Ip Man ou le leg d’une ouverture d’esprit au monde.

À l’occasion de la sortie de Ip Man 4, revenons un petit peu en arrière dans le temps pour mieux comprendre la saga dans son intégralité, ainsi qu’au milieu d’une flopée de productions revenant sur la vie du maître du Wing Chun, Yip Man. Voilà bien une licence qui ne semblait pas vouloir s’éteindre malgré la volonté de Donnie Yen de s’en détacher. Aux États-Unis, Bruce Lee est devenu une véritable légende vivante à partir de la fin des années 60 et début 70. À tel point qu’aujourd’hui encore sa mémoire prend forme dans des films tels que Once Upon a Time… in Hollywood. Un tel virtuose des arts martiaux ne pouvait qu’amener des cinéastes à vouloir lever le voile sur les mystères de son maître, Yip Man. Et si de nombreux films et documentaires se sont intéressés à la vie de l’apprenti génie du Wing Chun, vous serez surpris de constater qu’il y en a peut-être autant, voire plus, qui s’attardent sur son maître. Nous espérons vous en faire découvrir quelques-uns par le biais de ce dossier.

C’est en 2008 que débarque sur nos écrans Ip Man, premier film du nom, portant à notre connaissance une toute nouvelle personnalité qui nous était jusqu’alors inconnue. Qui est-il ? Le maître de Bruce Lee, rien que ça. C’est d’ailleurs comme cela qu’il est vendu sur les affiches du premier film. Réalisé par Wilson Yip (qui ne semble avoir aucun lien de parenté avec Yip Man) et dont le héros est incarné par le désormais très célèbre Donnie Yen. Plus de trente ans après la massive influence de Bruce Lee aux États-Unis, cet opus et début de saga sonne comme une réponse hongkongaise un peu tardive à la montée de la Bruceploitation. Comme une envie de récupérer la légitimité de cette popularité. Et si vous ne saviez pas qui était Yip Man avant ce film, croyez-nous, vous ne l’oublierez pas de sitôt après l’avoir vu.

En y réfléchissant un tant soit peu, on peut assez simplement comprendre la volonté du réalisateur. On sait le peuple chinois très conservateur et centré sur lui-même à la suite de la seconde Guerre Mondiale. Aujourd’hui encore de vieilles traditions poussent le pays vers l’autarcie à l’ère de l’ultra mondialisation. Et c’est exactement ce que reflète le film. Il s’agira d’un élément récurrent dans les productions centrées sur Yip Man, les maîtres d’arts martiaux chinois n’apprécient guère l’idée d’apprendre les voies martiales à des étrangers et ont, de plus, très à cœur de n’enseigner que les authentique voies martiales des différents arts. Un état d’esprit que ne semblait guère partager Yip Man qui, au contraire, était enclin à accueillir facilement des étrangers et faire évoluer les arts martiaux si cela pouvait les améliorer. Bis repetita comme on dit puisque c’est également l’un des problèmes rencontré par Bruce Lee et qui aurait, selon certains, causé sa véritable mort. Mais revenons sur le premier film Ip Man, lorsque le maître n’avait pas encore ouvert d’école et qu’il n’accueillait pas d’élève.

Au-delà du simple aspect biographique du film, c’est en vérité une excuse pour mieux aborder l’histoire de la Chine pré-seconde Guerre Mondiale. Ce n’est certainement pas le premier film à en parler, mais son approche vise à mettre en relation l’histoire du pays impactée par la vision progressiste et novatrice du maître de Wing Chun. L’invasion japonaise en Chine orientale (et particulièrement Foshan) fin des années 30’ et la famine qui s’ensuivit a littéralement bouleversé le pays jusque dans ses mœurs. Alors un pays calme et prospère, il devint par la force un pays en guerre. Wilson Yip cherche à rappeler comment s’est déroulée l’entrée de la Chine dans la seconde Guerre Mondiale et comment Yip Man a su devenir une figure emblématique du pays en imposant sa dignité face à l’envahisseur. On voit cette métaphore dans l’une des scènes de combats les plus impressionnantes du cinéma où le maître chinois, affaibli par la faim et le manque d’entraînement, affronte 10 élèves japonais en même temps et les vainc. C’est durant cette scène que l’on voit à l’écran pour la première fois l’envolée de coups qui deviendra un enchaînement culte par la suite. À ce moment de l’histoire, Maître Yip, envahit par l’esprit de vengeance ne peut réfréner sa colère, souhaitant rendre à son ami assassiné dans le lieu du combat, le respect qui lui ai dû. C’est aussi à ce moment qu’on découvre toute l’ampleur du personnage principal. Un Gandhi chinois par l’esprit et la fureur du dragon dans les veines. C’est cet esprit juste, combattif et intransigeant, mais toujours respectueux, qui dicta par la suite le code d’honneur de son apprentissage et permis à la Chine de reconstruire sa mentalité avec plus d’ouverture d’esprit malgré les nombreux et rudes séquelles de la guerre.

