The Rental : Loue belle maison pour week-end de rêve

Dans cet été cinéma où le public est sans cesse à la recherche de nouveaux films intéressants à se mettre sous la dent en l’absence de blockbusters, la sortie de The Rental a quelque chose de rassurant. ‘’Remplaçant’’ Antebellum (décalé au 9 septembre) dans le créneau film de genre du 19 août, The Rental est une curiosité que nous avons la chance de pouvoir savourer sur grand écran là où le film est sorti directement en VOD aux États-Unis.

Déjà intriguant par son pitch (deux couples louent une superbe maison en bord de mer pour le week-end sans savoir qu’un inconnu les épie), The Rental a l’intérêt de marquer les débuts à la réalisation de Dave Franco, petit frère de James, acteur à la carrière beaucoup plus discrète, parfois trop cantonnée dans des comédies américaines stupides et qui montre ici, un sacré talent de cinéaste. En effet, que ce soit dans la direction d’acteurs, dans les choix de cadrages et dans son travail sur l’atmosphère, Dave Franco apparaît tout de suite comme un réalisateur sûr de ses choix, capable de retranscrire à merveille une ambiance à la violence sourde tout en faisant preuve d’une belle subtilité sur la caractérisation des personnages (il a également co-écrit le scénario), bien aidé par un casting solide (Dan Stevens, Sheila Vand, Jeremy Allen White et Alison Brie, épouse de Franco à la ville), chacun jouant sa partition de manière à être immédiatement identifiable avec ses défauts et qualités.

Si l’on tâchera de ne pas pousser trop loin l’analyse, notons qu’il est intéressant de constater que Dave Franco raconte à travers ce film l’histoire de deux frères un peu rivaux, le cadet se sentant écrasé par la créativité de son aîné, celui-ci étant un ami très proche de la petite amie de son frère. The Rental est pourtant loin d’être une sorte de thérapie familiale, Dave Franco dépeignant tous ses personnages sur un pied d’égalité et les place identique face au destin. Car si la première partie du récit pourrait aisément rester concentrée sur ce thriller relationnel où les couples sont mis à mal, la dernière partie du film, embrassant totalement le potentiel horrifique de son pitch, voit les personnages confrontés à la violence à l’état brut de façon redoutablement efficace.

Malgré ces indéniables qualités, The Rental souffre cependant d’un réel creux lorsque l’on se penche sur ses intentions. Là où de nombreux premiers films pèchent par excès d’intention, tentant de bazarder en une seule fois toutes les obsessions et grandes idées de son réalisateur, celui-ci a la troublante particularité de ne rien dévoiler des intentions de Dave Franco. A mi-chemin entre le thriller relationnel et le pur film d’horreur, The Rental a de véritables difficultés à trouver le ton juste et à nous faire comprendre où il veut en venir. Quelques idées énoncées çà et là donnent une tendance (les mensonges au sein d’un couple, le conflit fraternel, le racisme de l’Amérique, le voyeurisme) mais aucune n’est jamais développée par Franco, nous laissant donc un goût amer en bouche. C’est d’autant plus dommage qu’avec un ou deux arguments de plus, The Rental aurait vraiment pu être une franche réussite. En l’état, il fait office d’un formidable galop d’essai pour Dave Franco en tant que réalisateur (qui fait d’ailleurs preuve d’une rigueur formelle bien supérieure à son frère aîné dont les films frôlent parfois le nanar) mais l’on espère qu’il saura développer des thématiques plus fortes à l’avenir.

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