Hercule L’Invincible – Test DVD

Un film de Alvaro Mancori – Avec Dan Vadis, Spela Rozin, Carla Calo, Ken Clark – Scénario Kirk Mayer – Musique Francesco De Masi – Photographie Claude Haroy – Montage Franco Fraticelli – Décors Huld Wreim

Synopsis : Hercule, fils de Zeus, sauve des griffes d’un lion, Teica, la fille du roi Tideo. Tombé amoureux d’elle, il désire l’épouser. Le roi lui demande alors de terrasser un dragon qui ravage la région. Hercule accomplit son exploit, mais trouve à son retour le village dévasté. Les Demios, menés par leur chef Kabaol, ont mis son peuple en esclavage. Le héros part les libérer, et devra affronter mille péripéties.

Critique : Ursus en français ou Ercole (Hercule) en italien, chacun sa version de cet Hercule L’Invincible réalisé en 1964 par Alvaro Mancori. Une énième aventure au budget chiche d’un héros mythologique qui aura subi moult aventures dans l’âge d’or du péplum italien. En 1964, le western prend la suite d’un genre aux héros en jupettes en désuétude. Hercule L’Invincible fait partie des derniers éclats, et encore. Déception en termes d’exploitation à sa sortie, le film vaut aujourd’hui pour son charme suranné d’un produit d’exploitation où Hercule fait les 400 coups pour amuser la galerie.
Hercule, grand héros des péplums à l’italienne, qui saura émerveiller les enfants de toutes époques se battant fièrement contre un lion en introduction pour mieux sauver une princesse monolithique incarnée par Spela Rozin. Tout s’emballe suite à la destruction du village de ladite princesse, et à Hercule de partir secourir tout le monde au cœur d’un repère secret niché dans une montagne. Les grottes de Solone, situées en périphérie de Rome, serviront (comme pour beaucoup de films à petit budget) de décor principal pour un rendu gothique faisant son effet sur quelques séquences. Sinon Hercule se promène en forêt ou dans des prairies accompagné d’un idiot fini servant de caution comique. Malheureusement on rira jaune à plusieurs reprises, l’acteur faisant référence à la pire partie comique du cinéma italien.

Reste cependant les exploits d’Hercule entre des barreaux de portes de prison ou l’écartèlement par des éléphants du héros prisonnier, il se sortira bien évidemment des pires sévices pour sauver les villageois et la jolie donzelle. Hercule est incarné par Dan Vadis, un culturiste affligé d’une barbe qui traîne sa tête de benêt tout le long-métrage à la mise en scène anémique. On s’amuse à revoir ce genre de produit aujourd’hui, le film s’adressant principalement aux érudits du genre. À noter la possible intervention de Mario Bava aux trucages, notamment via les Matte Painting, ainsi qu’à la mise en scène, le réalisateur d’Hercule contre les Vampires étant coutumier de prêter main-forte dans certaines productions comme le souligne Alain Petit en bonus.

Test DVD :

Date de sortie vidéo : 4 septembre 2018

Informations Techniques : Format 2.35 original respecté – 16/9ème compatible 4/3 – Couleur / Durée : 82 minutes / Versions : français, italien – Sous titres : français / Tous publics.

Image : Un DVD simple suffira pour cette sortie technique s’adressant avant tout aux fans du genre. Une belle sortie aux images propres, en dépit des trucages irrécupérables. Les plans en question grésillent fortement, dû aux bas coûts infligés au film et ce, en dépit de l’emploi du TechniScope en cache misère.

Son : Présenté en VOSTFR et en VF en Dolby Digital Mono, le film s’en sort bizarrement mieux en VF, plus claire et agréable à l’oreille. La VO reste plus sourde, monocorde dans sa spatialisation de la musique et des voix.

Bonus DVD : Les bonus débutent avec « Les Muscles et le Sourire », une rencontre avec Howard Ross, célèbre trogne dans le cinéma italien à l’époque. De son véritable nom, Renato Rossini, on pourra le retrouver aux génériques de certains films sous les pseudo de Red Ross ou Howard Ross. Le comédien, ex-culturiste, revient sur une belle époque du cinéma italien sans langue de bois et avec une certaine nostalgie. Il avoue quelques fameuses anecdotes, s’amuse du jeu monolithique de certains acteurs et revient sur ce film où il tient un minuscule rôle. Le bonus reste une bien belle rencontre pour se faire une image des productions et de la vie du cinéma de l’époque.

Ensuite, on enchaine avec Michel Eloy, érudit du genre péplum, mais d’un ton lancinant, revient sur le genre et les réappropriations des mythes floués par certaines productions sans scrupules. Maciste devient Hercule, qui lui-même s’appelle Ursus pour l’exploitation chaotique des films dans certains pays… Il n’est donc pas simple de s’y retrouver au cœur d’une embardée de la production à l’époque qui a capitalisé sur le genre avant d’embraser le western avec les mêmes conséquences.

On finit avec notre cher Alain Petit, encyclopédie vivante qui remet dans son contexte la production du film, ne s’empêche pas quelques approximations, mais nous éclaire toujours avec autant de bonheur sur un titre presque inconnu (pour nous) avant cette édition signée Artus Films. Les bonus se concluent sur le diaporama d’affiches et de photos du film et de sa bande-annonce.

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