En 2010 sort la suite, Ip Man 2. Même production, même distribution, rien ne change pour la majeure partie à ceci près qu’on peut enfin voir l’acteur Sammo Hung, grand absent du premier opus. C’est dans cet opus que l’on commence à discerner le sempiternel schéma des intrigues des films Ip Man. Avec la succession d’intrigues et l’éternelle question du maître de kung-fu le plus fort de la ville ou du pays. Cet opus amorce les lois de la corruption qui ont fleuris après la seconde Guerre Mondiale en Chine et l’impact du régime colonial Britannique sur tout cela. C’est dans cet opus également que maître Yip ouvre officiellement son école de kung-fu et commence à combattre les autres maîtres d’arts martiaux pour asseoir son autorité, encore et encore. Le Wing Chun était un style de boxe chinoise, il ne faisait aucun doute que l’on finirait par voir un affrontement entre un style asiatique et un style plus traditionnel de boxe anglaise. Bien qu’il y ait un vrai lien historique dans cette intrigue, celui-ci est moins subtil et moins direct, mais il raconte l’influence britannique sur le peuple chinois. L’excuse est le duel, mais il est aussi là pour affûter le code d’honneur de maître Yip. Après la défaite de Hung Chun-Nam (Sammo Hung), Yip Man hérite de sa fierté vis-à-vis des arts martiaux. Il dit lui-même que maître Hung est celui qui lui inspire le plus le respect. Il prend désormais ses responsabilités en tant que maître pour sauver l’honneur des arts martiaux chinois.

Ip Man 3 s’écarte encore un peu plus de l’histoire de la Chine et de la vie du maître. Ici il est plus question de recentrer les problèmes à Hong-kong. Bien que Wilson Yip avait déjà imaginé sa saga en 3 films par le passé, celui-ci se détache plus du lot que les autres. L’analogie avec une période historique de la Chine se fait moins ressentir. La question de la rivalité entre les différentes écoles n’arrive que vers la fin et ne semble exister que pour mieux introduire Master Z. En réalité, le film apparaît plus comme un film pour renflouer les caisses. L’intrigue est très prenante au demeurant et le discours sous-jacent très actuel. Cependant le film manque d’impact sortant légèrement des jalons de la saga. La présence de Mike Tyson n’est là que pour attirer le public occidental même s’il faut bien avouer qu’il est fort plaisant de voir un vrai champion de boxe se confronter aux meilleures techniques de Wing-Chun. Il faut noter que le film est également disponible en 3D. Il fut tourné à la grande époque de cette technique, mais elle n’a pas vraiment prise au cinéma, ne rendant ainsi pas la gloire à cet enfant souvent mal aimé.

En parallèle de la saga de Wilson Yip furent tournés 2 films sur le maître par le réalisateur Herman Wau. Les deux films font respectivement office de prologue et d’épilogue à la longue saga de Wilson Yip. Ils n’ont aucun lien de production avec cette dernière et le casting n’a rien à voir non plus. Ils complètent simplement l’histoire déjà racontée de manière totalement indépendante. Le premier film, Ip Man : La Légende est née, est sorti en 2010. Quelques mois après Ip Man 2. On y retrouve au casting Sammo Hung ainsi qu’un certain Ip Chun, fils aîné du célèbre Yip Man. C’est l’acteur Yu-Hang To qui incarne cette fois-ci Yip Man. Ce film traite de la jeunesse du jeune Yip Man. On le découvre tout jeune, impatient de connaître les voies du Wing Chun, peu avant d’assister à la mort de son premier maître, Chan Wah-shun. Il suit ensuite les enseignements de son second maître, Ng Chung So. On assiste au début du film à un affrontement entre les deux maîtres suscités. C’est à cet instant qu’on découvre l’une des techniques du maître qui consiste à ressentir son adversaire, ses déplacements, sa respiration, le déplacement de ses coups et y répondre sans les voir. Une technique qu’on verra à plusieurs reprises dans la saga Ip Man à partir du deuxième Opus.

