Togo : L’Appel du Père

Quelques semaines après la sortie du numérique L’Appel de la Forêt avec Harrison Ford, Disney Plus a ouvert son catalogue présentant Togo. Togo est un magnifique chien de traîneau devenu le héros d’un Alaska en proie à une tempête alors que la Diphtérie frappait les enfants d’un village isolé en 1925.
Si Balto lui ravira les honneurs en franchissant la ligne devant les journalistes à l’époque, le Time réhabilitera Togo en 2011 en le classant premier des chiens les plus héroïques de l’histoire.
C’est peu dire l’exploit que réalisa le chien aux côtés de son maître, Leonhard Seppala, dans la course contre le sérum pouvant guérir les enfants du village. Si des relais se sont organisés en urgence à l’époque (d’où la popularité de Balto, également la propriété de Seppala), c’est l’attelage mené par Togo qui accomplit l’exploit en traversant près de 425 kilomètres, alors que les autres pouvaient à peine en faire 50 kilomètres.

C’est ce que s’applique à montrer ce magnifique film réalisé par Ericson Core, réalisateur des films Invincible (2006) ou Point Break (2015), et directeur de la Photographie sur 187: Code Meurtre, Fast & Furious ou Daredevil. Sur Togo où il occupe les deux postes, il instille une patine particulière permettant par moment de retrouver la texture des vieilles photos de cette époque de la conquête de l’Or. Ainsi sur les contours de l’écran, vous retrouverez par instant les marques du temps inscrivant le film comme un témoignage historique sur la relation particulière d’un homme et son chien.
Togo repose en effet sur la relation de Seppala et de Togo, petit diable inarrêtable dès son plus jeune âge, qui s’imposera par la force comme un leader de la meute. La figure de proue d’un élevage de Husky Sibérien, dont Togo fera naître une nouvelle famille, les Seppala Siberian Sleddog, reconnu pour leurs forces, leurs courages et leurs fidélités auprès de leurs maîtres.
Ce dont le film s’attache à nous démontrer. Le long-métrage s’ouvre sur la crise du village et le départ de Seppala pour chercher le sérum. Mais Ericson Core va intelligemment ponctuer le film de flashbacks contant la rencontre et les étapes majeures dans la relation particulière entre Seppala et Togo. Des instants magiques et d’une émotion vive permettant de créer l’empathie adéquate envers cette équipe fabuleuse dans les moments durs de l’expédition. Ainsi, on s’accroche à eux et aux exploits de Togo, héros du film, vieux chien en bout de course en 1925, qui va fournir les derniers efforts de sa longue vie pour réussir la mission. 

Togo le film est une aventure que ne renierait pas Jack London. En comparaison de la dernière adaptation de son œuvre, Togo rend bien mieux hommage à ses écrits, tant on pense à l’auteur de Croc-Blanc tout le long du métrage. Le film s’impose surtout comme une réussite en étant une grande aventure humaine remplie de courage et d’amour. L’histoire est sublime de par cette relation unique qui lie Leonhard Seppala, incarné brillamment – comme à son habitude – par Willem Dafoe, et son chien Togo, bête sublime d’une intelligence rare, un être extraordinaire dont la conclusion du film jouera forcément sur les glandes lacrymales. Nous avouons avoir pleurés à chaudes larmes, tant le film arrive à nouer des liens forts avec le spectateur accroché par cette aventure, mais surtout épris d’un Togo sublime. Se joue forcément le fait que Togo soit interprété par un véritable animal, et non une reproduction numérique froide avec les yeux dans le vide comme pour L’Appel de la Forêt. Nous croyons chaque instant de ce film fort brassant un beau message d’amour et d’amitié entre Seppala qui, ayant perdu un enfant, retrouvera un lien paternel avec un animal hors du commun. Un chien d’exception retrouvant, grâce au film, sa place due, à savoir celle d’un héros d’un moment de l’histoire américaine.

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