Jumanji – Next Level : Un DLC paresseux, mais plaisant.

On prend exactement les mêmes, et on recommence. Fort du succès de Jumanji : Bienvenue Dans La Jungle, tout le casting est de nouveau réuni pour nous conter la suite des aventures de la bande emmenée par Dwayne Johnson. Il faut dire que le retour du fameux jeu sur nos écrans avait réussi à faire taire les craintes de ceux ayant grandi avec le film de 1995. Ce Jumanji 2.0 proposait une expérience nouvelle, bien ancrée dans son époque et avec des règles basiques et paresseuses, certes, mais qui fonctionnaient le temps que ça durait. Débarque ainsi Jumanji : Next Level qui, comme son titre l’indique, amène nos héros dans un tout nouveau niveau. Mêmes règles, mêmes enjeux…répéter la formule s’avère-t-elle payante ?

Sans que ses amis ne soient au courant, Spencer a conservé les débris du jeu-vidéo Jumanji dans le sous-sol de sa maison. Parti à New-York dans le cadre de ses études, il revient dans sa ville natale pour les fêtes de Noël. Contraint de partager sa chambre avec son grand-père convalescent et terrifié à l’idée de revoir ses amis, il décide de réparer le jeu afin de retrouver la force et l’assurance que ce dernier lui avait procuré. Happé dans le jeu, il sera rejoint par ses amis inquiets pour lui. Mais le jeu a aussi emmené avec lui le grand-père de Spencer, ainsi que son meilleur ami, Milo. Une nouvelle partie, avec quelques améliorations, débute.

Dans le jargon actuel, Jumanji : Next Level ferait un merveilleux DLC (extension d’un programme ou d’un jeu permettant de rallonger les aventures la plupart du temps). On y retrouve les peronnages qui nous ont fait rire dans le volet précédent, les PNJ qui informent les héros de leur quête, le système de vies limitées avant le game-over… Tous les codes du film d’avant sont de retour. Nous sommes dans un univers que l’on connaît. Quels sont les enjeux qui diffèrent et nous permettent de ne pas crier au remake déguisé ? Pas grand chose en réalité, mais le capital sympathie du film jouera en faveur de notre appréciation, ainsi que le cabotinage des acteurs qui se meuvent dans la peau de personnages délicieusement drôles. L’ajout des deux grands-pères offre un niveau de lecture nous ramenant forcément au vécu de chacun. Qui n’a jamais essayé de faire jouer ses grands-parents aux jeux-vidéos ? Qui ne s’en est jamais mordu les doigts ? Le premier tiers du film permet à Dwayne Johnson et Kevin Hart de nous apporter des mimiques et des situations délicieuses. On rit massivement et le spectacle familial fonctionne sur les petits comme les grands.

Jake Kasdan revient derrière la caméra. Film vraiment facile pour lui, il ne se foule pas vraiment au niveau de la réalisation. Il répète la formule qui a fonctionné sur le film précédent. Certains diront de Jumanji : Next Level qu’il est un film paresseux quand d’autres crieront au génie du réalisateur de réussir à nous amuser avec ce que l’on connaît déjà. Et c’est là toute la difficulté de réussir à mettre des mots sur ce nouveau niveau. Il n’y a absolument rien de neuf, mais ça fonctionne. Il faut dire que le quatuor de tête se laisse suffisamment d’espace à chacun pour exister. Personne ne se vole la vedette, voilà pourquoi Jumanji : Next Level nous fait digérer le même plat avec facilité. Chacun des comédiens aura droit à son (ses) moment(s) de gloire. On est vraiment heureux de retrouver ces héros qui nous avaient charmé lors du film précédent. Le spectacle est garanti et boucle la boucle en fin de métrage en se permettant un raccordement avec le Jumanji original. Bien que sa fin ouverte, et franchement opportuniste, nous fait craindre un nouvel opus superflu, il y a cette part d’excitation et d’envie de prolonger l’aventure qui se fait tout de même ressentir. On se prend vraiment d’affection pour ces héros, il y a une alchimie évidente qui en découle et ça fait du bien de se retrouver devant un spectacle qui parlera à toute la famille sans jamais prendre personne pour des crétins. L’appât du gain est évident, mais on se laisse berner avec plaisir.

Jumanji : Next Level fonctionne en dépit de la supercherie qu’il cache. La formule est exactement la même que la précédente et se repose uniquement sur la sympathie qu’éprouve le spectateur à l’égard des héros. Un pari couillu qui paye bien ici, mais qui amène une exigence énorme s’il devait y avoir un nouvel opus. Nous serons intransigeants sur la nécessité de se renouveler en cas de récidive.

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