Le deuxième film, Ip Man : Le Combat Final, sort en 2013, avant la sortie de Ip Man 3. C’est l’acteur Anthony Wong qui incarne ici Yip Man durant la dernière partie de sa vie. L’introduction de cette production reprend une partie des films de Wilson Yip à partir du 2 avant de progressivement se concentrer sur l’après. L’intrigue se rapproche plus de celle de la corruption britannique à Hong Kong. Sans oublier les sempiternels affrontements entre maîtres. Le film apporte cependant quelques très belles scènes, notamment celle de la cérémonie de la danse du dragon. Le maître quant à lui, malgré une immense maîtrise de son art apparaît plus posé et abattu par la vie. Le film est plus intéressant que le précédent et également dans sa globalité parmi les autres. Il reste l’un des épisodes les plus passionnants de la longue vie du maître d’arts martiaux. L’acteur principal succède très bien à Donnie Yen dans cet opus et donne une nouvelle image du maître. Les deux films d’Herman Wau n’ont cependant pas la même portée politique et idéologique. Se rapprochant plus de l’art martial enseigné par maître Yip et de sa vie auprès de ses maîtres dans un premier temps, puis de ses élèves dans un second temps.

Yip Man et le féminisme

C’est dans ce premier opus également que l’on apprend la légende selon laquelle le Wing Chun aurait été créé par une femme au 17è ou 18è siècle. Beaucoup d’historiens réfutent cette hypothèse bien qu’à en croire les quelques récits confirmant cette affirmation, l’histoire de Yim Wing-chun (la prétendue créatrice de cet art martiale) semble absolument incroyable. Nous ne connaitrons vraisemblablement jamais la véritable nature de cet art puisqu’il s’est longtemps transmis oralement. Cependant une autre hypothèse relie la création de cet art martial à une troupe d’artiste d’opéra cantonais. Juste après que l’on apprend l’information selon laquelle le créateur de cet art est une femme dans le film, on peut apercevoir maître Yip faire quelques pas en arrière avec un léger mouvement de bassin. Ces quelques pas possèdent effectivement une grâce féminine qui pourrait s’inspirer de la danse. Toujours est-il qu’à plusieurs reprises on s’aperçoit que sa conjointe a une véritable place dans sa vie et qu’il attend toujours son approbation ou ses directives pour entreprendre quelque chose. Par la suite, la place de sa femme occupe une part moins importante dans ses décisions bien qu’elle soit plus présente dans l’intrigue et qu’elle reste aussi intransigeante. Sur ce point l’épisode 3 est très intéressant car Cheung Wing-sing apporte le surplus d’instinct protecteur maternel face à l’esprit combattif permanent des maîtres et élèves d’arts martiaux. Notamment lors de la scène de l’ascenseur où maître Yip doit protéger sa femme dans un espace restreint. En ce sens, Ip Man 3 a un sous-texte féministe très fort. Beaucoup de préjugés sexistes sont combattus et mis à mal dans ce film sans que cela prenne un forme idéologique trop importante. Tout compte fait, rien de mieux que de briser quelques idées reçues récalcitrantes comme s’il ne s’agissait que de comportements ordinaires. La scène de la danse est également un élément clef de la valeur de sa femme à ses yeux.  Mais à contrario c’est la place de la femme dans les arts martiaux qui gagne en considération.

Dans Ip Man : The Final Fight, Li Qiong, une élève du maître possède un caractère fort et indépendant. Elle n’hésite pas à prendre la défense de ses acolytes au nom de la justice. Elle est une femme à poigne qui sait très bien se battre. Elle incarne la forme la plus noble du féminisme moderne.

