inventif est une réussite incontestable, une perle loin de tout formatage à absolument faire découvrir aux enfants. De quoi affirmer une bonne fois pour toutes, que malgré l’absence des grosses productions américaines en salles, oui il y a des films à voir au cinéma actuellement !

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