Antoinette dans les Cévennes : Le charme discret de l’âne Patrick

Antoinette a eu le malheur de s’éprendre de Vladimir, un homme marié dont elle est totalement sous le charme. Mais alors que leur semaine de vacances approche, voilà que celui-ci lui annonce qu’il part dans les Cévennes faire une longue randonnée avec sa femme et sa fille et un âne pour faire le même chemin que Robert Louis Stevenson en 1878. Sans réfléchir, Antoinette part sur ses traces, mais à son arrivée sur place, Vladimir n’est pas là. Il n’y a que Patrick qui l’attend, l’âne qu’elle a choisi pour faire sa randonnée. Désespérant de croiser Vladimir, Antoinette se lance dans un sacré périple, aux prises avec un Patrick têtu, mais attachant.

De ce postulat de départ déjà bien original, la réalisatrice Caroline Vignal (dont c’est le deuxième film en vingt ans après Les autres filles sorti en 2000) tient toutes ses promesses et nous ne sommes dès lors guère surpris que le film fasse partie de la Sélection Officielle de Cannes 2020. Car s’il commence comme une comédie romantique avec Antoinette à la recherche de son amant, Antoinette dans les Cévennes se mue peu à peu en formidable portrait de femme, celui d’une grande romantique plus courageuse et audacieuse qu’elle ne le pense, prête à se laisser surprendre par la vie, interprétée avec talent par la décidément formidable Laure Calamy, actrice rayonnante sur laquelle il faut compter.

Sans jamais sacrifier son irrésistible idée d’affubler son héroïne d’un âne en compagnon de route (ce qui donne lieu à de fabuleuses scènes, une de colère, une de confession très cocasse), Caroline Vignal ne se repose pas pour autant sur cette simple situation et vient régulièrement pimenter son récit de nouveaux personnages et nouvelles péripéties pour enrichir son film et son personnage. La forme initiatique et cathartique du voyage d’Antoinette (qui fait ce voyage pour retrouver son amant afin de finalement mieux s’en défaire) se retrouve donc régulièrement agrémentée par de fabuleux petits détails, rendant le voyage encore plus savoureux.

Bien que n’ayant pas l’ambition de révolutionner un genre et d’y apporter un regard neuf, Antoinette dans les Cévennes s’avère être le film rafraîchissant de la rentrée. Réalisé avec humour et tendresse, interprété avec une joie communicative, ce road-movie romantique donne envie de croquer la vie à pleine dents et nous offre un joli portrait de femme qui a l’intelligence de ne jamais en faire trop et qui sait parfaitement rythmer son récit. Un film à ne pas manquer, du moins si vous souhaitez vous donner du baume au cœur et voyager un peu.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*