Dans le film Master Z, on fait connaissance dans les 10 premières minutes avec le personnage de Julia. Une femme riche, sœur d’un propriétaire de bar, ancien pratiquant de Wing Chun. Il s’agit de la première scène de combat du film et c’est Julia qui mène la danse d’une main de maître. À ce moment-là on comprend que la femme aura une place prépondérante dans cette intrigue. Si l’on y regarde de plus près, toutes les intrigues et tous les rebondissements ou presque sont orchestrés par des personnages féminins. À tel point que la plus grande organisation dans le film est dirigée par Tso Ngan Kwan, jouée par la reine du cinéma d’action asiatique, Michelle Yeoh. Même si elles n’occupent pas un personnage central, il y en a pour tous les goûts dans ce Master Z de trouver le personnage féminin auquel on souhaite s’identifier.

Dans une autre mesure, peut-être plus noble, c’est dans le film The Grandmaster, réalisé par Wong Kar-Waï en 2013, que nous pouvons enfin découvrir une femme en tant que maître d’arts martiaux. Sister San (interprétée par Zhou Xiaofei), une véritable maître de l’art du Ba Gua. Audacieuse et impénétrable, elle rivalise avec le maître et n’hésite pas à le défier. Vient ensuite la jeune Gong Er (incarnée par la magnifique Zhang Ziyi), fille du grand maître Gong Baosen, l’un des maîtres les plus respectés de Chine. Gong Er, aussi puissante que belle, est une redoutable combattante, fière et intègre. À tel point que le maître du Wing Chun voit en elle une égale. Arrive enfin, une nouvelle fois, sa femme. Resplendissante tout au long du film et jouée par Song Hye-kyo, elle incarne la complicité et l’harmonie dans son couple. Trois femmes fatales qui forcent un respect sans pareil. À ce titre, c’est seulement dans Ip Man 4 que l’on voit enfin une maître d’arts martiaux se battre pour défendre les honneurs de la ville après que tous ses confrères aient échoués.

Zhang Ziyi dans The Grandmaster (2013)

Master Z – Ip Man Legacy : Les ravages de l’opium et son industrie.

En 2018 sort le film Master Z : Ip Man Legacy, réalisé par Yuen Woo-Ping, chorégraphe des scènes de combats de Ip Man 3 et 4 (ainsi que les 2 Kill Bill, les 3 Matrix ou encore The Grandmaster pour ne citer que les plus populaires). Il s’agit d’un spin-off de Ip Man 3 où Yip Man a battu un ancien frère d’arme, élève du même premier maître, Cheung Tin Chi. La production revient à Raymond Wong, déjà producteur des opus de la saga Ip Man, ainsi que Donnie Yen. La volonté de ce film viendrait même en partie de ce dernier qui souhaitait raconter l’histoire de ce jeune père de famille pauvre qui ne souhaite qu’une chose, rendre son fils heureux malgré les nombreux mauvais aléas de la vie. Le film met en scène l’impressionnant Dave Bautista, plus connu pour son rôle de Drax dans Les Gardiens de la Galaxie, et la magnifique Michelle Yeoh. Encore une fois les scènes de combats de cette production sont parfaitement réussies cependant le film est plus sombre et se rapproche plus de l’ambiance du premier Ip Man. Il s’agit plus d’un film de gangster que d’un film d’arts martiaux puisque Bautista y incarne le dirigeant d’un syndicat de trafiquants de drogue et Yeoh une cheffe de gang du crime organisé. L’intrigue du film tourne en grande partie autour du personnage de Nana, une toxicomane dépendante à l’opium. L’histoire de ce film n’est pas totalement anodine puisque l’opium a une place particulièrement importante en Chine, notamment au 18eme siècle. Le pays fut même victime de deux guerres de l’opium qu’ils appellent Première et Seconde guerre de l’opium. L’empire colonial britannique est en grande partie responsable du trafic et de l’importation depuis l’Inde de l’Opium. Mais le film ne cherche pas simplement à rappeler que la Chine a été une lourde victime de cette drogue, Yip Man l’était également. Dès le premier opus on peut l’apercevoir allumer des cigarettes d’opium mélangé à du tabac qu’il fume. Cependant la manière la plus radicale de consommer cette drogue est plus compliquée et on peut en découvrir la méthode dans Master Z. Ce film rappelle donc que même le grand maître possédait quelques vices, dont la drogue fut l’un des plus ravageurs de toute l’histoire du pays. Quant à la surenchère d’organisations criminelles, il s’agit certainement là de mettre en exergue la puissance des triades chinoises, dont le commerce d’opium était l’une des composantes. Ajoutons à cela que les fondateurs de la Triade Originelle auraient été des moines du monastère Shaolin, où le kung-fu a été inventé et enseigné. Comme quoi, il n’y a pas de hasard.

The Grandmaster : Une fresque historique poétique et picturale.

Le grand Wong Kar-wai aussi a retracé les pas du maître Yip Man au cinéma. En 2013, l’histoire du maître de Wing Chun fut racontée avec une toute nouvelle approche. Incarné cette fois-ci par Leung Chiu-wai, acteur fétiche du réalisateur. On y retrouve Yuen Woo-ping à la fois à la chorégraphie martiale mais également en tant qu’acteur dans la peau de Chan Wah-shun, le premier maître de Yip Man. L’approche de ce film se veut à la fois plus historique, mais surtout plus poétique et narrative. Souvent entrecoupée de passages notant la date ou les péripéties de l’histoire du pays, l’impression de lire un livre qui s’anime seul devant nos yeux prend forme. La mise en scène est aussi grandiloquente que les autres productions, mais la grande différence tient dans sa photographie. Chaque image est une peinture au sens le plus littérale du terme. C’est également une photographie. À l’époque, il n’était pas rare de prendre en photo un maître et son plus fidèle élève, ou un maître et toute son école derrière. On peut découvrir de nombreuses photos particulièrement passionnantes notamment dans les génériques de fin des films de la saga. La photographie et les maîtres d’arts martiaux, cela semble être une véritable histoire d’amour. En ce sens, Wong Kar-wai ne fait que rendre hommage à cette période historique de la Chine. Visuellement, le film explore, avec une certaine maladresse, les ralentis au cinéma donnant plus souvent un effet saccadé. Cependant la précision et la justesse de la mise en scène donnent des images épatantes pour un film qui est une vraie merveille visuelle. À ce titre, nous ne pouvons nous empêcher de vous réciter la volonté du réalisateur destinée aux spectateurs de ce film.

« Je voudrais rappeler quelque chose qui vient de la culture chinoise, et du bouddhisme. Regarder avec ses yeux permet de voir. Regarder avec son cœur permet d’apprécier. Je souhaite que le public acceuille The Grandmaster avec un regard neuf, et non pas en référence à mon œuvre antérieure, ni au genre dont il s’inspire. C’est ce regard neuf qui, je l’espère, fera de ce film une expérience originale et gratifiante. » – Wong Kar-wai

Yip Man ne cherche pas la popularité. Même fonder une école semblait à l’encontre de ses idéaux. Il semble fuir continuellement la lumière des projecteurs, mais son sens aigu de la justice le ramène irrémédiablement sur le devant de la scène. Il sait que parfois, répondre à ce désir de popularité, engendre des catastrophes que rien d’autre que l’amour ne peut réparer. Briser quelqu’un dans son orgueil le plus profond est souvent aussi douloureux et destructeur qu’une balle en plein cœur. Dans The Grandmaster, Yip Man explique que la vie est composée des 4 saisons. La saga de Wilson Yip est composée de 4 opus. Un opus par saison, un opus par leçon léguée à maître Yip de la part de ses confrères ayant sacrifié leur vie pour la bonne cause.

En résumé, à l’exception du premier opus qui semble assez fidèle, tous les autres films sur le maître finissent pas s’écarter avec plus ou moins de crédibilité de la réalité. Ils ont tous un sens plus profond que la simple volonté de mettre en avant les prouesses du maître. Ils reflètent chacun, de près ou de loin, une part de l’histoire de la Chine, une part de l’histoire de maître Yip, une part de l’histoire de son héritage.

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